En s’appuyant sur la suite Google Apps for Work, la start-up Cirruseo a séduit une soixantaine de sociétés en trois ans comme Allociné, Veolia ou encore Pierre Hermé. Spécialisée dans l’intégration et la revente de solutions SaaS et cloud, Cirruseo compte aujourd’hui une trentaine de salariés. Son président, Romain Hervé, revient sur la migration des entreprises vers le cloud.
Est-ce que le passage au cloud est devenu standard pour les entreprises ?
En général, c’est quelque chose qui n’est pas évident pour elles bien que ça le soit pour le marché. Si aujourd’hui une entreprise veut relever un nouveau défi quel qu’il soit, elle sera mieux armée en se mettant sur le cloud. S’appuyer sur une technologie cloud est un réel moyen d’accélération pour faire face à la mondialisation et aux business traditionnels. Certaines entreprises l’ont très bien compris et s’y sont mises rapidement. Pour d’autres, c’est un peu plus difficile à appréhender.
Quels sont les freins que les entreprises rencontrent lors de cette transformation ?
Le principal frein c’est tout simplement le changement. Qui dit passage au cloud, dit changement d’outils et changement de méthodes de travail…Et on sait que par nature que les gens n’aiment pas trop changer leurs habitudes ! En plus, certaines entreprises n’aiment pas du tout se faire dicter leurs agendas. Pour leur donner le goût du changement tout en facilitant le passage vers le cloud, nous mettons en place une méthodologie d’accompagnement ainsi qu’une campagne de formation en ligne et en face-à-face. Nous ajoutons également un côté ludique à cet « apprentissage » en mettant en place des challenges. Le principe est simple : nous lançons des défis aux utilisateurs de l’entreprise puis nous leur proposons de voter l’utilisation de la plateforme. Nous préférons nous concentrer sur les besoins des utilisateurs pour leur permettre de mieux apprivoiser l’outil. En fait, on met l’accent sur ce qui marche !
Y-a-t-il des points sur lesquels vos clients insistent ?
Oui, deux points sont fréquemment évoqués. Tout d’abord, la mobilité. Nos clients veulent avoir accès à leurs données partout, tout le temps et facilement. Puis, vient la sécurité et la phrase inévitable : « Où sont mes données ? ». Il y a 2 ou 3 ans, la question de la localisation des données revenait systématiquement. Aujourd’hui, ce n’est plus un point de blocage parce que nous prenons le temps d’instruire rigoureusement nos clients sur ce point pour leur démontrer que leurs données sont sécurisées. En tant qu’intégrateur de Google Apps Work, il n’y a aucun problème puisque que Google est conforme aux réglementations française et européenne concernant la protection des données.
En 2013, Cirruseo a accompagné Veolia Environnement dans son déploiement Google Apps en France. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le groupe souhaitait faciliter l’intégration de l’ensemble de ses sociétés et améliorer la collaboration de ses employés au niveau mondial. Il faut savoir que Veolia n’avait pas homogénéisé ses outils de messagerie et de collaboration. Il utilisait 300 systèmes de messagerie dans le monde ! En plus de n’avoir aucune centralisation, cette organisation avait un coût élevé. En 2013, nous avons donc accompagné Veolia Environnement dans son déploiement Google Apps en France. Pour ce faire, nous avons migré 33 000 personnes en moins de trois mois. Près de 100 serveurs Microsoft Exchange ont été décommissionnés. En un an, Veolia a migré complètement sur Google Apps, ce qui a permis la standardisation des modes de communication et la baisse du coût de messagerie.
Dans le cas de Veolia ou pour d’autres clients, comment jonglez-vous entre la DSI et les métiers ?
Nous nous positionnons comme un réconciliateur de la DSI et des métiers. Nous essayons d’une part de montrer aux DSI qu’il vaut mieux utiliser Google Drive plutôt que Dropbox car c’est une solution plus sécurisée. D’autre part, nous donnons aux métiers des outils de contrôle qui améliorent leur organisation et leur méthode de travail. Mais ça ne veut pas dire qu’ils peuvent gérer des solutions cloud seuls. Au final, les métiers ont peu d’informations et doivent toujours passer par le département IT.
>> Pour aller plus loin, retrouvez notre dossier « Les entreprises face au cloud » ici