Parole d’acteur de Olivier Bailly, Nîmes Métropole, Collectivités 2.0

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Olivier Bailly, DSI de Nîmes Métropole.

Depuis cinq ans, la communauté d’agglomération Nîmes Métropole développe une infrastructure de cloud privé.  Fort de 200 machines virtuelles, ce projet porté par son DSI, Olivier Bailly permet aux communes de gagner en qualité de service, tout en réalisant des économies substantielles.

Alliancy, le mag. Pourquoi vous êtes-vous lancés dans la construction d’une architecture cloud avec vos propres datacenters ?

Olivier Bailly. En 2009, quand notre projet a démarré, il n’y avait pas encore d’offres de cloud public. Nous sommes donc partis d’une feuille blanche. La volonté politique était de refondre les systèmes d’information (SI) de Nîmes Métropole et de la ville en un seul et unique système d’information durable. Nous avons réalisé un schéma directeur, appelé EcoTic, qui dressait les grands axes de développement de la plate- forme mutualisée. Elle devait être plus économique, plus écologique et plus à l’écoute des besoins de nos agents et concitoyens. Le cloud répondait à ces problématiques. En centralisant et mutualisant les ressources informatiques de la ville, de l’agglomération et de communes membres, nous voulions réaliser des économies, consommer moins d’énergie et faciliter le déploiement de nouveaux services.

Quelles ont été les grandes étapes du projet ?

Nous avons commencé par acheter un gros serveur auprès de Dell. Nous avons ensuite virtualiser tous nos serveurs physiques sur la nouvelle architecture grâce à VMware. Enfin, nous avons virtualiser les applications avec l’outil ThinApp, également de VMware. Il fait tourner des applications en mode SaaS (Software as a Service) sur une architecture mutualisée. Au total, nous disposons aujourd’hui de 200 machines virtuelles et d’environ 90 téraoctets d’espace de stockage utiles. Nos serveurs sont virtualisés à 100%, tout comme 95% de nos applications. Parmi ces dernières figurent la messagerie Zimbra, la téléphonie qui est sur TOIP, la vidéoprotection, ainsi que les solutions métiers comme la gestion des finances, des RH ou des bibliothèques.

Qui en sont les utilisateurs ?

Nîmes Métropole, la ville de Nîmes, mais aussi 18 des 27 communes membres de notre communauté d’agglomération. Et nous travaillons pour accueillir cinq nouvelles collectivités sur la plate-forme cloud.

Pourquoi avez-vous virtualisé les PC de vos agents ? C’est une initiative assez rare.ScreenHunter_70 Nov. 21 15.48

Nous avons effectivement remplacé 800 des 3 000 clients lourds utilisés par nos agents par des clients légers fournis par HP. Cet équipement ne possède pas de carte graphique, ni de disque dur et l’ensemble de leurs processus tourne dans le cloud. Ces équipements ne consomment que 6 à 8 watts, contre 90 à 120 watts pour des clients lourds. Et, ils tombent cinq fois moins en panne.

Avez-vous recours à du cloud public ?

Oui, les sites Internet de la ville et de l’agglomération sont hébergés chez OVH. Et certaines applications en mode SaaS sont chez d’autres prestataires de cloud public. Sans entrer dans les détails, il s’agit d’applications peu critiques qui n’exploitent pas de données sensibles. Nous pouvons considérer que notre architecture est plus hybride que 100 % privée.

Quels sont les résultats d’un tel projet ?

Depuis 2012, nous avons fait économiser aux dix-huit communes connectées à notre cloud 792 000 euros sur leur budget informatique cumulé. En moyenne, une commune hébergée dans notre cloud réalise 42 % d’économie sur ses coûts informatiques. Et le niveau de service est beaucoup plus élevé, tant en termes de disponibilité que de sécurité. Au final, pour quasiment moitié moins cher, nous avons gagné sur tous les plans.

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