En novembre 2013, la branche néerlandaise de l’ONG Terre des Hommes présentait « Sweetie », une fillette philippine virtuelle de 10 ans créée pour piéger les pédophiles sur internet. Durant 10 semaines, près de 20 000 « prédateurs », dont un millier ont été identifiés et signalés à Interpole, issus de 71 pays différents, ont pris contact avec l’enfant factice sur des forums publics de discussions. Une prouesse rendue possible, entre autres, grâce à la technologie de la start-up rennaise Dynamixyz qui a permis de donner du réalisme au personnage de « Sweetie ».
Spécialisée dans la technologie d’analyse et de synthèse des expressions du visage 3D, cette société fondée en 2010 a été lauréate dès sa création du concours du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Après avoir séduit des groupes internationaux comme Ubisoft, Audiomotion, Motek, Animatrik ou encore TOEI Digital Center, la jeune pousse s’attaque aux actionnaires et boucle un tour de table de 450 000 euros. Une opération effectuée auprès de Nestadio Capital, Kima Ventures et Entrepreneurs Partners.
Cette augmentation de capital est destinée à appuyer son déploiement en Amérique du Nord. Déjà présente à Rennes (siège social) et à Vancouver (bureau détaché), la société qui emploie une dizaine de personnes entend ouvrir un nouveau bureau à Los Angeles.
Pour se différencier de ses concurrents, Dynamixyz propose une solution logicielle qui, selon la start-up, offre un degré de précision jusqu’ici inégalé : elle permet de retranscrire en temps réel sur un personnage virtuel l’analyse 3D des expressions et mouvements du visage d’un comédien. L’animation captée (sans marqueurs) par des caméras embarquées sur un casque est simultanément retranscrite sur le visage du personnage virtuel quasiment sans post-traitements.
Outre un clip pour le célèbre rappeur américain Kanye West, la technologie de la start-up a été utilisée par Ubisoft Montréal pour créer certaines séquences du jeu Assassin’s Creed.