Patrick Baldit, chief data officer, adjoint au directeur des systèmes d’information du CEA
« La maturité est un concept forcément relatif et qui doit donc être partagé selon des critères objectifs. C’est ce que nous avons essayé de faire en définissant différents axes de maturité : le premier, lié au processus de gouvernance des données (responsables de données, comitologie, indicateurs de gouvernance…), le deuxième, lié au processus de gestion des données lui-même (expertises techniques sur la data, indicateurs qualité des données, profiling de données, référentiels établis…), et enfin un dernier axe transverse, lié à la culture data : est-on data centric ou non ? Communique-t-on autour de la donnée ? Dispose-t-on des compétences ? Autant d’éléments qui permettent de mesurer la culture data.
Certains métiers s’avèrent extrêmement matures, alors que d’autres entament une démarche data. L’homogénéisation (gouvernance globale) des pratiques dans un contexte d’hétérogénéité mêlant des gestions data pointues et approximatives, est un enjeu organisationnel important. L’une des principales difficultés réside d’ailleurs au niveau des interfaces entre les métiers, afin de permettre une valorisation des données dans un contexte plus large en évitant les redondances et augmenter la performance. Les problématiques de partage et d’interconnexion des données, et d’interopérabilité des systèmes, sont un véritable sujet de gouvernance. Comme souvent dans le domaine de l’information, tout le monde veut partager l’information des autres, mais rarement la sienne, car souvent considérée comme sensible. »