BNP Paribas migre 90 % de ses bases de données sur un cloud Oracle 

Le groupe bancaire français annonce un partenariat avec Oracle pour migrer près de 90 % de ses bases de données vers une solution cloud du géant américain. Un partenariat permettant une centralisation des données et, selon le DSI du groupe BNP Paribas, un gain en souveraineté. 

 

« Une dizaine de milliers de bases de données est concernée », indique Bernard Gavgani, directeur des systèmes d’information du groupe BNP Paribas. Telle est l’ampleur de la migration attendue vers une solution cloud d’Oracle. Ces plateformes reposaient déjà depuis près de 20 ans sur des solutions du géant américain mais sur des solutions on-premise. « Nous voulions bénéficier d’une grande scalabilité qui nous projette très loin », précise le DSI de BNP Paribas, évoquant la montée en puissance de l’IA. « Nous ne connaissons pas la projection exacte en raison du manque de prévisions sur les besoins futurs de l’IA. » 

 

Une souveraineté garantie ? 

 

Un objectif de souveraineté est également au cœur du projet. Les données seront hébergées dans les propres datacenters de la banque, à Paris et sur le site régional belge. Mais, interrogé sur le choix d’Oracle lors d’un échange avec la presse, mercredi 8 janvier, et sur le risque que fait peser la loi extraterritoriale américaine qui impacte l’ensemble des entreprises américaines dans le monde, Bernard Gavgani répond : « Oracle France est une entreprise française et n’est pas concernée. » Par précaution, il ajoute : « Les données sont chiffrées, ils ne pourront pas y accéder. » Le DSI de BNP Paribas regrette néanmoins le manque de solutions disponibles sur le Vieux Continent. « Je plaide pour une souveraineté en Europe, mais nous avons manqué le virage du cloud, et je ne suis pas sûr que j’aurais pu trouver une solution équivalente en Europe. » Outre Oracle, la banque s’appuie également sur des solutions de cloud hybride IBM, qui couvrent l’ensemble du cœur de ses applications. 

 

Montée en puissance des DBA 

 

Cette nouvelle solution d’Oracle devrait offrir au groupe des capacités d’optimisation plus importantes. Elle permettra notamment de limiter le nombre d’administrateurs de bases de données (DBA) nécessaires tout en favorisant la montée en compétences de ceux déjà présents dans l’entreprise. « Nous avons besoin de DBA experts et nous allons les former dans ce sens », assure Bernard Gavgani. Cette décision repose également sur la nécessité pour le groupe bancaire de lutter contre l’obsolescence. En effet, dans un secteur particulièrement régulé, certaines données doivent être conservées pendant des décennies. Ces dizaines de milliers de bases de données relationnelles destinées à migrer représentent près de 90 % des bases de l’entreprise. La fin de la migration est prévue pour 2026.