Selon une étude de BlackBerry, l’immense majorité des entreprises françaises veulent interdire l’usage des IA génératives dans le cadre professionnel en raison de risques liés à la sécurité des données et à leur réputation.
Durant la dernière année, les IA génératives se sont démocratisées auprès du grand public, capables de répondre à un vaste panel de demandes. Mais les entreprises s’en méfient. Elles sont près de 82% en France à vouloir interdire leur usage dans le cadre professionnel selon une étude de BlackBerry publiée ce lundi 28 août. Dans le monde, elles sont 75%. “La France est plus à cheval que la normale sur la protection des données personnelles parce qu’on a toujours tendance à remettre les choses en question », indique Thierry Fabre, Senior Manager Sales Engineering chez BlackBerry.
Des craintes sur la sécurité et la réputation
C’est la première raison que donnent les entreprises (62%) pour justifier cette méfiance envers les IA génératives. « Il faut faire attention à l’utilisation qu’on a de ces outils », poursuit Thierry Fabre, « On ne les connait pas encore assez et il n’y a pas un chatbot équivalent à un autre. Chacun à son niveau d’apprentissage avec les informations qu’on lui donne, et ses propres règles sur la réutilisation des données, sur la sécurisation de leur cloud. Si on leur donne des informations confidentielles d’une entreprise, on ne sait pas ce qu’ils vont en faire ».
En dehors de la sécurisation des données, la moitié des entreprises estiment qu’une utilisation de ces IA génératives pourrait nuire à leur réputation. D’abord pour des raisons de créativité. Une entreprise utilisant ces applications pourrait laisser à penser qu’elle n’est pas assez performante dans ce domaine. Mais une autre raison réside dans les sources qu’utilisent les IA. « Il faut vérifier ce que nous dit l’IA », avertit Thierry Fabre, « Sur quelles données se base-t-elle pour répondre ? Souvent elles vont ‘scroller’ internet et pondérer les informations selon leurs propres critères. C’est leur sauce secrète. Ce sont des questions que doivent se poser les utilisateurs. Ce n’est pas parce qu’une information est répétée x fois qu’elle est vraie. Et l’IA peut se faire avoir ».
Être proactif pour ne pas louper le train en marche
Se priver de ces applications pourrait nuire à la compétitivité de certaines entreprises. Et ces dernières en sont conscientes. Malgré cette tendance à bannir ces applications, la majorité des décideurs interrogés reconnaissent que leur utilisation dans un cadre professionnel peut accroître l’efficacité (54%), l’innovation (48%), et améliorer la créativité (50%). « Je pense qu’on ne peut pas s’en passer », assure le Senior Manager Sales Engineering chez BlackBerry. « Les entreprises doivent être proactives en éduquant les utilisateurs et en expliquant pourquoi il faut faire attention. Elles peuvent décider de valider ou non des IA selon les règles de conformité de l’entreprise. Il faut d’abord bien lire les contrats de licence et d’utilisation ».
« Au fur et à mesure, les plateformes gagneront en maturité et des cadres légaux seront définis, permettant ainsi plus de flexibilité au sein des politiques d’entreprises », poursuit Shishir Singh, Chief Technology Officer, Cybersecurity, chez BlackBerry, « La clé du succès résidera dans le choix et dans la mise en place des bons outils permettant d’assurer la visibilité, la surveillance et la gestion des applications utilisées sur le lieu de travail. »