Chez Unowhy, un offreur cloud est jugé à sa réactivité et sa transparence

Bertrand Caillaud, CTO et cofondateur de Unowhy, Edtech spécialiste du marché de l’e-éducation, décrypte les bénéfices, mais aussi les inconvénients, du cloud pour son entreprise. Pour lui, c’est quand un problème survient qu’il est en mesure d’évaluer la performance de son fournisseur de services cloud.

Cet article est extrait du carnet d’expériences à télécharger « Editeurs de logiciels : quels choix prioritaires pour bien se transformer avec le cloud ? ». 

Bertrand Caillaud - Unowhy

Bertrand Caillaud – Unowhy

Quand avez-vous basculé vers le cloud ?

Lors de notre création, en 2007, nous n’étions pas nativement cloud, nous étions plutôt en architecture classique. Nous avons partiellement basculé vers le cloud en 2014, quand nous avons commencé à travailler pour le secteur de l’éducation. Il s’agissait alors de stockage cloud. Et nous avons réalisé une bascule majoritaire vers le IaaS (Infrastructure-as-a-Service), en 2019, dans le cadre d’un gros marché pour la région Île-de-France.

Le cloud constitue-t-il aujourd’hui un avantage concurrentiel ?

Il constitue un avantage, c’est certain. Cet avantage est-il concurrentiel ? Il est difficile de répondre à cette question, car presque tous nos concurrents sont de plus en plus cloud et, pour certains, nativement cloud. Le cloud est donc davantage un passage obligé, sans que cela soit péjoratif. Aujourd’hui, gérer des centaines de milliers de terminaux et un million d’utilisateurs, en offrant une vraie qualité de service, c’est presque injouable sans infrastructure cloud.

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La période Covid en a d’ailleurs fait toute la démonstration. Nous n’avons rencontré aucun problème de disponibilité ou de tenue à la charge durant cette période extrêmement compliquée où, dans le secteur de l’éducation, tous les utilisateurs se sont rués vers le numérique. Certains de nos concurrents ou de nos partenaires qui reposaient encore sur une infrastructure on premise ont dû installer de très nombreuses machines à la hâte, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus de disponibles sur le marché. La flexibilité qu’amène le cloud a été grandement récompensée pendant cette période de pics de charge sans commune mesure.

Comment le cloud impacte-t-il vos offres ?

Le cloud impacte nos offres de manière positive en apportant de la haute disponibilité et une capacité à absorber les pics de charge. Cela nous permet d’optimiser nos coûts, car nous parvenons à tenir des charges plus importantes sans avoir à monter des infrastructures démesurées.

L’impact un peu plus complexe à gérer, pour nous, c’est le mode de vente. Nos clients sont en effet des entreprises ou des organismes de marché public qui ont l’habitude de raisonner en budgets d’investissement (Capex) et non en budgets de fonctionnement (Opex). Or, le cloud est intrinsèquement construit sur de l’Opex. Nos clients veulent acheter de l’usage pour quatre ans, par exemple, ils sont très loin des modèles à l’usage mensuel ou à l’heure propres au cloud. Nous sommes donc obligés de transformer des budgets Opex en Capex. C’est pour nous une prise de risque que nous arrivons à minimiser grâce à une très bonne connaissance du marché et des habitudes de nos clients.

Vos modèles d’intégration bénéficient-ils également du cloud ?

Comme beaucoup d’acteurs du marché, nous développons en mode Agile en intégration continue, ce qui s’applique très bien au modèle cloud. Sur la partie développement, nous utilisons entièrement cette capacité offerte par le cloud de déployer autant d’instances que nous le souhaitons, de pouvoir réaliser des tests et des pilotes, puis de les réintégrer dans la production. Le cloud et sa flexibilité se marient très bien avec nos méthodes de développement.

Qu’attendez-vous des offreurs de cloud ?

Nous attendons toujours plus d’API pour pouvoir piloter plus finement le déploiement et la montée en charge de nos projets. Tout ce qui touche à l’orchestration est extrêmement important pour nous. Nous attendons aussi de la performance dans la gestion du stockage. Enfin, nous attendons de la fiabilité, c’est hautement stratégique pour nous.

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Quelle est l’importance d’une approche open source chez ces mêmes offreurs ?

Historiquement, l’open source est à la base de beaucoup de composants et de projets logiciels. Grâce au code source ouvert, nous sommes capables de comprendre un problème plus facilement, car nous pouvons explorer jusqu’au cœur des sources d’une solution. Chez un opérateur cloud, si les composants de base utilisés sont open source, comme OpenStack ou tout ce qui touche à la virtualisation, c’est un plus.

L’approche open source est donc très importante, mais je n’en fais pas un dogme. Nous avons adopté vis-à-vis d’elle une démarche très pragmatique. Si nous trouvons des solutions non open source, qui remplissent notre besoin, nous les utilisons. Je mets davantage l’accent, vu notre métier, sur la souveraineté des solutions.

Quels sont les critères d’une relation de confiance avec un fournisseur cloud ?

Les problèmes peuvent survenir à tout moment, personne n’est à l’abri. Ce qui m’importe, c’est la réactivité du fournisseur cloud. J’évalue donc un partenaire à sa capacité de réaction, mais aussi de transparence absolue. Quand je sens que des informations me sont cachées, c’est rédhibitoire pour moi. Ce n’est pas quand tout va bien que nous évaluons le mieux un partenaire. C’est quand un petit grain de sable arrive. Nous pouvons alors juger de sa capacité à résoudre les problèmes de façon transparente.

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