En amont de #Vivatech 2022, la rédaction publiera une série d’entretiens avec les grands groupes exposants du salon. Cette semaine, Pierre Matuchet, directeur général Transformation, Digital et Candidats chez The Adecco Group, nous raconte comment le groupe entend devenir « leader de la HR Tech » en France.
Lors du prochain Vivatech, vous affichez une ambition forte : devenir le leader français de la HR Tech. Comment cela se traduit-il dans votre offre ?
Nous serons en effet présents à Vivatech pour affirmer notre ambition d’accélérer encore sur la transformation digitale. Ce qui ne veut pas dire basculer vers du « full digital ».
C’est une hybridation. L’exemple le plus emblématique de ce mouvement est l’acquisition de Qapa en septembre dernier. Qapa est désormais « la solution digitale du groupe » et navigue à côté du bateau amiral, avec des passerelles solides jetées entre les deux.
Nous annoncerons, à Vivatech, une nouvelle série de partenariats stratégiques, avec Salesforce et TikTok notamment. Mais aussi avec la fintech Lydia, pour payer plus vite nos intérimaires. Enfin, nous arriverons sur le salon avec une solide équipe de start-up, sélectionnées pour élargir notre offre. Elles sont très axées sur la donnée et l’évaluation des soft skills.
Quelles innovations vous semblent les plus prometteuses en la matière ?
Qui a – ou aura – bientôt besoin de recruter ? Qui est disponible et compétent ? Qui a besoin de se former ? Manipuler ces données-là peut nous faire gagner un temps précieux., Cela nous permet de mettre une offre en face des demandes du marché. Et même d’anticiper ces demandes.
Nous captons depuis longtemps toutes les offres d’emploi qui paraissent, grâce notamment à Adecco Analytics, ce qui nous permet aujourd’hui de savoir, par exemple, que si vous êtes logisticien dans telle zone géographique, vous allez avoir besoin de tels types de profils à telle période, avec telle difficulté à les trouver.
En 2020, nous avions lancé le CDI apprenant, pour former aux métiers en tension. Ce dispositif est bâti sur le socle du « CDI intérimaire », un mécanisme qui nous permet d’embaucher un CDI et de répondre aux besoins de nos clients en formant les candidats dès le début du contrat.
En ce mois de mai, Adecco Training, l’organisme de formation professionnelle du groupe, a lancé un nouveau module de formation pour accompagner les transformations des métiers liés à l’hydrogène. En effet, plus de 50% des métiers dont la filière a besoin d’ici 2030 nécessitent seulement une acculturation à cette énergie, plutôt que des compétences techniques nouvelles.
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Quels sont les enjeux principaux de vos clients ?
Dans un contexte général de pénurie de talents, le premier défi est bien sûr celui de l’attractivité. Pour le résoudre, il faut aller travailler la diversité et là encore, la donnée peut nous permettre de combattre certaines formes de discrimination.
Chez The Adecco Group, nous testons nos propres collaborateurs depuis plusieurs années. En réponse à une même offre d’emploi, des candidatures fictives strictement identiques à l’exception du critère de discrimination évalué (origine, handicap, sexe) sont envoyées pour tester l’influence éventuelle de ce critère sur le choix des recruteurs.
Nous innovons aussi autour du recrutement sans CV, avec Skilleo, plateforme d’évaluation par le e-gaming.
Deuxième enjeu, celui de la rétention. Pour fidéliser ses collaborateurs, notamment dans la période cruciale des 3 ou 4 premiers mois, il faut améliorer son système d’onboarding. Nous testons des outils digitaux pour mesurer l’adaptation du candidat.
Enfin, je reviens à la formation, avec le défi de l’upskilling : il est primordial de proposer de la formation continue à ses salariés. Nous-mêmes déployons une offre qui permet aux candidats de projeter une trajectoire professionnelle en fonction de leurs choix de formation au fil des années (« Si vous suivez telle formation, vous obtiendrez telle fourchette de salaire, trouverez un job plus vite, etc »).