Groupe Positive voit le marketing digital en grand

Après avoir levé 110 millions d’euros en novembre 2022 et fait son entrée dans le classement French Tech 120, Groupe Positive enchaîne les annonces depuis quelques semaines en vue d’agréger des sociétés qui ont des métiers connexes à sa suite historique d’outils Sarbacane. Rencontre.

Mathieu Tarnus, fondateur et CEO du Groupe Positive

Après avoir changé de nom en début d’année, Groupe Positive (ex-Groupe Sarbacane) annonce une nouvelle version de sa suite Sarbacane d’outils dédiée au marketing digital, la marque phare du groupe, puis dévoile les rachats successifs de deux « concurrents », la société italienne 4Dem lancée en 2014, acteur majeur sur son marché et la start-up lyonnaise Signitic, qui propose une solution clé en main pour gérer les signatures de mail des entreprises, via un processus de création simplifié. Alors que 1,4 milliard de mails sont envoyés par jour en France, les signatures qui les concluent restent encore trop souvent sous-exploitées…

Par ces opérations de croissance externe après Datananas (sales automation), rapidmail (marché allemand) et Marketing 1BY1 (data), le Groupe Positive continue ainsi d’élargir son offre avec l’ajout de nouveaux outils et fonctionnalités de communication digitale à destination de ses clients en France et en Europe (qui vont de la PME aux grands comptes). Les synergies sont en effet nombreuses et elles permettront d’accélérer encore et toujours les ambitieux objectifs du groupe. Car, en concluant cette cinquième opération en trois ans (dont 3 en France), l’éditeur français vise à devenir à horizon 2026 le « leader européen de la communication digitale » fort d’un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros.

« Avec plus de 50 % de croissance depuis deux ans suite à ces opérations de croissance externe, nous sommes en avance sur notre feuille de route, qui vise à atteindre la taille critique sur notre marché en pleine concentration », se félicite Mathieu Tarnus, fondateur et CEO du Groupe Positive, qui accompagne aujourd’hui près de 30 000 entreprises au quotidien.

« 90 % de notre business est fait en France avec notre suite Sarbacane, poursuit-il. 50 % de nos clients travaillent en BtoB et affiche une forte valeur ajoutée par contact. La moitié d’entre eux par exemple routent moins de 5 000 mails par mois ! Notre valeur ajoutée aujourd’hui n’est plus dans le volume, mais dans la valeur de l’envoi et dans le gain de temps dans la génération de contenus. »

Le mail s’est complexifié et ses outils se sont structurés… On peut considérer aujourd’hui le marché mature, celui-ci étant estimé à plusieurs milliards d’euros.

De fait, obtenir du résultat via le mail devient de plus en plus complexe, face à un marché devenu mature ». Il y a aussi de plus en plus d’outils et de fonctionnalités, donc les clients ont besoin d’aide… « Au-delà de la maîtrise de l’outil et de la créativité, nous pouvons leur proposer des conseils spécifiques, avec des coachs dédiés. L’email marketing devient un enjeu, mais seulement pour les grandes structures. Il faut donc proposer de l’autonomie sur nos outils, mais aussi de la granularité pour aller plus loin », explique le dirigeant.

Concernant l’usage de l’intelligence artificielle, Mathieu Tarnus y voit un grand potentiel. « Aujourd’hui, elle s’utilise surtout pour atteindre la bonne personne au bon moment. C’est ce qui s’appelle faire des campagnes « vivantes ». Concernant l’IA générative, elle permet de faire du contenu vraiment personnalisé, c’est bluffant. Mais ce n’est pas encore opérationnel dans nos outils. »

Créer une culture d’entreprise

Le dirigeant tient en effet à offrir des outils faciles à utiliser pour répondre aux besoins concrets de ses clients. « Il faut des interfaces intuitives et simples, dont il faut s’assurer que nos clients les utilisent. Car, ce sont eux qui ont la main ou les agences de marketing. Il est clair que l’on ne remplace pas les directions artistiques d’une agence ! »

Aujourd’hui, le groupe compte entre 60 et 70 personnes au développement et recrute chaque année en 10 et 15 personnes. « Le service client est très important chez nous, c’est environ la moitié de l’effectif », précise-t-il. Le groupe, qui compte plus de 200 collaborateurs désormais, travaille également à créer une « culture d’entreprise ». « Il faut embarquer tout ce monde dans un même état d’esprit, avec des dirigeants investis dans notre projet entrepreneurial », s’enthousiasme-t-il.

L’équipe dirigeante s’étoffe actuellement à la fois pour suivre ces dernières acquisitions, mais aussi pour mettre en commun toutes les ressources et expertises. D’ailleurs, le groupe n’a pas fini de grandir et regarde tous les sujets autour du Presence Management, des réseaux sociaux comme de la data et du CRM… L’aventure continue.