L’entreprise toulousaine spécialiste de la cybersécurité, iTrust, a communiqué récemment sur sa levée de fonds d’un million d’euros et sur son nouveau logiciel Reveelium : elle entend rapidement passer à la vitesse supérieure. Au programme, une nouvelle levée de fonds à venir et un rythme de croisière prévu pour l’international en 2016.
Créée en 2007, ITrust a commencé son activité en tant que spécialiste de l’audit intrusif d’entreprises, avant de migrer vers l’édition de logiciels pour industrialiser ses capacités. En 2012, elle sort ainsi IKare, une solution de détection de failles de sécurité particulièrement adapté au mid-market. Depuis le début, l’objectif était cependant d’aller plus loin et, fin 2014, ITrust a annoncé la disponibilité de Reveelium, un nouveau logiciel de détection d’anomalies et de menaces, notamment les APT (Advanced Persistent Threat). Des menaces « non détectées par les outils existants » d’après l’entreprise toulousaine, dont la technologie repose principalement sur de l’analyse comportementale.
Technologie souveraine pour marché international
« Avec Reveelium, nous adressons principalement les grands comptes internationaux, car les entreprises de taille plus modeste ne cherchent pas de manière générale à détecter des APT » explique Jean-Nicolas Piotrowski, le dirigeant de l’entreprise. Parmi les principaux intéressés, les Opérateurs d’Importance Vitale (OIV) français, qui sont soumis à des exigences de plus en plus élevées en matière de cybersécurité, notamment depuis la Loi de Programmation Militaire (LPM) de 2013. « Nous sommes une entreprise française, notre R&D est française, et avoir une technologie « souveraine » aujourd’hui est au cœur des débats sur la cybersécurité » estime Jean-Nicolas Piotrowski avant de préciser : « Sur le sujet, nous avons quatre concurrents américains et un anglais, une entreprise française a donc beaucoup à offrir ». Pour ne rien laisser au hasard, ITrust compte bien voir très prochainement sa technologie certifiée par l’ANSSI, dont l’activisme en matière de qualité de la cybersécurité « à la française » s’est fait très important ces dernières années.
Cette étiquette bleu-blanc-rouge, n’empêche pas Jean-Nicolas Piotrowski de voir bien au-delà des frontières hexagonales. Fort de son million d’euros levé auprès de Nestadio Capital et de ses actionnaires historiques, comme le Fonds Pyrénées Gascogne, les toulousains ont ainsi ouvert un bureau à San Francisco. « Les investisseurs attendaient une première preuve, mais cette traction initiale ne suffira pas. Une nouvelle levée de fonds est à prévoir pour la fin de l’année, sans doute dans une fourchette de 1 à 2 millions d’euros, avant de prendre un rythme de croisière à l’international dès 2016, avec des financements beaucoup plus importants » précise le dirigeant.
ITrust devrait ainsi rapidement prendre ses marques sur la côte Est des Etats-Unis, avec l’ouverture d’un bureau à New-York, mais aussi profiter de l’intérêt d’acteurs américains reconnus tels que Splunk. « Nous leur apportons une surcouche très appréciable en termes de détection des signaux faibles. Un tel partenariat montrera toute la valeur que nous apportons sur l’analyse comportementale » juge Jean-Nicolas Piotrowski.
Pour accompagner sa croissance, l’entreprise recherche actuellement un directeur commercial et devrait rapidement étoffer ses équipes avec trois ou quatre collaborateurs supplémentaires, au commerce et en R&D ; un poste d’évangéliste pour le marché américain est également à pourvoir. Dans les mois à venir, une bonne partie des efforts de la société sera consacrée à son marketing, notamment aux Etats-Unis. En 2014, ITrust a dégagé 1,3 millions d’euros de revenus, doublant ses ventes en une année. Une performance que la société entend bien réitérer en 2015.