En Bretagne, ces PME et ETI avancent grâce au numérique

Cybersécurité, industrie, secteur agricole… Le numérique occupe une place de choix en région Bretagne et aide les entreprises locales à se transformer. Gros plan sur une sélection marquante.

Le secteur du numérique breton se porte bien, employant 54 000 personnes, ce qui représente 4 % des personnes actives. Cela place la Bretagne en quatrième position des régions françaises, derrière les régions Île-de-France (9,5 %), Auvergne-Rhône-Alpes (4,3 %) et Occitanie (4 %), selon les données du GREF Bretagne, organisme qui regroupe le Centre d’Animation, de Ressources et d’Information sur la Formation (CARIF) et l’Observatoire Régional de l’Emploi et de la Formation (OREF).

Les territoires de Rennes, Brocéliande et Vallons de Vilaine s’adjugent plus de la moitié des salariés (55 %) travaillant dans des établissements au cœur de l’économie numérique (fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, télécommunications, programmation, conseil et autres activités informatiques). 

La cybersécurité à l’honneur en Bretagne

Pour accompagner les entreprises du secteur et encourager leurs innovations, un pôle de compétitivité se distingue : le « pôle d’excellence cyber » (PEC). Sa mission est de stimuler la recherche, la formation et l’innovation dans le domaine de la cybersécurité et de la cyberdéfense. 170 entreprises spécialisées en cybersécurité sont à ce jour référencées dans la région, représentant 8 000 emplois. Les universités forment de leur côté 3 500 étudiants chaque année dans ce domaine.

Parmi les entreprises phares du secteur de la cybersécurité, on peut citer l’ESN (Entreprise de Services du Numérique) Dynamips dont l’activité cybersécurité est en forte croissance ces dernières années. À l’origine, Dynamips était une boutique d’informatique. Trente ans après sa création, l’entreprise emploie 170 personnes et possède un réseau de six agences.

Dans le secteur de l’hébergement sécurisé, Blue (ex-Bretagne Télécom) accompagne près de 2 500 PME, ETI et grandes entreprises dans la gestion quotidienne de leurs données sensibles. Fondée en 2005 à Châteaubourg (35) par Nicolas Boittin, Blue dispose d’un réseau privé de datacenters interconnectés, dont un centre de données propriétaire à Châteaubourg (certifié ISO 27001 et Hébergeur de Données de Santé / HDS) et prochainement à Nantes.

Dans un registre plus pointu, l’entreprise Unseenlabs se distingue par son activité bien spécifique : la surveillance maritime. Créée par deux frères en 2015, cette société utilise des nanosatellites pour localiser en mer n’importe quel navire grâce à ses émissions électromagnétiques. Elle possède actuellement une constellation de treize satellites en orbite lui permettant de fournir des renseignements stratégiques (lutte contre les activités illicites comme la piraterie ou la pêche illégale). Elle prévoit de mettre en orbite une autre constellation de satellites en 2026 afin d’élargir ses capacités de surveillance aux domaines terrestre et spatial.

Les ETI industrielles tirent elles aussi profit du numérique

Dans le secteur industriel, les entreprises bretonnes ne sont pas en reste. C’est le cas notamment de Lumibird. Créé en 1997 par Marc Le Flohic, ce groupe est devenu en moins de trente ans un champion européen des technologies laser (laser à solides, diodes laser, laser à fibres). Son objectif est de faire en sorte que les entreprises du secteur des transports, de la cartographie, des énergies propres, de la santé, de la défense et du spatial puissent accéder à la technologie laser pour améliorer leurs produits et services ou pour créer de nouvelles applications.

Autre ETI industrielle : Lacroix. Basée à Saint-Herblain (44), dans la « Bretagne historique », elle conçoit et fabrique des fonctions électroniques et des solutions IoT industrielles (hardware, software et cloud) et IA pour les secteurs de l’automobile, des bâtiments connectés, de la santé, de l’aéronautique et de la défense. Lacroix fournit aussi des équipements électroniques et des solutions IoT connectées et sécurisées pour optimiser la gestion des infrastructures critiques et le pilotage à distance des infrastructures d’eau et d’énergie (eau et assainissement, Smart Grids, éclairage public…).

L’agritech en pointe en pays breton

Avec 60 % de son territoire consacrés à l’agriculture, et plus particulièrement l’élevage, la Bretagne est la première région agricole de France. Il n’est donc pas étonnant de voir des ETI comme MS Equipement se développer et gagner des parts de marché. Née en décembre 2014 de la fusion de trois concessions John Deere situées dans les Côtes-d’Armor et le Morbihan, MS Equipement est aujourd’hui est un des leaders régionaux de l’agriculture de précision. L’entreprise compte plus de 300 collaborateurs et génère un chiffre d’affaires supérieur à 150 millions d’euros.

Toujours dans le registre de l’agritech, il faut également mentionner l’existence du CEA Tech en Bretagne. Ouverte depuis juin 2018 à Quimper, cette plateforme régionale de transfert technologique est spécialisée dans les technologies pour l’agroalimentaire et de l’agriculture du futur. S’appuyant sur les moyens de plusieurs laboratoires de recherche (LETI, LITEN et LIST), le CEA Tech Bretagne développe des technologies pour renforcer la confiance dans les filières agroalimentaires (amélioration du bien-être animal et de la sécurité alimentaire et sanitaire), tout en favorisant la sobriété via l’utilisation de technologies permettant d’optimiser les consommations d’eau et d’énergie, et de limiter les intrants grâce à des capteurs. L’institution complète un écosystème riche et dynamique, qui cherche à tirer, plus encore que dans d’autres régions, tous les enseignements de la transformation numérique de l’économie.