- Type d'évènement : Dîner-débat
- Date : 16/12/2019
- Info supplémentaire :
Le monde du bâtiment est en profonde mutation. Les innovations technologiques - en particulier dans le domaine de l’IoT -, sont une source de données inépuisable. Pour les acteurs immobiliers, cette data est à la fois une opportunité d’adresser des enjeux énergétiques et une remise en question de leurs propres modèles économiques. Il est question d’une « révolution des usages » qui pousse la filière immobilière vers plus de servicisation. Autrement dit : les nouvelles attentes des utilisateurs finaux poussent à changer les habitudes du secteur. Alliancy a convié plusieurs de ces acteurs pour partager leurs points de vue et ressentis vis-à-vis de cette transformation. De l’interopérabilité technique à l’identification des nouveaux usages, les défis ne manquent pas pour réinventer le bâtiment de demain. Ce dîner de la rédaction a rappelé à quel point la collaboration et les synergies sont nécessaires pour ne pas se voir dépassés par la concurrence.
Photos : Guillaume Ombreux
« Depuis 7 ans, Alliancy a réalisé plus de 3000 interviews de DG, DSI, directeurs de transformation… toutes ces entreprises nous ont ouvert leur porte et ce, dans tous les secteurs, se félicite Sylvain Fievet, directeur de publication d’Alliancy. Ce soir nous avons conviés plusieurs acteurs de l’immobilier pour mesurer à quel point les nouveaux usages bousculent le bâtiment de demain ».
Catherine Moal, rédactrice en chef d’Alliancy, affirme que ces acteurs du bâtiment ne sont pas à l’abri de l’évolution des technologies et des usages. « Il faut trouver un socle commun qui englobe tous les métiers et les nouveaux usages, ajoute-t-elle. Les entreprises doivent être en mesure d’ouvrir leur écosystème pour espérer se transformer ».
Jean-Claude Bassien, Directeur général délégué de Nexity Solutions Entreprise
« En créant de nouveaux usages, les technologies impactent directement les modèles économiques des entreprises. Il est primordial de faire évoluer son business et ne pas rester uniquement dans son cœur de métier. C'est aussi penser nativement la flexibilité du bâtiment de demain pour éviter l'obsolescence. En ce qui concerne la data : elle devrait être homogénéisée et partagée. Il faut être capable de collaborer pour partager de la valeur selon les cas d’usage. »
Laurent Broqua, Global Real Estate Manager de Faurecia
« Les centres commerciaux sont des lieux de rencontre aléatoire" disait le sociologue Jean Viard. Je pense que c'est vrai pour n'importe quel espace de vie en général et pour les espaces de travail en particulier. Il faut penser l'aménagement pour apporter du lien, créer des échanges. Concernant les données récoltées dans les bâtiments, l’optimisation des coûts est un enjeu majeur. Cependant la collecte d’information n’aura de sens que si elle est orientée vers les utilisateurs finaux, pour améliorer leur bien-être. C'est une réflexion globale sur l'engagement sociétal de l'entreprise. »
Gilles Cordon, Directeur Innovation Immobilier d'Entreprise de Bouygues Immobilier
« Le socle de la pyramide des besoins de Maslow prime sur la technologie. C'est bien l'expérience utilisateur qui prédomine et la tech constitue le lien qui permet d’enrichir l’expérience des services imaginés par le promoteur. Une fois que les usages et les indicateurs sont définis, il est alors possible de structurer efficacement la data. Ces données d’usages constitueront une mine d'or pour les preneurs, les propriétaires et tous les opérateurs de services. Il faut donc renforcer les partenariats entre les acteurs de l’immobilier et les fournisseurs de solution pour faire émerger plus rapidement les futurs standards du marché. »
Sébastien Chemouny, Directeur France de Allianz Real Estate
« L’obsolescence des bâtiments est un risque commun à notre marché et pour un investisseur sur le long terme tel qu’Allianz il peut l’être encore plus s’il n’est pas anticipé. L’intégration de l’innovation dans les bâtiments est donc un sujet majeur pour Allianz, mais concerne tous les acteurs du marché avec notamment l’analyse de la data et les services supplémentaires qu’elle doit générer pour les occupants ».
