Le Réseau national de télécommunications pour la technologie, l’enseignement et la recherche (Renater) a choisi Vade Retro Technology et sa plate-forme antispam mutualisée. Pour Patrick Donath, son directeur, cela permet aux messageries des écoles, universités et établissements de recherche de gagner en sécurité.
Alliancy, le mag. Pouvez-vous nous rappeler l’origine de Renater ?
Patrick Donath. Renater est un groupement d’intérêt public (GIP) déployé en 1993. C’est un réseau informatique national créé pour fédérer les infrastructures de télécommunication dédiées à la recherche et à l’éducation en France. Plus de 1 400 sites y sont raccordés via les réseaux de collectes régionaux.
Existe-t-il un équivalent européen ?
Oui. Nous y travaillons d’ailleurs dans un esprit coopératif. Renater participe, avec trente-huit pays, au réseau paneuropéen Géant. Il est géré principalement par quatre pays, dont la France, et financé à hauteur de 50 % par l’Union européenne. Nous nous retrouvons régulièrement. Nous y partageons nos savoir-faire, nous déployons la R&D développée dans chacune des universités.
Comment Renater doit-il évoluer ?
Il y a de plus en plus de demandes au niveau des capacités de débit. Nous sommes essentiellement dimensionnés pour les grands instruments de physique produisant beaucoup de données, à l’instar du Cern à Genève et bientôt d’Iter à Cadarache (Bouches-du- Rhône). Avec cette particularité pour Iter que les instruments de mesure physique seront installés en Provence, alors que les instruments de calcul se trouveront au Japon. C’est dire si les liens internationaux deviennent une préoccupation absolue. Il y a, par ailleurs, un énorme projet de télescope international en Australie et en Afrique du Sud [Square Kilometre Array (SKA), ndlr]. Là, on va parler d’un échange de données en exaoctets par seconde ! C’était encore inimaginable il y a quelques années.
Quels sont les pays européens en pointe sur l’optimisation de leurs réseaux ?
Les pays qui nous tirent vers le haut au niveau de l’innovation sont ceux du nord de l’Europe. Dans certains, il y a un partage des capacités du réseau avec les autres administrations d’Etat. Au sein de Renater, nous anticipons en permanence l’évolution des capacités du réseau à accepter les débits pour répondre aux besoins exigés par la recherche, qui sont exponentiels en termes de moyens de calcul. Renater consacre chaque année 23 millions d’euros au renouvellement et fonctionnement de ses infrastructures réseaux. Ces investissements sont financés essentiellement par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ainsi que par l’Union européenne. Renater se situe dans la moyenne haute européenne en termes d’optimisation de son réseau.
Quel enjeu représente la sécurité ?
C’est très certainement l’enjeu de demain ! A l’heure où beaucoup d’enseignants-chercheurs cherchent à protéger leur savoir-faire et ont besoin d’outils efficaces sans contraintes liées aux usages. La transparence en matière de sécurité est, en ce sens, essentielle. Pour l’utilisateur, il ne faut pas de contraintes d’usage avec, par exemple, de multiples mots de passe à enregistrer. Après, nous sommes à l’aube d’une révolution pédagogique avec l’e-learning et les MOOC [cours massifs ouverts en ligne, ndlr]. Nous allons dans un sens où l’enseignant ne transmet plus un savoir, mais aide à l’acquérir, car ce savoir est aujourd’hui disponible sous différentes formes.
Quel est le rôle de Renater dans la diffusion de ces cours en ligne ?
On ne sait pas encore très bien dans quel cadre s’inscrit la dimension internationale des MOOC, mais nous avons comme objectif d’y faire adhérer toute la communauté francophone. Nous travaillons avec les pays d’Afrique pour casser la fracture numérique qui nous sépare. L’enjeu se situe au niveau du nombre de connexions à un enseignement en temps réel. Le réseau doit être dimensionné pour supporter un très grand nombre de connexions simultanées.
Photo : Renater – Dahmane
Cet article est extrait du n°7 d’Alliancy, le mag