Chez l’éditeur SaaS du marketing digital, les ressources humaines se veulent un véritable partenaire business. La DRH s’appuie pour cela sur la dématérialisation, mais mène aussi depuis un an un projet sur le futur du travail.
Artur’In peut aisément revendiquer le statut de scale-up. Lancée en 2016, la start-up est en croissance rapide, aidée en cela par l’accélération de la digitalisation des TPE/PME. L’éditeur propose en effet à ces clients des solutions de marketing digital en mode SaaS, très prisée des entreprises depuis la crise sanitaire.
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L’activité d’Artur’In progresse donc à un rythme soutenu, comme la taille de ses effectifs. Au cours des deux dernières années, la startup est passée de 60 à 160 collaborateurs. Elle en comptera 180 d’ici la fin 2021. Et elle prévoit déjà 40 recrutements supplémentaires en 2022.
Les RH s’outillent pour accompagner la croissance
Pour accompagner cette expansion, les ressources humaines ont dû adapter leurs méthodes de travail, notamment en matière de gestion du capital humain. Un exemple : les procédures d’évaluation. Elles reposaient sur des processus qui n’étaient plus adaptés à la taille de la société.
Exit donc les évaluations régulières (2 fois par an) des collaborateurs à partir de documents Google Sheet et de tâches manuelles. « En cherchant à digitaliser, le but était d’automatiser toute la partie logistique du processus d’évaluation, soit le lancement d’une campagne en un clic, l’envoi de relances et l’accès au statut des entretiens », détaille Daphné Vauclin-de Calbiac, DRH d’Artur’In.
Le recours à une solution technologique était aussi l’opportunité d’améliorer l’expérience des salariés lors de ces rendez-vous importants. Autre finalité : la centralisation de l’ensemble des entretiens et leur mise à disposition depuis un portail Web. Mais ce chantier de modernisation ne devait pas cependant rimer avec une remise en cause du processus existant.
Au-delà des évaluations, la startup souhaitait également mobiliser son futur outil pour la gestion des objectifs semestriels. A l’atteinte de ces objectifs, est associé le versement d’une rémunération variable. Une autre tâche candidate à l’automatisation pour l’équipe RH de 4 personnes.
L’intégration et l’évaluation critiques pour une scale-up
C’est finalement l’éditeur SaaS Elevo qui a été retenu, sur la base notamment d’avis favorables recueillis au sein d’une communauté RH sur Slack à laquelle appartient la DRH d’Artur’In. Deux fois par an, c’est donc la solution d’Elevo qui est exploitée pour les campagnes d’évaluation et d’objectifs.
Mais, la scale-up a aussi déployé d’autres usages que ceux prévus initialement. Le suivi de l’intégration des collaborateurs durant leur période d’essai repose ainsi sur le même outil. Plus récemment, ont été mis en place les entretiens de développement, réalisés tous les deux ans pour l’ensemble des salariés.
La gestion simplifiée, mais aussi personnalisable, des campagnes d’évaluation est acquise, estime la DRH, avec à la clé des gains de productivité. « Nous passons moins de temps sur des tâches à faible valeur ajoutée. Mais le plus important, c’est que nous sommes ainsi plus disponibles pour accompagner les managers dans la préparation des évaluations », souligne Daphné Vauclin-de Calbiac.
D’autres dématérialisations de processus RH contribuent également à libérer du temps pour de telles missions. C’est le cas par exemple de l’onboarding des salariés, grâce notamment à de la signature électronique de document, dont le contrat et le règlement intérieur. Les volets paie et complémentaire santé sont externalisés et gérés via des plateformes en ligne. Le SIRH de la startup repose donc sur une intégration entre différents outils SaaS.
Combiner flexibilité et attractivité des espaces de bureau
Ces logiciels permettent à la DRH de remplir ses missions de fonction support. Mais le rôle des ressources humaines ne s’arrête pas là. Daphné Vauclin-de Calbiac définit son service comme un véritable partenaire des métiers au service de son développement.
« Dans une entreprise en croissance et dont la culture est celle de l’entreprenariat propre aux startups, il est assez naturel d’être considéré comme un partenaire business. Les enjeux de croissance y sont fondamentaux. Trouver les collaborateurs qui vont faire grandir la société tout en maintenant la culture est au cœur des préoccupations des dirigeants », explique-t-elle.
La direction des ressources humaines contribue à ce titre depuis un an à une « task force » autour du futur du travail, qui englobe les notions d’hybridation des modes de travail. Au cœur de ces sujets, le partage de la connaissance, le développement d’une culture accrue de l’écrit ou l’équilibre vie personnelle et professionnelle.
Le groupe de travail a débouché sur un projet baptisé « work life balance », en cours de finalisation. Il couvre ainsi le télétravail, mais aborde également d’autres thèmes dont la formation et le temps associatif… A la clé, plus de flexibilité via le télétravail, mais aussi la volonté de renforcer l’attractivité du travail au bureau.
A noter que ce projet se mettra en œuvre dans de nouveaux locaux. « Toute notre réflexion nous a amené à réimaginer une expérience de vie au bureau, avec notamment des lieux de passage pour nos collaborateurs en province. Nous avons en revanche abandonné le flex office pour des espaces dédiés à des équipes », décrit la DRH.
Une levée de fonds de 6M€ pour Elevo
Le 7 octobre, la startup RH Elevo a officialisé une nouvelle levée de fonds d’un montant de 6 millions d’euros. La précédente, d’un million d’euros, remontait à 2019 et impliquait des business angels. Le dernier tour de table est mené par Elaia, également investisseur au sein de startups comme Criteo, Mirakl et Shift Technology. Grâce à ces capitaux, Elevo poursuivra le développement de sa plateforme et financera également son activité commerciale auprès des ETI et des grands comptes.
“Elevo améliore l’expérience collaborateur en créant du lien entre l’entreprise et le salarié, au service d’une meilleure performance collective dans les organisations. L’essor du télétravail et du management à distance a montré à quel point ce sujet est critique pour la vie des entreprises, surtout dans un monde du travail ‘hybride’”, souligne son PDG et cofondateur, Etienne Le Scaon.