Après un premier appel à projets lancé en début d’année, la jeune société fondée en décembre dernier ouvre un nouveau programme d’accompagnement de startups de la cyber. L’appel à candidatures se termine le 5 août. Aurélie Clerc, directrice de Cyber Booster revient pour Alliancy, sur ce programme d’accompagnement et les critères de sélections des startups.
Alliancy. Vous avez lancé un premier appel à projet au début de l’année. Comment avez-vous accompagné ces startups ?
Aurélie Clerc. On a intégré une douzaine de startups le 28 mars à l’issue du premier appel à projet. D’abord il y a la préincubation qui a été modélisée sur six mois, où on distingue deux phases. La première liée au marché, à leurs besoins, leurs cibles et leur proposition de valeur. Elles doivent nous convaincre sur ces points-là. Garantir qu’elles ont un parti pris qui nous montre qu’elles peuvent s’intégrer sur le marché. On a fait ensuite un jury début juillet, pour savoir lesquelles pouvaient passer à la deuxième phase axée sur le produit. On en a gardé six. Celles avec qui nous n’avons pas poursuivi, cela veut souvent dire que ce n’est pas le bon moment. Il manque souvent des ressources au niveau humain pour passer à la suite. Ensuite, en incubation on va travailler le go-to-market, le marketing et les accompagner sur leurs premières ventes. On essaye aussi d’avoir une couche RH car le premier critère d’un fonds d’investissement c’est la qualité de l’équipe.
Alliancy. Quels sont les critères de sélections des startups ?
Aurélie Clerc. On s’adresse pour l’instant à des entrepreneurs qui fondent leurs startups en France. Il n’est pas exclu qu’on s’ouvre à des européens. Sur les autres points, on va être assez raccord avec les critères des fonds et notamment sur l’équipe. On peut prendre une startup avec un seul fondateur en préincubation mais on va lui demander d’aller chercher au moins un cofondateur. On est assez conciliant mais on va alerter quand il le faut. La volonté d’être accompagné, d’avoir envie d’apprendre, de s’investir est important pour nous. On implique également nos partenaires privés qui vont venir nourrir les échanges avec les startups. Et on va avoir leur point de vue sur leur place sur le marché, sur leur approche novatrice ou non.
Alliancy. Quels rôles jouent les différents partenaires dans le programme d’accompagnement auprès des startups ?
Aurélie Clerc. L’important est d’apporter la bonne ressource au bon moment aux entrepreneurs. Nos partenaires institutionnels comme la DGA ou l’Anssi vont contribuer à la sélection des projets en incubation. Nous avons également des partenaires académiques comme l’Inria que nous avons rencontré sur le Campus Cyber et qui nous amènent des projets. Sur les 17 startups qu’on a accompagnées, il y en a trois qui viennent de l’Inria startup studio. Les partenaires privés ont une importance sur le modèle économique, pour assurer la pérennité de notre dispositif mais aussi à orienter le sourcing des solutions. Comment orienter la recherche de startups sur des points sur lesquels ils ont des besoins particuliers. Ils vont également nous aider à les sélectionner et les challenger. Pour le moment, on en a quatre mais on a comme enjeu d’aller en chercher d’autres. On va aussi créer des liens avec des fonds pour aider au financement des startups. Ils vont également participer aux sélections.
Alliancy. La société Cyber Booster a-t-elle vocation à investir dans les startups accompagnées ?
Aurélie Clerc. Le but est de faire en sorte que les startups arrivent à lever de l’argent. Il n’est pas prévu que cyber booster investisse en propre. Ce n’est pas impossible que ça évolue. On sait aussi que les modèles économiques des structures d’accompagnement est compliqué. En France, personne n’a trouvé la martingale pour assurer des structures pérennes. Soit c’est du public et il n’y a pas d’aspect financement, soit dans le privé, on voit durer ceux qui sont financés par des grandes entreprises.