Découverte de nouveaux médicaments : comment une pépite française accélère avec l’IA

Spécialisée dans la recherche pharmaceutique à partir de l’intelligence artificielle, Iktos vient d’annoncer l’acquisition de Synlight. Grâce à cette technologie de détection d’interactions entre molécules, l’entreprise poursuit sa lancée après la signature de plusieurs importants partenariats avec des acteurs pharmaceutiques.

L’intelligence artificielle continue de changer la donne dans le secteur pharmaceutique. Après avoir ouvert un bureau au Japon, en février dernier, Iktos, entreprise française spécialisée dans la découverte de nouveaux médicaments grâce à plusieurs solutions d’intelligence artificielles, intègre Synlight, société de biotechnologies spécialisée dans l’intelligence artificielle et l’imagerie médicale. Grâce à sa technologie MT Bench, exclusivement utilisé à l’Inserm, Synlight permet de détecter de nouvelles interactions entre molécules. Cette acquisition permettra d’étendre l’action de la plateforme de synthèse de molécules pilotée par l’IA, Iktos Robotics, à des cibles complexes qui répondent à des besoins médicaux non satisfaits, notamment dans la cancérologue.

« Ce rapprochement est un jalon important pour Iktos » se satisfait Yann Gaston-Mathé, co-fondateur et directeur général de la pépite, qui est épaulé depuis peu par Romain Fleck, en tant que président du conseil d’administration. De nouveaux tests biologiques vont désormais pouvoir être réalisés en interne, pour accélérer le processus design-make-test, de la modélisation d’un médicament, jusqu’à ses tests pré-cliniques. « Les technologies d’Iktos couplées à notre expertise en matière de criblage cellulaire et de détection des interactions moléculaires dans la cellule, donneront un avantage décisif pour le développement de nouveaux médicaments », promet Cyril Bauvais, cofondateur et président de Synsight.

Depuis le début d’année, Iktos enchaine les partenariats. Elle s’est ainsi associée à Elsevier, qui revendique la plus grande base de données chimique au monde, pour y faire travailler ses solutions d’IA. Mais c’est bien sa solution Makya qui connait le plus grand succès. Cette technologie qui repose sur de l’intelligence artificielle générative, s’inspire de la littérature pour, selon un cahier des charges déterminé par les chimistes, imaginer des molécules et construire un modèle prédictif afin de savoir si celles-ci peuvent être actives ou non sur la cible responsable de la maladie.  Ainsi, l’entreprise a tour à tour annoncé des accords avec la biotech italienne Nerviano, pour la découverte de molécule en oncologie, et avec le groupe multinational Italfarmaco, pour une variété de maladies non-oncologiques, y compris des maladies affectant le système nerveux central. En décembre 2023, c’était déjà l’entreprise Bayer à travers sa filiale Crop Science, qui déclarait intègrer Makya pour la découverte de produits phytosanitaire plus durables.