Devoteam fédère la quasi-totalité de ses 3 900 collaborateurs autour de Weez, réseau social interne, basé sur la technologie Jive.
Une gageure, quand on sait que Devoteam, société copilotée par Godefroy et Stanislas de Bentzmann, présente dans vingt-et-un pays, intervient dans des domaines aussi divers que les finances, l’industrie, les services, l’énergie, les administrations publiques ou encore les télécoms et les médias.
Pourtant, l’outil déployé en 2009, sous l’impulsion du Top Management, tourne à plein régime. Dans le domaine commercial en particulier, cette application collaborative sécurisée dans le cloud complète le CRM, efficace certes, mais un brin statique. Via cette agora virtuelle, les quelque 300 commerciaux du groupe sortent de leur relatif isolement. Ils peuvent s’appuyer non seulement sur l’expertise des collègues de leur structure de rattachement, mais aussi sur celle des homologues intervenant dans le même champ, sans tenir compte des frontières. Il devient ainsi plus aisé de mobiliser les compétences autour des appels d’offres, de l’avant-vente à la conclusion du deal en passant par toutes les étapes du cycle de commercialisation (qualification de l’offre, préparation de la négociation, de la vente et même services additionnels).
Mieux, les différentes expériences, abouties ou non, sont capitalisées dans une base, en vue de futurs challenges. Que ce soit pour mieux identifier les facteurs clés de succès ou, au contraire, tirer leçon des échecs. Tout commercial ou chef de projet qui démarre un dossier accède instantanément aux dernières affaires du même genre et identifie instantanément les personnes à contacter s’il souhaite plus de détails circonstanciés. La traçabilité reste sans faille : les questions des clients, les échanges de documents, les commentaires, le mode d’affectation des tâches… Tout peut être consultable et réutilisable à bon escient.
« C’est une forme numérique du compagnonnage d’autrefois », compare Elise Bruchet directrice marketing et knowledge management, responsable du projet à la direction du Knowledge management, et directement rattachée à la présidence du groupe. Weez doit son succès non seulement à la forte implication de la direction, mais aussi à sa simplicité d’utilisation, les collaborateurs étant guidés par des modules prêts à l’emploi (templates). Par exemple, créer un groupe de travail autour d’un projet n’exige pas plus de manipulations qu’une qu’une invitation sur un forum, en sept mots, dans le genre, « je réponds à un appel à projets».
Pas de doute, il attirera des contributeurs. Les niveaux de collaboration étant néanmoins régis par des droits d’accès correspondant aux niveaux de compétences et de responsabilité. Elise Bruchet concède qu’il y a eu de la résistance au changement lors du lancement, certains craignant de se voir dépossédés de leur know how. Des inquiétudes vite dissipées à coup de modules pédagogiques. Dès les six premiers mois, un collaborateur sur quatre avait déjà pris l’habitude de se connecter au réseau. Aujourd’hui, l’utilisation de Weez fait partie intégrante du processus d’intégration des nouvelles recrues qui sont, dans cette entreprise en plein développement, environ 500 cette année.