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17Cyber : un nouveau réflexe face à la cybercriminalité  

Le ministère de l’Intérieur, en collaboration avec Cybermalveillance.gouv.fr, lance 17Cyber, un dispositif en ligne accessible 24h/24 pour accompagner les victimes d’infractions numériques. Ce service inédit s’érige comme l’équivalent numérique de l’appel au 17 pour les situations d’urgence, répondant ainsi à une menace grandissante.  

 

La cyberdélinquance, en hausse constante, touche désormais tous les pans de la société. Entre 2016 et 2023, les atteintes numériques aux biens, comme les escroqueries en ligne, ont progressé de 8 % par an, tandis que celles visant les personnes (harcèlement, menaces, discriminations) ont augmenté de 9 %. En 2023, 278 703 infractions de ce type ont été recensées par les forces de sécurité. Les Français sont particulièrement exposés : 9 sur 10 déclarent avoir été confrontés à une forme de cybermalveillance, notamment via l’hameçonnage, et les femmes sont les principales cibles d’atteintes numériques à la personne. Quant aux collectivités locales, elles demeurent vulnérables : 55 attaques par rançongiciel ont été recensées en 2023, contre 37 l’année précédente. “La France dispose déjà de nombreux acteurs et solutions pour accompagner les victimes. Mais elles sont invisibles, car peu connues ou trop complexes”, déclare Vincent Strubel, président du GIP ACYMA et de l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information). 17Cyber se veut un guichet unique d’assistance qui, à l’image du 17, deviendrait un réflexe pour secourir les victimes.  

Une messagerie directe vers les autorités compétentes 

 

Sur le site, les utilisateurs sont accompagnés du diagnostic de la cyberattaque à la judiciarisation, soit le dépôt de plainte, si nécessaire. La plateforme fournit des conseils personnalisés pour les 54 formes de cybermalveillance en fonction du profil renseigné (entreprise, collectivité locale, citoyen…). La qualification de certaines cybermenaces considérées comme particulièrement sensibles – onze pour le moment – notifie directement un policier ou un gendarme et génère une messagerie directe. Cette dernière s’accompagne d’un logiciel d’aide à la prise de décision, mais il s’agit bien d’un humain derrière l’ordinateur. Actuellement, trente-neuf gendarmes de la brigade numérique de Rennes répondent aux utilisateurs, et dix-neuf agents devraient les rejoindre d’ici début 2025, avec l’inauguration d‘une seconde brigade numérique à Poitiers. Le dispositif permet également un accès à des prestataires techniques référencés par Cybermalveillance.gouv.fr pour une assistance concrète. À la fin du parcours en ligne, les utilisateurs peuvent transmettre en un clic le résumé et les informations clés au commissariat ou à la gendarmerie adéquate en fonction du code postal.

 

Jérôme Notin, directeur général de Cybermalveillance.fr a présenté ce matin le 17cyber en conférence de presse

 

Un module pour démocratiser la cybersécurité 

 

Afin de toucher le plus grand nombre, un raccourci 17Cyber peut être intégré gratuitement et directement sur les sites internet des entreprises et collectivités partenaires. Le lancement de du dispositif devrait s’accompagner d’un spot publicitaire de sensibilisation nationale, relayé par des acteurs majeurs comme les banques, les plateformes d’e-commerce et les réseaux sociaux. Parmi les partenaires figurent Amazon France, Carrefour Assurance, La Poste, Société Générale, Meta et Tinder. En revanche, la diffusion de la vidéo dans les médias généralistes reste en suspens. Pour cause, le renversement du gouvernement de Michel Barnier a figé le projet de loi de finance 2025. Mais les coupes budgétaires initialement prévues ne permettaient pas la diffusion de telles publicités. Avec 17Cyber, le gouvernement entend imposer un nouveau réflexe pour lutter contre une criminalité numérique qui, jour après jour, s’installe dans le quotidien des Français. “Une cyberattaque ce n’est pas comme la varicelle, ça ne s’attrape pas qu’une fois”, ironise Vincent Strubel. 

 

 

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