Alain Clot, Président de France Fintech et dirigeant de The Assets, place de marché internationale dédiée aux actifs d’entreprise, a répondu à nos questions concernant l’association France FinTech et l’avenir de la FinTech en France.
Pourquoi avoir créé une association ?
France Fintech est née de la volonté d’une dizaine de dirigeants des principales start-up du secteur d’échanger leurs expériences et de s’exprimer de manière coordonnée vis-à-vis des pouvoirs publics, des médias et du reste du secteur financier et digital international. Elle regroupe une cinquantaine de membres, couvrant la quasi-totalité des métiers de la finance [moyens de paiement, tenue de compte, transfert d’argent, fourniture de liquidités… Ndlr]. L’association veut contribuer à la formation d’une communauté afin de promouvoir ses intérêts et de tisser des liens avec les associations Fintech internationales, les associations digitales françaises et les groupes de recherche en France et à l’étranger. Nous devons avoir plus de poids à la fois vis-à-vis des régulateurs, mais aussi des acteurs financiers traditionnels.
La France peut-elle rivaliser avec la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis ?
Des Français ont développé un secteur FinTech dynamique en France, mais sont aussi présents dans de nombreuses start-up étrangères. Ils sont même 40 000 dans la Silicon Valley. Leur talent dans les deux secteurs (financier et digital) est largement reconnu. Et contrairement à une idée reçue, l’accès à des services finances à distance est plus ancien en France qu’ailleurs, grâce au Minitel. Les établissements financiers ont développé des accès en ligne de très bonne qualité depuis longtemps.
Que faut-il pour faire grandir ces start-up ?
Un des sujets prégnants reste le financement, même si des progrès ont été accomplis. De nombreuses start-up meurent car elles ne trouvent pas les fonds nécessaires dans la deuxième étape de leur développement. Il existe peu d’investisseurs spécialisés dans notre domaine, où les business models sont complexes à appréhender. Autre sujet, la réglementation, qui évolue lentement. La France a bien progressé dans le financement participatif, mais beaucoup reste à faire pour rivaliser avec Londres ou New York. Enfin, la fiscalité représente un désavantage compétitif majeur : la France impose sur les stocks (ISF) et traite fiscalement de la même façon le rentier et l’entrepreneur, qui a pris tous les risques.
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