Hervé de Casanove, Directeur de l'Asset Management et de l'Investissement chez OFI Pierre
« Il existe toujours une peur du changement chez les utilisateurs. Il faut donc d'abord que les mentalités changent vis à vis des nouvelles technologies pour pouvoir transformer les bureaux. Si l'utilisateur n'est pas réceptif à ces enjeux, tous nos projets ne seront pas utiles. De notre côté, nous ne devons pas restés mono-centrés et créer des solutions universelles, adaptées au plus grand nombre. »
Cécile Tricault, Country Manager France de Prologis
« En digitalisant nos immeubles, en utilisant leurs données d’exploitation, en les agrégeant sur la taille de notre portefeuille, nous en tirons des enseignements qui nous permettent de proposer à nos clients de nouveaux services afin de mieux répondre à leurs besoins. Nous passons donc d'une simple gestion immobilière à la production de services. C'est une manière de ne pas nous retrouver dépassés par des acteurs nouveaux et inattendus comme cela a pu être le cas dans d’autres secteurs d’activités comme l’hôtellerie ou les taxis... Cette transformation se fait aussi au sein de nos équipes car nous avons besoin de nouveaux talents qui sachent utiliser la technologie et la data. Il faut aujourd’hui aller chercher des talents qui nous offriront le monde de demain. »
Christel Zordan, Directrice Générale de Nuveen Real Estate
« L'année dernière nous avons acquis le projet 'Morland Mixité Capitale’ dans le 4ème arrondissement de Paris. Il se trouve que dans ce bâtiment cohabite une multitude d'usages : des logements, des bureaux, un hôtel cinq étoiles, une auberge de jeunesse, une piscine, un marché, une crèche, un espace artistique... Ces espaces de vie sont complexes à gérer comme un ensemble. En tant qu'acteur immobilier, notre travail consiste à créer de la vie, faire en sorte que les espaces soient propices aux interactions. »
François Maillard, Président de SPIE batignolles immobilier
« L'humain est au coeur de la transformation de nos organisations, clients... L'humain et la technologie ne doivent pas être séparés l'un de l'autre, il faut les faire évoluer ensemble. Chez Spie batignolles, en particulier à l'immobilier, nous centrons notre transformation autour d'un trio : le digital, la transition écologique et la "servicisation", qui s'appuient sur la data. »
Annick Villeneuve, Real Estate Cluster Director de Schneider Electric
« Il y a un énorme boom à venir sur les compétences dans les différentes chaînes de valeur. Attirer les talents est donc une réelle valeur pour les acteurs du bâtiment et cela passe nécessairement par l'innovation des espaces de travail. De la même manière, si ces acteurs restent dans leurs propres schémas de développement, les idées qu'elles mettent place seront obsolètes dans cinq ans. Il faut donc privilégier les partenariats avec les acteurs du software technologique. »
Pascal Zératès, Directeur Général de Kardham Digital
« Dans le monde des entreprises et en particulier celui de l'immobilier, il existe une peur concernant l'obsolescence des technologies. Une technologie peut vite s'avérer dépassée en quelques mois. Ma profession de foi se résume donc à faire l'effort d'identifier les acteurs qui font la technologie. Si demain vous repérez une start-up disruptive pour votre métier, proposant une technologie aussi disruptive, nous nous faisons fort, en tant qu’ESN du bâtiment, de l’intégrer et de l’exploiter pour vous.
Luc Monteil, Principal, Real Estate Advisory de Mott Macdonald
« Pendant longtemps la transformation concernait surtout l'optimisation des process et des systèmes d'information. En dehors d’un petit nombre d’entreprises, cette pensée n'a pas évolué du fait d'un immobilisme marqué par la peur du changement. Mais aujourd'hui, nous savons que la performance de l’entreprise est intrinsèquement liée à la qualité des lieux de travail et des services à leur occupants. Il faut travailler sur ce point et, grâce à la data, construire des modèles de mesure de la valeur d’usage créée par ces nouveaux espaces et services ! »
Guillaume Fournier Favre, Directeur Général de Kone
« L'impact de la technologie dans notre domaine est essentiel : grâce à nos supports digitaux, un technicien d'ascenseur peut acquérir une autonomie de travail en six mois. De la même manière, les data que nous collectons sur les équipements ont un fort potentiel mais il reste encore à le partager. La digitalisation progresse extrêmement vite en Asie, et nous avons besoin collectivement avec tous les acteurs du bâtiment d’avancer plus vite en Europe si nous voulons réellement influer sur les solutions. Il y a donc un enjeu important de structurer et partager ces data pour délivrer des services multi-usages. »
Maxime Lanquetuit, Directeur de l'Innovation chez Altarea Cogedim
« Le secteur de la promotion immobilière engage une transformation à plusieurs vitesses en fonction des produits immobiliers, plutôt lente jusqu’à présent dans le logement, en accélération pour les immeubles de bureau et rapide dans le secteur du retail. Parallèlement, l’impact des technologies de communication permet de reconsidérer certains déplacements des usagers dans des lieux physiques : ex la réunion via Skype ou le e-commerce vs retail physique. Par voie de conséquence, justifier le déplacement physique d’un usager dans un immeuble de bureau par exemple demande aux acteurs de l’immobilier de concevoir leurs espaces comme des lieux de destination intégrant services, contenu événementiel adapté à une communauté d’utilisateur et décoration singulière.
