Deeptech : l’Hexagone en quête d’un nouveau souffle pour atteindre l’échelle mondiale 

 

La Direction générale des Entreprises vient de publier son rapport sur l’écosystème deeptech en France, soulignant un bilan encourageant mais appelant à accélérer les investissements, l’industrialisation et l’internationalisation pour éviter un décrochage vis-à-vis des concurrents mondiaux, alors que la compétition technologique s’intensifie. 

 

Six ans après son lancement, le Plan Deeptech affiche des résultats prometteurs. Le rapport remis à Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, ainsi qu’à d’autres membres du gouvernement, montre une nette structuration de l’écosystème français. Grâce à un soutien renforcé et une simplification du transfert technologique depuis la recherche publique, le nombre de levées de fonds dans ce secteur a quasiment triplé, passant de 1,5 milliard d’euros en 2019 à 4,1 milliards d’euros en 2023. Cette progression remarquable positionne désormais la France à la première place européenne et quatrième mondiale, juste après les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. Ce succès se manifeste notamment dans des secteurs critiques comme l’intelligence artificielle, le quantique, le stockage ADN, la biotech ou encore le new space. En outre, la dimension stratégique des technologies développées, pouvant servir à la fois les marchés civils et militaires, souligne l’importance capitale d’une politique souveraine forte en matière de technologie. 

 

Des défis majeurs à relever 

 

Toutefois, des défis significatifs persistent. Le rapport identifie notamment un risque de décrochage international lié à un manque d’investissements suffisamment massifs et ciblés sur les priorités stratégiques futures. Pour rivaliser durablement avec les géants technologiques mondiaux, les startups deeptech françaises doivent absolument franchir l’étape critique de l’industrialisation et de l’internationalisation. Pour répondre à ces défis, le rapport recommande d’amplifier la valorisation de la recherche scientifique en accélérant son industrialisation. Il estime à 30 milliards d’euros le besoin de financement d’ici 2030 pour accompagner le développement des startups françaises vers un rayonnement mondial. Le rapport encourage aussi un recours systématique aux commandes publiques et privées, ainsi qu’à des leviers réglementaires pour ancrer les innovations deeptech durablement dans le paysage industriel et économique. Fort de ces conclusions, le gouvernement lance une réflexion interministérielle devant aboutir, dès l’été prochain, à une nouvelle stratégie ambitieuse. Objectif : assurer à la France une place centrale sur l’échiquier technologique international et garantir sa souveraineté industrielle à long terme.