L’importance de la souveraineté technologique pour les professionnels européens a été estimée au cours d’une étude récente. Les solutions européennes sont sous-estimées, tandis que les outils numériques américains entraînent des craintes.
43% des actifs français se disent préoccupés par la dépendance aux plateformes comme Google, Microsoft ou Amazon. C’est ce que révèle une enquête du cabinet d’étude Ipsos Digital et du site de signature électronique Yousign au sujet du besoin d’indépendance technologique des entreprises. Les 4000 actifs européens interrogés craignent la perte de contrôle sur les données, l’exposition aux réglementations étrangères et les menaces cybernétiques. Devant ces risques entravant la souveraineté numérique, les décideurs sont 78% à reconnaitre l’importance des solutions technologiques locales. « Face aux défis géopolitiques actuels, la souveraineté de l’Europe est devenue une nécessité, et la véritable bataille se joue désormais sur le terrain numérique. La dépendance critique de l’Europe envers des solutions étrangères dans de nombreux domaines clés nous expose à des risques importants. En tirant parti de la diversité et des atouts de chaque nation européenne, nous pouvons créer des champions technologiques de taille critique, capables de rivaliser avec les géants étrangers”, déclare Alban Sayag, le dirigeant de Yousign.
L’UE sous-estimée
Pourtant, seuls 32 % font de la nationalité de leurs outils une priorité dans leurs décisions d’investissement. À vrai dire, beaucoup, 4 sur 10, ignorent la localisation des serveurs de leurs outils numériques. Ils ne sont que 23% à la considérer comme un critère primordial dans leur décision d’achat. Paradoxalement, la majorité (58%) jugent cet enjeu important. Alors d’où viennent les freins à l’adoption de solutions locales et souveraines ? Leurs coûts sont estimés comme plus chers que la moyenne pour 28% des décideurs. La fiabilité des solutions est aussi remise en question par 20% d’entre eux, malgré le cadre réglementaire strict européen. Le RGPD ou encore le Digital Service Act (DSA) sont par exemple garants de la sécurité et de la transparence des entreprises numériques de l’UE. Le Vieux Continent serait-il sous-estimé par ses propres habitants ?