Sur le contenu technologique embarqué dans les immeubles, il est en croissance sans pour autant tomber dans une gadgétisation qui serait synonyme potentiellement d’obsolescence rapide des équipements. Sur cette thématique, les mots clés sont certainement interopérabilité des systèmes, protection et anonymisation des données personnelles et services à vraie valeur ajoutée. »
Christelle Aroule, Strategy Director de Building & Channels chez Schneider Electric
« Les trois sujets à traiter à moyen terme sont : d’abord, mettre l'humain et ses besoins au centre des préoccupations pour embarquer tous les maillons de la chaîne de valeur dans cette transformation digitale et ainsi inventer de nouveaux usages & services utiles et respectueux de l’environnement. Puis, utiliser la technologie, systèmes connectés & services digitaux, pour rendre cela opérationnel. Enfin, pour cela, tendre vers une exploitation judicieuse de la data afin de maximiser sa valeur dans l'intérêt de l’usager »
Catherine Moal, rédactrice en chef d’alliancy
Ce que j’ai retenu de ce débat :
- Après l’air, la lumière, le bruit et la connectivité… le bien-être au travail passe avant le digital.
- Le coworking ? Certes, c’est un vrai phénomène, mais qui fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Cela concerne 40 000 postes de travail en France !
- Il faut qu’un bâtiment soit désirable. L’entreprise prend ensuite ce dont elle a réellement besoin. Et ce n’est pas obligatoirement du digital.
- Créer un environnement flexible impose de disposer de données pour savoir quels sont les usages réels du bâtiment.
- En termes de données, le vrai sujet reste leur transformation, mais pour cela, il faut qu’elles soient homogénéisées, structurées et anonymisées.
- Notre objectif est d’absorber la flexibilité future et d’arriver à la piloter par le digital et la servicialisation.
- La donnée dans le bâtiment appartient aux locataires.
- Il est important de réfléchir aux multi usages d’un bâtiment.
- Dans nos métiers, il faut anticiper le besoin de compétences, face à des métiers qui se standardisent.
Un dîner organisé en partenariat avec Schneider Electric.
Schneider Electric mène la transformation numérique de la gestion de l’énergie et des automatismes dans le résidentiel, les bâtiments, les centres de données, les infrastructures et les industries. Présent dans plus de 100 pays, Schneider Electric est le leader incontesté de la gestion électrique – moyenne tension, basse tension et énergie sécurisée, et des systèmes d’automatismes. Nous fournissons des solutions d’efficacité intégrées qui associent gestion de l’énergie, automatismes et logiciels. L’écosystème que nous avons construit nous permet de collaborer sur notre plateforme ouverte avec une large communauté de partenaires, d’intégrateurs et de développeurs pour offrir à nos clients à la fois contrôle et efficacité opérationnelle en temps réel. Chez Schneider Electric, nous sommes convaincus que nos collaborateurs et nos partenaires font la différence. Ils nous permettent de nous engager toujours plus loin dans l’innovation, la diversité et le développement durable. Ainsi nous répondons chaque jour aux besoins de chacun, partout et à tout instant, pour enrichir la vie, Life is On.
Retour sur le dîner du 16/12 : « Bâtiment du futur, jusqu’où l’usager peut-il bousculer la filière ? »
Un dîner organisé en partenariat avec Schneider Electric.
Schneider Electric mène la transformation numérique de la gestion de l’énergie et des automatismes dans le résidentiel, les bâtiments, les centres de données, les infrastructures et les industries. Présent dans plus de 100 pays, Schneider Electric est le leader incontesté de la gestion électrique – moyenne tension, basse tension et énergie sécurisée, et des systèmes d’automatismes. Nous fournissons des solutions d’efficacité intégrées qui associent gestion de l’énergie, automatismes et logiciels. L’écosystème que nous avons construit nous permet de collaborer sur notre plateforme ouverte avec une large communauté de partenaires, d’intégrateurs et de développeurs pour offrir à nos clients à la fois contrôle et efficacité opérationnelle en temps réel. Chez Schneider Electric, nous sommes convaincus que nos collaborateurs et nos partenaires font la différence. Ils nous permettent de nous engager toujours plus loin dans l’innovation, la diversité et le développement durable. Ainsi nous répondons chaque jour aux besoins de chacun, partout et à tout instant, pour enrichir la vie, Life is On.