Un simple e-mail envoyé sans pièce jointe a un bilan carbone équivalent à celui d’un sac plastique. On aurait tendance à l’oublier mais dématérialiser nos activités dans le monde numérique ne les rendent pas moins polluantes, loin de là. Toutefois la technologie, utilisée à bon escient, peut être une solution pour optimiser notre consommation énergétique, changer nos pratiques et ainsi réduire notre empreinte. Alliancy vous propose une sélection de 15 start-up qui se servent de la technologie à des fins de frugalité numérique.
La jeune pousse française a fait du chemin depuis sa création en 2010 par Paul Benoit et Miroslav Sviezeny. Son intuition : fournir à la fois de la puissance de calcul en mode cloud pour les entreprises et récupérer la chaleur ainsi produite pour chauffer écologiquement les bâtiments ou l’eau. En 2020, elle a bouclé sa série B, avec 6 millions d’euros pour diversifier ses clients. Avec plus d’une trentaine de talents et de nombreux recrutements en cours, Qarnot Computing s’impose aujourd’hui comme une PME innovante en pleine croissante d’un numérique responsable et efficient.
Créée fin 2019, Greenly veut aider les entreprises à mesurer l’empreinte carbone de leur activité. L’obligation de réaliser un tel bilan pourrait être étendue à toutes les entreprises, suite aux demandes de la Convention Citoyenne pour le Climat : un défi pour les TPE-PME. Pour y arriver, la start-up analyse les transactions bancaires réalisées par les acteurs, à l’image de ce qu’elle propose déjà avec son application grand public. En septembre 2020, elle a annoncé que la technologie serait intégrée par BNP Paribas et Hello bank! pour que ce service soit dorénavant proposé à leurs propres clients.
Conduire de façon responsable et économe en carburant, oui c’est possible grâce à WeNow et son dispositif breveté, qui permet de réduire les émissions de CO² des trajets de chaque conducteur. Grâce à un boîtier connecté placé dans les voitures des collaborateurs des entreprises et une application sur leur mobile, les gestes de l'automobiliste sont tracés. Une fois à bon port, il reçoit un compte-rendu de sa conduite, afin de savoir s'il a économisé ou non du carburant en pilotant de façon plus écologique. Près d’une cinquantaine d'entreprises clientes ont signé pour cette solution et économisé en moyenne 15% de carburant juste en travaillant sur le comportement des conducteurs. Ensuite, l'argent économisé est en partie ou en totalité réinvesti dans des projets de compensation carbone (plantation d'arbres, énergies renouvelables…).
Créée en 2010 à Nantes, Greenspector fait partie des pionniers qui aident les entreprises à changer les pratiques de leur transformation numérique. Elle propose aux développeurs de piloter la consommation de ressources et d’énergie des logiciels et applications qu’ils conçoivent. Forte de son expérience en la matière, elle a également élargit ces dernières années son approche pour du conseil « Green IT » qui permet aux entreprises de mieux appréhender les coûts et consommations selon leurs choix et pratiques. L’entreprise a adhéré en octobre 2020 à l’initiative Planet Tech’Care.
Basée dans la Drôme, à Valence, Dracula Technologies est une « DeepTech » spécialiste de la génération d’énergie à partir de la lumière ambiante, naturelle ou artificielle. Sa technologie s’appuie sur des cellules photovoltaïques organiques créées par impression numérique, que l’entreprise destine notamment aux industriels qui développent de plus en plus d’objets et capteurs connectés. En 2020, Dracula Technologies, citée comme exemple par le chantre de l’innovation frugale Navi Radjou, accélère sur la phase de pré-industrialisation, avec une levée de fonds de 2,2 millions d’euros.
Streamlike, au-delà de sa plateforme de diffusion, propose désormais aux entreprises de faire un bilan carbone de leurs usages vidéo, qu’ils soient produits ou consommés pour la formation, le recrutement, la communication institutionnelle ou marketing, les réseaux sociaux, etc. L’objectif : analyser leurs usages (ou leurs productions) et fournir des outils de mesure pour évaluer la part de gaz à effet de serre générée par la plateforme, le CDN, le réseau et les terminaux, un calcul qui s’appuie notamment sur les travaux de The Shift Project. Après le calcul des émissions, les entreprises peuvent adapter leurs pratiques pour qu’elles soient le plus écoresponsables.
Créée à Grenoble en 2017, Antaios est le pionnier de la SOT-MRAM (Spin-Orbit Torque Magnetic Random-Access Memory), une technologie de mémoire disruptive visant à aider les fabricants de composants à résoudre le problème critique de l’explosion de la puissance consommée dans les systèmes à base de semiconducteurs. Pour y parvenir, la start-up s’appuie sur une décennie de recherche au laboratoire Spintec, l’un des leaders mondiaux de la recherche académique sur la spintronique. Antaios vient de lever 11 millions de dollars pour accélérer son développement et mettre en place de nouveaux partenariats stratégiques. Elle vient d’ailleurs de signer un partenariat avec l’industriel américain Applied Materials pour tester le passage à l'échelle de sa technologie…
Produire de l’électricité en bougeant ? Enerbee a mis au point, en collaboration avec le CEA et l'INP-Grenoble, un micro-générateur, constitué de matériaux magnétiques et piézoélectriques, capable de transformer l’énergie de nos mouvements du quotidien (même lents ou irréguliers) en électricité. Résultat : plus besoin de piles ou de batteries pour alimenter les petits appareils électroniques et autres objets connectés (montres, télécommandes…), ils deviennent autonomes en énergie. Ainsi, sans fil et sans batterie, l’Energy Harvesting produit de l’énergie durable (de l’ordre de 1 à 10 mW) et permet d’éviter le changement annuel de 50 milliards de batteries. Enerbee a levé 2,2 millions d’euros en octobre 2018.
