Dans sa dernière étude, Greenmetrics a souhaité comprendre, par secteur d’activité, la maturité des sites internet sur les questions environnementales et comment corréler ces impacts avec des indicateurs de performance web. Le secteur des médias a encore de gros progrès à réaliser.
Greenmetrics vient de publier une étude dont la méthodologie repose sur la mesure et l’analyse de la page d’accueil de 303 sites web d’acteurs majeurs dans 16 secteurs différents. Grâce à son API, Greenmetrics a procédé à des évaluations d’impact CO2 provenant du chargement de chaque page d’accueil et a calculé un score appelé « Greenmetrics Analytics ». Ce score mesure à la fois l’impact environnemental et la performance d’un site internet. Sa note maximale est de 100.
14 des 16 secteurs analysés ont un score inférieur à 60. Les secteurs dont le score est le plus mauvais sont les secteurs des Médias et de la Beauté / Bien-être. Seuls les secteurs Travail / Éducation et Immobilier dépassent la barre des 60 points. Même si certains secteurs sont meilleurs que d’autres, l’étude conclut que « tous les secteurs doivent agir pour réduire leur empreinte carbone numérique ». Le rapport met ensuite en valeur les émissions de CO2 liées au chargement de la page d’accueil des sites. Les secteurs Beauté / Bien-être et Travail / Éducation arrivent en première et deuxième place des rejets de CO2, avec respectivement 1,42 et 1,27 gCO2eq, tandis que le secteur de l’immobilier se montre le plus vertueux (0,55 gCO2eq).
La consommation énergétique du chargement de la page d’accueil fait quant à elle apparaître une médiane à 205 mWh. Cela correspond à 1 minute et 13 secondes de la consommation énergétique d’une ampoule LED. Le secteur des médias arrive une fois de plus en tête des mauvais élèves, avec 266,50 mWh, suivi de près par le secteur du luxe.
À l’échelle unitaire, ces statistiques peuvent paraître faibles. Mais si nous multiplions cette consommation par le nombre de visiteurs mensuels, nous constatons qu’il devient important de minimiser l’impact énergétique de son site web.
Afin de connaître la projection de la consommation énergétique grâce au trafic mensuel généré, Greenmetrics a multiplié la consommation énergétique de la page d’accueil par le nombre de visiteurs mensuels. Le secteur des médias représente à lui seul l’équivalent de 139 jours de Netflix. Parmi ses recommandations, Greenmetrics met en avant le fait d’opter pour un hébergeur éco-responsable. Ce type d’hébergeur prend en considération la protection de l’environnement en appliquant des actions concrètes visant à minimiser son impact. Il favorise le recours à des énergies renouvelables pour alimenter ses services afin de réduire leur empreinte carbone. Il allonge également la durée de vie de ses machines pour leur offrir une seconde vie (en moyenne un serveur est conservé trois ans chez les hébergeurs classiques contre cinq à six ans chez les hébergeurs éco-responsables). Greenmetrics précise que, dans son panel, 44,7 % des sites internet sont hébergés par des hébergeurs éco-responsables.
Greenmetrics préconise aussi de diminuer le nombre de requêtes HTTP. Cela permet de communiquer le moins possible avec le serveur et de diminuer les allers-retours de données, ce qui nécessite l’utilisation de moins de machines. De plus, appliquer une politique de cache sur l’ensemble de son contenu permet d’améliorer l’expérience du client et de limiter le volume de données échangées.
Méthodologie :
- La mesure repose uniquement sur les pages d’accueil du panel
- Pour établir les comparaisons, des médianes ont été utilisées
- La mesure est réalisée depuis la version desktop des sites internet
- Le calcul effectué sur la dépense énergétique correspond à l’utilisation d’énergie par le périphérique d’affichage du visiteur
- Le calcul d’impact carbone par visite a été réalisé sous l’hypothèse d’une visite depuis la France dont le mix énergétique est l’un des moins carboné au monde