Faisant continuellement évoluer son offre, Alpha Networks, fournisseur de solutions logicielles pour le marché mondial de la distribution vidéo mise sur le cloud pour conquérir de nouveaux marchés. David Le Dantec, le CTO d’Alpha Networks nous livre son analyse sur les bénéfices, mais aussi les contraintes, liés au cloud.
Où en êtes-vous de votre bascule vers le cloud ?
En 2017, quand j’ai rejoint l’entreprise, Alpha Networks était un éditeur de logiciels déployés sur les infrastructures de ses clients (on-premise). Aujourd’hui, c’est un modèle que nous n’excluons pas mais, au fil des années, nous avons fortement encouragé l’évolution et la migration de nos solutions vers le cloud, jusqu’à obtenir une “stack logicielle” et une architecture conçue nativement cloud.
Pour cela, nous avons complètement revu notre architecture IT, en passant d’une architecture très orientée serveurs d’application sur PHP vers une plateforme micro-services en Java. Nous pouvons donc déployer nos stacks logiciels à la fois sur les infrastructures physiques de nos clients mais aussi sur tous types de cloud, comme celui de notre partenaire principal OVH ou les clouds privés de nos clients. Les solutions SaaS / PaaS représentent aujourd’hui plus de 50 % de notre activité. Nous avons d’ailleurs un plan de croissance sur 2023 dans le cadre duquel nous souhaitons proposer une nouvelle offre de services « grand public » 100 % SaaS qui s’adressera principalement au marché des communautés, clubs, ligues de sports, events afin de leur permettre de déployer et de configurer leur plateforme de streaming OTT en quelques clics seulement sur toutes les plateformes standards (web, mobiles, tablettes, smartTV…).
A lire aussi : MGDIS attend des hébergeurs la sécurité et la souveraineté des données
Quels sont les principaux avantages du cloud ?
Le premier virage que nous avons pris vers le cloud a été un virage vers le IaaS. Nous avions en effet besoin de beaucoup de CPU et de RAM. Ce qui nous attire aussi dans le cloud, ce sont les aspects « résilience ». Grâce au cloud, nous pouvons redéployer rapidement de nouvelles piles logicielles ou des copies de nos plateformes en cas d’incident grave. Tous nos plans de « disaster recovery » sont basés sur ce principe de redéploiement rapide.
Enfin, je dirais que le cloud présente comme avantage le fait d’offrir une rapidité de déploiement de nos solutions mais également de permettre l’absorption sans aucun problème des montées en charge de nos services, sans devoir surdimensionner nos infrastructures.
Pour de grands événements sportifs, nous observons des pics très importants sur les back-end de diffusion que nous opérons pour certains de nos clients. Quelques minutes avant le début d’une finale de Champions League, par exemple, la plateforme cloud est en mesure de s’auto-scaler pour absorber les pics de connexions et de lectures, voire de souscriptions. Une fois que la charge diminue la plateforme est également en mesure de réduire d’elle-même ces besoins en infrastructure (RAM et CPU). Les capacités du cloud constituent dans le cas présent un véritable avantage concurrentiel.
Comment le cloud impacte-t-il vos offres ?
Sur l’une de nos offres, destinée aux clients « T2 » (les opérateurs de taille moyenne), nous sommes sur un modèle on-premise, mais nous observons que ces acteurs hésitent de moins en moins à adopter le cloud.
En revanche, sur une autre de nos offres, qui cible les groupes média, nous constatons qu’ils sont très friands des offres cloud. Le fait de proposer aujourd’hui une offre de services plus large et de pouvoir adresser les groupes média nous a incités à basculer davantage vers le cloud. Et demain, avec l’offre « grand public » que nous souhaitons lancer, nous allons encore davantage démocratiser l’accès aux plateformes de streaming.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis des offreurs de cloud ?
Nous sommes dans le domaine de la vidéo, le stockage et le transfert sont donc des éléments critiques pour nous, compte tenu notamment du nombre croissant d’utilisateurs. Dans notre modèle économique, nos partenaires cloud doivent être très compétitifs sur ces aspects. Nos différents fournisseurs de cloud proposent des offres globales relativement compétitives, mais quand nous parlons de coût de transfert et de stockage, nous devons faire très attention en maîtrisant, planifiant et optimisant ces paramètres. Nous sommes d’ailleurs en train de développer en interne notre propre service de transcodage vidéo afin de maîtriser les coûts liés à ces opérations.
Quelle est l’importance d’une approche open source ?
L’approche open source est essentielle, car nous ne voulons pas être “pieds et poings liés” avec un fournisseur. Les APIs et par exemple, les services managés Kubernetes de tel ou tel acteur, doivent respecter les standards open source et ne pas être transformés par les offreurs. Nous sommes d’ailleurs contributeurs à la communauté Open Source Kubernetes.
Quels sont selon vous les facteurs de confiance d’une relation durable dans le cloud ?
Dans le contexte de mondialisation et de sensibilité des données qui est le nôtre, travailler avec un partenaire européen tel qu’OVH est un critère de choix qui vient s’ajouter aux autres critères d’évaluation d’un offreur cloud. Ce n’est pas un critère bloquant, mais c’est un paramètre important. Nous accordons aussi une grande importance à l’écoresponsabilité de notre partenaire. Nous savons par exemple qu’OVH mène un certain nombre d’initiatives dans ce sens, ce qui rejoint nos propres projets (nous participons par exemple au programme Ecovadis). Ce sont des éléments importants dans notre développement stratégique.