[What’s Next, CIO ? Le détecteur] Dans le cadre de son programme What’s Next, CIO ? Alliancy, en partenariat avec Motherbase, identifie les acteurs majeurs sur les thématiques clés de l’IT d’un marché en transformation. A chaque article, une question et un instantané des tendances récentes, pour vous aider à détecter les signaux qui comptent à long terme.
>> Un article What’s Next, CIO ? L’observatoire des tendances stratégiques et opérationnelles des DSI
L’année 2023 a été paradoxale sur le marché de l’emploi tech. Les tensions ont toujours été présentes autour d’une pénurie de compétences numériques ressentie au sens large par les entreprises, tous secteurs confondus, dans la continuité des dernières années. Pour autant, 2023 a aussi commencé par un retournement, avec un signal fort des ténors technologiques comme Google, Microsoft ou Amazon, qui ont à eux tous supprimé des dizaines de milliers de postes. Une correction majeure après les recrutements massifs opérés en sortie de pandémie.
Autre point de contexte clé : la fin de l’argent facile pour de très nombreuses start-up, qui se sont retrouvées au régime sec là où elles pouvaient, par le passé, alimenter leur croissance en recrutant facilement, sans trop se soucier du coût.
Cet effet ciseau rend d’autant plus intéressant le fait d’observer qui sont les éditeurs de logiciels qui ont tiré leur épingle du jeu dans cette période mouvementée. En France, ceux qui sont parvenus à recruter fortement ont ainsi évité de nombreux écueils, que ce soit en termes de processus RH, de fiabilité de leurs revenus et de capacité à se projeter vers l’avenir. Certains secteurs se démarquent nettement, comme la finance et la santé. Mais d’autres acteurs dans la foodtech, les jeux, ou encore les services IT BtoB n’ont pas démérité. Preuve que malgré les tensions, des entreprises variées parviennent à convaincre, attirer, fidéliser les talents du numérique français.
Le podium
N°1 – Qonto, + de 500 recrutements (Finance)
La fintech Qonto a recruté à tour de bras pendant l’année 2023, se démarquant nettement des autres éditeurs de logiciels. Elle a commencé l’année avec à peine plus de 1000 collaborateurs, pour finir en ayant dépassé nettement le cap de 1500 (+51% de croissance de l’effectif). Six ans après sa création, elle veut montrer qu’elle est prête pour passer un cap. Elle a nommé fin 2023 une nouvelle dirigeante pour la France, Philippine Rougevin-Baville, veut croître à l’étranger et réaliser des acquisitions, tout en se donnant jusqu’à fin 2025 pour atteindre la rentabilité.
N°2 – Homa, + de 200 recrutements (Gaming)
Homa n’est pas l’acteur le plus connu de la tech française : l’éditeur s’est spécialisé dans le marché porteur du jeu sur mobile en fournissant des outils à destination des créateurs de jeux vidéo, avec un fort accent mis sur la data. La jeune entreprise créée en 2018 a doublé de taille en recrutant plus de 200 collaborateurs en 2023 (+103%), notamment grâce à une levée de fonds de 100 millions de dollars bouclée en 2022, avant que le froid tombe sur les investissements auprès des start-up. Elle est également servie par une reprise de croissance du marché mondial des jeux vidéo l’an passé, après un recul en 2022.
N°3 – Clone, + de 100 recrutements (Foodtech)
Créée en 2020, Clone se distingue des autres organisations de la Foodtech : plutôt que d’attaquer le marché en tant que plateforme de commande et de livraison de repas comme tant d’autres, l’entreprise propose de fournir un outil global, de la gestion des stocks au marketing, pour faciliter la relation entre ces plateformes et les restaurants. L’objectif est de permettre à ces derniers d’absorber la demande et de générer de la rentabilité.
Le reste du Top 10 (entre 75 et 100 recrutements)
N°4 – OSLO (IT Services)
N°5 – Hublo (Santé)
N°6 – Lucca (RH/Finance)
N°7 – Swan (Finance)
N°8 – Pennylane (Finance)
N°9 – Payplug (Finance)
N°10 – Softway Medical (Santé)
Le regard de Guillaume Buffet – Motherbase
« Le marché des éditeurs peut être considéré comme à géométrie variable… selon la définition et le périmètre que l’on met en avant pour cette activité. Pour déterminer les dix recruteurs les plus dynamiques, il nous a donc fallu avant tout faire quelques arbitrages.
Notre outil Motherbase nous a permis d’identifier tous les acteurs ayant comme activité « l’IT Services » ou proposant une offre SaaS. Nous avons cependant exclus tous les entreprises, souvent des PME, qui se sont contentés d’intégrer une petite partie logicielle dans leur activité, mais dont la majorité des effectifs reposent en réalité sur leurs métiers d’origine, aussi variés que la revente automobile, le transport ou autre.
Après avoir classé les acteurs qui recrutaient les plus, nous avons également décidé d’exclure les très nombreuses marketplace de la tech, du fait des free-lances qui travaillent sur leur plateforme et ne sont d’une part, pas salariés, et surtout, pas acteurs du « logiciel » en tant que tel.
Enfin, bien que la posture puisse être débattue, nous avons choisi d’ignorer les opérateurs cloud qui, bien qu’ils aient le vent en poupe, ont également eux aussi une activité qui dépasse finalement de loin l’édition de logiciel . »