Il y a tout juste un an, Sébastien Bourguignon a décidé de lancer son blog. Ce manager IT dans le secteur de l’assurance partage quotidiennement des articles et recherches liés à la transformation numérique. En mai 2015, il s’est lancé dans un projet : un recueil de 80 portraits de startupers français.
Comment est née cette idée ?
Le point de départ est un peu égoïste. Depuis plusieurs mois, je réfléchis à me lancer dans une aventure entrepreneuriale. L’écosystème de start-up m’a immédiatement attiré. Il existe une mythologie autour de ces entrepreneurs du web, de la French Tech comme on l’appelle. J’ai eu envie de comprendre comment ils sont arrivés là, d’où ils venaient et qui ils étaient. Ces informations étaient autant importantes pour mon intérêt personnel que pour mon projet de création d’entreprise. Ce recueil allait évidemment être un levier de communication pour mon blog et allait aussi créer des contenus inédits. J’ai contacté plus de 200 start-up et 80 m’ont répondu car la démarche est positive pour tout le monde. D’un côté les start-up obtiennent de la visibilité, de l’autre ça me fournit de la matière première pour mon projet. J’ai eu aussi un peu de chance. Parmi les premiers portraits réalisés, j’ai décroché le témoignage de 1000mercis (ndlr, créée en 2000, cette société est spécialisée dans la publicité et le marketing interactifs), qui n’est plus vraiment une start-up aujourd’hui mais qui l’a été. Ce portrait m’a permis de rentrer plus facilement en contact avec d’autres entreprises.
On estime entre 5000 et 7000 le nombre de start-up en France. Quelle a été votre méthodologie pour en sélectionner 80 ?
Je n’ai pas ciblé un secteur d’activité particulier mais j’ai voulu rester dans un univers que j’aime particulièrement : « la tech », à savoir l’informatique et le numérique. L’univers du digital touche beaucoup de secteurs : l’assurance, la banque, l’économie du partage ou le crowdfunding. Je ne voulais pas, non plus, me focaliser sur des start-up d’une maturité particulière. J’avais besoin de feedback concrets quel que soit leur stade d’avancement. Qu’ils aient un ou trois ans, une ou deux levées de fonds à leur actif, peu m’importait car chacune a une histoire entrepreneuriale à raconter. A force de rencontrer tous ces startupers, plein de projets me sont tombés dessus. J’ai ajouté à mon livre blanc une étude de Monkie Tye sur le profil type du fondateur de start-up. Puis, j’ai voulu aller encore plus loin. Je me suis posé plusieurs questions : comment apporter de la valeur supplémentaire à ce livre blanc ? Faut-il laisser parler un acteur en préface ? Pourquoi s’arrêter à une personne ? J’ai alors contacté une trentaine de personnalités via les réseaux sociaux, surtout Linkedin et Twitter. Au final, 20 m’ont répondu. La contribution d’Axelle Lemaire (ndrl, la secrétaire d’Etat au Numérique) a été la cerise sur le gâteau !
Quel est donc le portrait type du startuper français ?
Sur les 80 que j’ai rencontrés, il y a beaucoup de serial-entrepreneurs, des personnes qui ont beaucoup bourlingué. Il y a aussi des jeunes sortis de l’école ou des personnes en phase de reconversion. Un trait de caractère est systématiquement revenu : la persévérance et la capacité à rebondir. Ces entrepreneurs sont dans un milieu difficile. Ils se prennent beaucoup de murs et ont des difficultés à gérer leur trésorerie. Le plus dur n’est pas de lever 1 million d’euros mais de faire vivre l’entreprise et de tenir un rythme d’acquisition de clients. Au-delà des problématiques quotidiennes, ces sont des personnes avec 1000 idées à la minute ! Ils sont en permanence dans le coup d’après. C’est grâce à leurs suggestions que d’autres idées me sont venues pour 2016. Depuis que j’ai terminé le livre blanc, d’autres start-up m’ont contacté. Je vais donc préparer une saison 2. D’ailleurs, 15 portraits sont déjà prêts !
>> Retrouvez le livre blanc à télécharger sur le blog de Sébastien Bourguignon