Dans sa nouvelle chronique, Imed Boughzala détaille le défi de la santé à l’ère numérique, entre avancées technologiques et enjeux de confiance, en appelant à la responsabilité des organisations en la matière, preuve d’intelligence digitale.
La santé est l’affaire de tous et n’a pas échappé à l’innovation technologique. La santé digitale (i.e. Digital Health en anglais) recouvre un large champ. Cela va de la gestion hospitalière jusqu’à l’intégration de capteurs médicaux et l’utilisation d’applications de santé et de tracking, en passant par le dossier médical partagé. Il est essentiel d’en cerner les contours et les apports pour le bien commun.
La santé numérique vise aussi bien les technologies numériques de soins que les outils pour améliorer l’efficacité des soins et les rendre plus personnalisés et plus précis. Du côté des patients, les technologies de l’information et de la communication leur permettent de comprendre les problèmes et défis de santé auxquels ils sont confrontés de manière plus personnalisée et plus précise.
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Le Digital health comprend en effet, toutes les activités technologiques qui touchent à la médecine. Il s’agit d’un phénomène innovant qui introduit les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le domaine de la santé. Par exemple, la e-santé facilite l’échange d’informations entre médecins et patients via des plateformes en ligne. Les dispositifs médicaux (tensiomètres, thermomètres…) et les produits connectés (vêtements, bracelets…) font également partie du digital health. La santé numérique se définit également par l’utilisation d’applications de santé par le biais de supports informatiques.
Depuis les années 1990, l’adoption mondiale des dossiers médicaux électroniques a augmenté et est étroitement liée à l’existence de soins de santé universels. La santé numérique est un domaine interdisciplinaire impliquant de nombreuses parties prenantes, notamment des cliniciens, des chercheurs et des scientifiques possédant une vaste expertise dans les domaines de la santé, de l’ingénierie, des sciences sociales, de la santé publique, de l’économie de la santé et de la gestion des données. La Fondation Mines-Télécom et l’Institut Mines-Télécom ont d’ailleurs mis en avant ces enjeux dans leur cahier de veille : « une transformation technologique au service de la société ».
La question des plateformes
Bien que les plateformes de santé numérique permettent des communications rapides et peu coûteuses, les critiques n’en restent pas moins pertinentes. Elles mettent en avant les violations potentielles de la confidentialité des données de santé. Elles s’inquiètent également du risque d’augmentation de la fracture sanitaire et numérique entre les groupes sociaux majoritaires et minoritaires, ce qui pourrait entraîner une méfiance et une hésitation à utiliser les systèmes de santé numérique.
La santé numérique est un domaine porteur parmi d’autres à l’heure du tout digital. Elle représente un bien commun de la société et de l’humanité pour le bien-être des citoyens, leur sécurité sanitaire et une prospérité économique responsable surtout à l’ère post-Covid. Son développement nécessite une bonne conscience des enjeux et des impacts de l’innovation technologique sur l’espèce humaine et qui se doit d’être menée par des personnes et des organisations intelligentes digitalement, capables de mesurer leur action d’une manière responsable et durable avant de prendre toute décision, indépendamment du profit économique.