Le titre de transport unique et national veut simplifier la mobilité

Le Ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des Risques porte actuellement une initiative ambitieuse visant à transformer les déplacements en France avec l’expérimentation d’un titre de transport unique et national dont le déploiement national est prévu après l’été 2025. Le projet remporte le trophée Alliancy dans la catégorie Confiance – Transformation Inspirante.

Cumuler impact technologique, environnemental et social, voilà ce qu’ambitionne le Ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des Risques avec la mise en place d’un titre de transport unique pour tous les transports en commun sur le territoire. Cette initiative, pilotée par la Sous-Direction Multimodalité, Innovation, Numérique et Territoires (SDMINT) de la Direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM), est partie d’un constat simple : en France, le paysage de la mobilité est morcelé en 733 Autorités Organisatrices de Mobilité (AOM) aux commandes de centaines de systèmes billettiques distincts. Les usagers, eux, de leur côté, doivent jongler avec de multiples plateformes pour acheter leurs titres de transport, ce qui freine l’adoption des solutions de mobilité partagée. Dans cet esprit, le projet de Titre de Transport Unique (TU) ambitionne de lever toutes ces barrières en créant un support universel permettant de voyager sur l’intégralité des réseaux du territoire. Une approche qui s’inspire de réussites européennes comme celle du Swiss Pass en Suisse ou de l’OV Pay aux Pays-Bas.

Des bénéfices pour tout le monde

Une des particularités du projet est de contenter toutes les parties prenantes. Pour les usagers, cela se traduit par une réduction de la complexité d’achat, avec un paiement simplifié via un système post-paiement, et une meilleure accessibilité des services de transport. Côté AOM, la mutualisation des systèmes billettiques favorisera la réalisation d’économies et engendrera une augmentation des recettes. Cela serait également un facilitateur en termes de mise en conformité avec les exigences de la LOM (Loi d’Orientation des Mobilités). Enfin, pour l’environnement, en incitant les contribuables à se détourner de leur véhicule individuel, l’impact sur la réduction de l’empreinte carbone des déplacements serait direct et conséquent.

Une mise en œuvre collective et innovante

Le projet TU fait l’objet d’une coopération sans précédent entre l’État, les collectivités locales et les opérateurs de transport. Son approche modulaire et évolutive vise à garantir une interopérabilité à l’échelle nationale, tout en respectant la liberté tarifaire des AOM. La DGITM, maître d’ouvrage du projet, s’est entourée d’un groupement d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) composé de Talan Consulting, pour l’expertise en marketing, communication et gouvernance du projet, Cloix Mendès-Gil, pour l’application du cadre législatif et la gestion des prestataires et Nextendis, pour assurer l’interopérabilité technique entre les systèmes existants. Un titulaire va prochainement être désigné pour développer le Service numérique multimodal (SNM) qui comprendra une application mobile et une plateforme nationale d’interopérabilité pour connecter les réseaux des AOM.

Une généralisation prévue pour 2026

Après un hackathon inaugural en février 2023 ayant mobilisé 10 équipes issues de l’écosystème des transports, la phase d’expérimentation débutera en 2025. Elle impliquera trois régions pilotes (Normandie, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire) et trois villes (Caen, Le Mans, Tours). Les usagers testeront la solution avant son déploiement national prévu après l’été 2025. D’ici 2026, l’objectif est de généraliser cette solution à l’ensemble du territoire français, avec une vision à long terme pour harmoniser les normes techniques et favoriser une mobilité plus écologique et inclusive.