[Tribune] Le code est mort, longue vie au low-code !

Si vous écoutez la radio ou regardez la télévision aujourd’hui, vous n’avez pas pu manquer l’information du moment : les entreprises, tous secteurs confondus, n’arrivent pas à recruter. Malheureusement, il semble qu’il n’y ait pas de solution magique pour faire face à cette pénurie de main-d’œuvre, sauf peut-être pour un métier très particulier : celui de développeur. Lexane Debousse (Consultante mc2i) & Mathias Mandin (Directeur de l’offre Automatisation et Low-Code – No-Code) nous livrent leur analyse.

Lexane Debousse Consultante mc2i Mathias Mandin Directeur de loffre Automatisation et Low-Code - No-Code

Lexane Debousse Consultante mc2i Mathias Mandin Directeur de loffre Automatisation et Low-Code – No-Code

Pourquoi est-il si difficile de développer des applications ?

Pour une entreprise, le développement d’une application peut être compliqué. Il faut définir la technologie à utiliser, recueillir les besoins, recruter des développeurs, développer l’application, présenter l’application aux utilisateurs, corriger les éventuels retours, faire valider à nouveau l’application, puis enfin la mettre en production. Chaque mauvaise décision a un impact lourd sur le budget et le planning du projet. Une fois l’application en production, chaque évolution, chaque montée de version nécessite l’intervention d’un développeur, au risque de creuser de manière significative la dette technique.

Les difficultés de recrutement de talents dans le domaine de la tech se font de plus en plus ressentir, et c’est particulièrement le cas pour les profils techniques tels que les développeurs.

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Pourquoi le low code est (peut-être) la solution miracle à tous les problèmes de développement ?

Le low-code est une solution simple pour développer des applications. Il existe une pléthore de solutions low-code, ce qui permet à une entreprise qui souhaite développer une application de se passer de développeurs et de trouver facilement une solution adaptée.

Le low-code permet l’émergence des « citizen développeurs », ces collaborateurs qui, initialement, ne sont pas des développeurs, mais qui, grâce à leur connaissance du métier et à leur appétence pour la technique et la nouveauté, deviennent vos nouveaux alliés dans le développement d’applications.

Le low-code permet d’aller vite, beaucoup plus vite que le développement traditionnel. Il est possible de développer une application totalement fonctionnelle en quelques semaines seulement (avec un peu d’expérience, je vous l’accorde). L’utilisateur peut créer lui-même l’application de ses rêves : imaginez cet outil miracle qu’est le low-code entre les mains d’un utilisateur développeur qui connaît parfaitement le contexte, les besoins et les attentes de ses pairs ?

Face à toutes ces bonnes raisons de mettre le code traditionnel à la poubelle et d’adopter une stratégie centrée uniquement sur le Low-code vous vous demandez sûrement :  « Si cette solution est si magique qu’elle en a l’air, pourquoi toutes les entreprises ne l’ont-elles pas adoptée ? » Tout simplement parce qu’il existe des limites à l’utilisation du low-code.

Les limites du low-code ?

Si le Low-code était vraiment la solution miracle à tous les problèmes rencontrés par les entreprises, celles-ci se seraient déjà toutes tournées vers ces solutions. En réalité, les solutions low-code sont essentiellement utilisées aujourd’hui pour développer des applications métier qui touchent un nombre restreint d’utilisateurs. Dans certaines entreprises, l’utilisation de ces technologies est même restreinte au « shadow IT », et les outils ne sont pas officiellement validés par les DSI. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela :

  • La peur des DSI de se retrouver captifs d’un éditeur de solution low-code.
  • Pour certaines plateformes, les entreprises peuvent être réticentes à confier leurs données sans garanties quant à l’hébergement et à la confidentialité des données.
  • Les DSI des grandes entreprises peuvent rencontrer des difficultés à accepter de déléguer une partie de leur fonction directement aux utilisateurs métiers.
  • La mise en place de la gouvernance des différentes solutions low-code au sein des grandes entreprises peut être compliquée.
  • Le problème de compétences peut demeurer présent, car il est nécessaire d’avoir des collaborateurs ayant un minimum de compétences techniques afin qu’ils puissent développer des applications.

Pour conclure, le low-code est une opportunité majeure pour faire face à la pénurie de développeurs actuelle. Il permet des développements plus rapides, moins coûteux et laisse la possibilité aux utilisateurs de construire les produits de leurs rêves. Les entreprises peuvent mettre en place un ensemble de bonnes pratiques afin de s’assurer de l’adoption et de la réussite du déploiement des outils Low-Code. Cependant, les pouvoirs du low-code ne sont pas sans limites, et son utilisation doit être contrôlée afin d’éviter toute dérive et de rester maître de ses données et de ses applications. Ces limites empêchent pour l’instant le low-code de détrôner le code traditionnel, mais pour combien de temps encore ?