À compter du 1er janvier 2026, les TPE et PME, qui représentent 96 % du tissu entrepreneurial français, devront émettre des factures électroniques pour être en conformité avec la loi. Plusieurs fois reportée, cette obligation a parfois fait figure d’arlésienne. Pourtant, à force de se dire qu’elles ont le temps, de nombreuses entreprises n’y sont absolument pas préparées, alors même que la réception des factures dématérialisées, entrera en vigueur dès le 1er juillet 2024 !
Pour accueillir sereinement ce changement majeur, TPE et PME doivent donc l’anticiper, en choisissant, dès à présent, les bons outils et partenaires qui les aideront à profiter au mieux des bénéfices de la dématérialisation. Arthur Waller, CEO et co-fondateur de Pennylane, nous livre son analyse.
La facture électronique : au-delà d’une contrainte, une opportunité à saisir
Le calendrier se précise. Le Parlement français a entériné, en août dernier, les modalités de mise en oeuvre de la facturation électronique inter-entreprises, clarifiant ainsi les échéances : dès 2024, pour les grandes sociétés ; 2025, pour les entreprises de taille intermédiaire, et 2026 pour les PME et TPE. Mais quelles que soient leurs caractéristiques, ces différents acteurs économiques, à l’exception des restaurateurs, devront être prêts, au 1er juillet 2024, pour réceptionner les factures numériques.
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Comme tout changement, cette réforme génère des réticences, en particulier au sein des petites entreprises. Pourtant, le passage à la facture électronique devrait, au contraire, être perçu comme une formidable opportunité. Avec un premier avantage significatif : la réduction des coûts ! Une facture papier entrante coûte en moyenne entre 5 et 10 euros, un montant qui peut aller jusqu’à 20 euros pour une facture sortante. La facture électronique, quant à elle, coûte seulement entre 40 et 45 centimes.1 Nul besoin d’être un génie des mathématiques pour prendre la mesure des économies potentielles.
Deuxième avantage, et non des moindres : le gain de temps. La facture électronique s’accompagnerait d’une diminution de 46 % des délais de traitement, ainsi que d’une baisse de 12 % des retards de paiement. Enfin, ce dispositif va simplifier les démarches déclaratives, fluidifiant la gestion de l’entreprise.
La comptabilité en temps réel : un changement de paradigme
Pour passer à la digitalisation, chaque entreprise devra choisir sa plate-forme de dématérialisation partenaire (PDP), chargée de transmettre les documents à l’administration fiscale. Elles auront le choix entre s’appuyer sur Chorus Pro, l’outil adossé au portail public de facturation ou sélectionner un partenaire privé. Dans le premier cas, le risque est de se priver du formidable potentiel d’opportunités offert par la dématérialisation, en travaillant avec une PDP qui se concentre sur les seules informations demandées par l’État, à savoir la TVA.
Dans le second cas, la difficulté est de choisir le bon partenaire, ce qui s’avère loin d’être évident, face à la multiplicité des acteurs existants. Dans ces conditions, le principal critère qui doit guider le choix des TPE et PME est la capacité de la plate-forme et du prestataire à comprendre les enjeux de l’entreprise, afin de déployer l’outil adéquat qui permettra d’en retirer tous les avantages promis : mise à jour en temps réel du statut des paiements, connexion aux différents moyens de règlement pour améliorer les délais, capacité d’analyse des données de l’entreprise… La dématérialisation, en effet, est loin de se résumer à numériser l’ancien format en reproduisant le système de facturation à l’identique.
S’appuyer sur un expert pour faire le bon choix
Pour analyser la compétitivité d’un commerçant, par exemple, il est essentiel de connaître non seulement sa TVA, mais aussi la nature du produit concerné, ainsi que sa quantité. Sans ces trois informations, impossible d’effectuer une analyse sectorielle. Seuls certains outils le permettent aujourd’hui, comme Facteur-X, nouveau format électronique « mixte », basé sur un PDF représentant la facture originale et embarquant dans le même temps un fichier de données structurées.
Pour faire le tri dans les différentes solutions proposées, les TPE ou PME auront donc tout intérêt à s’appuyer sur les connaissances de leur expert-comptable, le mieux à même de saisir ces enjeux. Il leur faudra aussi être vigilantes sur les coûts ; certains prestataires annonçant facturer aux flux de données, ce qui peut rapidement faire grimper la facture. La dématérialisation doit faire gagner de l’argent, et non pas en coûter !
Ainsi, pour retirer tous les bénéfices du passage au digital, les TPE et PME prendront le temps de s’y préparer sans attendre. C’est le meilleur moyen de choisir un partenaire agile et une solution réellement adaptée à ses spécificités pour réussir ce virage obligatoire et stratégique.