Pour soutenir son approvisionnement en matériaux critiques et assurer la transition énergétique de son industrie, la France va être dotée d’ici 2027 de sa propre mine de lithium. Porté par le groupe Imerys, ce projet fait suite à l’ouverture d’autres « gigafactories » sur le territoire, notamment dans la production de batteries et de semi-conducteurs.
Souhaitant minimiser à tout prix ses dépendances notamment énergétiques, l’Europe fixe un cap qui s’applique à de nombreux secteurs de l’industrie. Un Pacte vert européen destiné à orienter les politiques de l’UE en matière de climat, d’énergie, de transport et de fiscalité pour réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030.
C’est à l’énergie et aux matériaux qui alimentent nos appareils de production que le Pacte s’intéresse avec d’une part, le vote du 8 juin dernier de l’interdiction des voitures neuves à moteur thermique à partir de 2035 ou encore l’ « EU Chips Act » qui vise la souveraineté sur les composants électroniques. À cela s’ajoute l’entrée en vigueur d’une réforme du marché carbone au sein de la zone euro d’ici 2032.
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Pour s’adapter, l’industrie automobile doit à la fois sécuriser son approvisionnement en semi-conducteurs et en matières premières. Plusieurs projets de « gigafactories » ont vu le jour sur le sol européen telles que des usines à puces à Dresde (Bosch) et à Crolles (Isère), ou encore des projets de production de batteries électriques, à l’image de Stellantis et Total qui ont créé conjointement une filiale nommée Automotive Cells Company ou bien la start-up grenobloise Verkor, soutenue par EIT InnoEnergy et Schneider Electric.
Un vaste projet d’exploitation de lithium sur le sol français
Dernièrement, c’est le groupe français Imerys qui annonce un vaste projet d’exploitation d’une mine de lithium dans l’Allier en France. Le gisement est censé pouvoir équiper l’équivalent de 700 000 véhicules électriques en batteries lithium-ion par an.
Imerys construira également une usine pour transformer le mica lithinifère en hydroxyde de lithium, une poudre utilisable dans les giga-usines de batteries. Un investissement d’1 milliard d’euros est prévu pour soutenir des projets d’ici à 2027 et sur une durée d’au moins 25 ans, avec la création de 1000 emplois directs à la clé..
Le gouvernement retient 5 lauréats dans son appel à projets sur les « métaux critiques »
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, ont dévoilé le 25 octobre dernier les 5 projets sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets « Métaux Critiques » de France 2030.
Le plan France 2030 prévoit 1 milliard d’euros d’investissements pour déployer des projets de production et de recyclage des métaux dits critiques (lithium, nickel, cobalt, tantale, cuivre etc.) sur le territoire. Dans ce cadre, le gouvernement a lancé un premier appel à projets le 10 janvier 2022 pour faire émerger des projets de production, de raffinage ou de recyclage de ces matériaux critiques.
Ces projets contribuent à l’objectif du Gouvernement visant à produire 2 millions de véhicules électriques et leurs principaux composants par an en France en 2030. Cette stratégie mobilisera 5 milliards d’euros de soutiens publics dans le cadre du plan France 2030 pour aider au déploiement sur le territoire français de toutes les technologies nécessaires à cette production.
Les projets sélectionnés sont ceux d’Imerys (extraction de lithium), Viridian (raffinage de lithium), Eramet (recyclage de batteries), Sanou Koura et WEEECycling (extraction des métaux critiques contenus dans les déchets électroniques).