Moïz propose des modules IOT sans batterie, fournissant des mesures physiques (température, flux), capable de récupérer l'énergie thermique présente dans l'environnement du capteur et de la convertir en électricité grâce à des puces Mems thermogénératrices. Un simple gradient thermique suffit. Ces capteurs, autonomes et communicants, sont capables de gérer la puissance disponible (niveau, stockage) et la liaison de données à travers le protocole choisi (Lora, Sigfox, BLE...). Les marchés visés : la surveillance industrielle, la maintenance prédictive et/ou préventive et la sécurité des équipements nomades, la consommation de gaz industriels/médicaux…
L’industrie consomme près d’un tiers de l’énergie produite dans le monde, que cela soit sous forme de chaleur ou d’électricité. C’est en réponse à ce constat que la start-up Sunti, filiale du groupe spécialisé en énergies renouvelables Soper, a été créée en 2014. Elle propose des technologies solaires thermiques et photovoltaïques pour fournir une énergie propre aux procédés industriels. Sunti s'occupe de tout l’investissement ainsi que la gestion opérationnelle et la maintenance des outils déployés. De quoi réduire l’empreinte carbone et la facture énergétique des industriels sans encombre.
Il n’est pas compliqué de comprendre le cœur d’activité de cette start-up, car "Entech" fait aussi plus généralement référence au secteur des jeunes pousses qui cherchent des solutions pour produire, stocker, économiser ou transporter l’énergie de demain (Energytech). Mais Entech smart energies se différencie dans sa manière de réinventer le stockage en le couplant à des algorithmes de pilotage et des systèmes de conversion d'énergie optimisés Smart. Smart City, Smart Building, Smart Market, Smart Factory, Smart Camp… avec sa solution, la start-up entend bien répliquer le modèle Smart de partout.
Cairn Devices est une petite boîte informatique créée en 2016 à Strasbourg. Leur objectif est de combattre l’obsolescence programmée des ordinateurs et réduire l’impact environnemental des déchets électroniques. Pour cela, la start-up a imaginé un prototype d’ordinateur portable entièrement modulable : des blocs sont présents par exemple sous le pc pour changer la RAM, le SSD, la carte graphique et l’écran est librement détachable et interchangeable. Et pour finir, un algorithme est même prévu sur le site internet de Cairn Devices pour identifier les pièces défectueuses de cet “Open Computer” et donc savoir lesquelles changer.
C’est en 2016 à Paris que Isabelle Mashola, ancienne bénévole pour des ONG au Burkina Faso et au Cameroun, a décidé de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale avec son associé Philippe Coup-Jambet. Elle a fondé la start-up Isahit dans le but de mettre en relation des travailleuses indépendantes en Afrique avec des entreprises de sous-traitance informatique essentiellement françaises. Sur le terrain, majoritairement en Afrique subsaharienne, Isahit a su générer plus de 1100 contrats avec des “hiteuses” (surnom des travailleuses indépendantes) en nouant des liens avec des associations locales, incubateurs et espaces de coworking.
Quand l’entrepreneur Arthur Vinson a souhaité créer Mailoop fin 2017, il est parti d’un constat assez simple : nous sommes beaucoup trop sur-sollicités par e-mail dans le cadre de notre travail. C’est un problème majeur qui a pris de l’ampleur pendant la crise sanitaire et avec la généralisation du télétravail. Il mérite d’être régulé étant donné son impact sur la qualité de vie au travail et sur l’environnement. Mailoop a donc conçu un plugin à relier à sa messagerie pour mieux sensibiliser au bon usage des échanges électroniques. Concrètement, un destinataire pourra notifier si un e-mail est approprié et pertinent, envoyé dans des horaires acceptables et aussi transmis dans le bon canal. Un moyen pour les équipes de s’accorder sur un référentiel commun en la matière.
Il y a un an de cela, un jeune Morbihannais a pris le risque de s’attaquer à un secteur en pleine explosion : l’hébergement de données. Avec Stratosfair, Bérenger Cadoret souhaite proposer une alternative durable et de proximité aux offres actuellement présentes sur le marché du cloud. avec un réseau de stockage de proximité et à bas carbone. Pour cela, la start-up projette de créer des petits centres de données adaptés à l’échelle de PME, TPE ou encore des collectivités locales, tout en les alimentant avec des énergies renouvelables disponibles sur place et en maximisant l’auto-consommation de l’énergie produite comme la chaleur. Le premier site expérimental devrait ouvrir en 2021 en Centre-Morbihan.