Bpifrance a organisé du mercredi 10 au jeudi 11 juin son 1er BIG (Bpifrance Inno Génération) , un évènement dédié à l’innovation. 15 000 entreprises françaises se sont retrouvées à la Cité de la mode et du design pour assister à des conférences, des ateliers et découvrir des projets innovants. La rédaction d’Alliancy a sélectionné pour vous les interventions et les innovations qu’il ne fallait pas rater.
Le patron de Free a inauguré le BIG en donnant le premier pitch de la journée. Un discours plein d’encouragements pour les entrepreneurs des petites comme des grandes entreprises. Xavier Niel a d’abord donné trois conseils pour réussir : « innover et disrupter (sic)», « arrêter de faire ce qui existe déjà », « connaître son secteur à fond ». Il a également invité les entrepreneurs à se tourner vers le marché mondial, à penser « big », tout en restant en France. « La France est le pays idéal pour entreprendre, pas la Silicon Valley. Avec les allocations chômage, vous pouvez créer votre entreprise. En plus, les développeurs sont moins chers ici qu’aux Etats-Unis. »
Fondée en août 2013 par Thomas Serval et Loïc Cessot, Kolibree a développé une brosse à dents connectée. Grâce à des capteurs 3D de mouvements, la brosse à dents envoie des données en temps réel à une application. Les enfants peuvent jouer à Go ! Pirate où il faut récupérer des pièces d’or (tout en se brossant les dents) et les adultes peuvent utiliser Coach, une application où l’on peut chronométrer son brossage. Thomas Serval, intervenant lors du BIG, en a profité pour annoncer un premier tour de table auprès de quatre fonds d’investissements qui lui permettra de conquérir le marché américain. Le montant n’a pas été dévoilé mais le cofondateur assure avoir réuni « quelques millions d’euros ».
La table ronde « Le Futur des médias » aura été la plus suivie du BIG. Plus de 300 personnes sont venues écouter les témoignages de grands noms de la presse. Quelques exemples :
- Jean-Nicolas Baylet (La Dépêche du Midi) : « Le numérique nous a poussé à adapter nos contenus. Nous avons, par exemple, créé une application de télé. Et avec tous les supports qu’il existe, on n’est plus limité dans le contenu »
- Jean Hornain (Le Parisien) : « Nous essayons de nouvelles choses sur le digital et regardons comment mieux capter les visiteurs car deux tiers de notre audience est digitale. »
- Bruno Patino (France Télévisions) : « Il n’existe pas un modèle économique sur le web. Il y a un modèle économique par usage. Il faut donc avoir des offres pour le mobile».
- Marie-Laure Sauty de Chalon (auFeminin.com) : « Il faut aller l’international, se relancer chaque année sur des choses nouvelles, chercher de nouvelles monétisations par device et chercher ce qui intéresse la communauté.»
- Alain Weill (NextRadio TV) : « Nous avons la conviction qu’il faut continuer à faire son métier dans le digital mais en faisant de la qualité. BFM a pris du retard car notre priorité est la télé. Aujourd’hui, nous sommes 7ème site d’info, l’année prochaine on veut être dans le top 3».
Ce spécialiste du câblage a présenté son buste de robot fabriqué à l’aide de l’impression 3D. La tête, les bras et le buste font les mouvements en direct grâce à une main filmée et un capteur qui permet de faire bouger les doigts du robot. « Ce robot a été créé juste pour le BIG afin de montrer l’ingénierie du câblage », a précisé Nicolas Antunes, ingénieur chez Axon’Cable. Cette entreprise champenoise fournit des grands noms de l’industrie comme Thales et Airbus. Elle fait même partie de l’aventure Curiosity sur Mars. En effet, la PME fournit le câble et les connecteurs qui relient le boîtier électronique de la caméra de radionavigation au télescope du robot.
Le fondateur de l’opérateur dédié à l’Internet des Objets est revenu sur son histoire, de ses premières réflexions autour du bas débit, à sa dernière levée de fonds en passant par son déploiement en France. Il a fait un état des lieux du marché des objets connectés : « Si on connecte des milliards d’objets, ça va toucher tous les verticaux : transport, santé, ville…Et il n’y a pas de limite au réseau. » Le patron de Sigfox a aussi annoncé qu’il va s’implanter dans de nouveaux pays en Asie, aux Etats-Unis et en Amérique Latine. Il n’a pas manqué d’ajouter un petit mot d’encouragement aux entrepreneurs : « Pour réussir, il faut juste prendre le modèle des Etats-Unis mais y incorporer notre ADN française ».
Imaginé en 2013 par un collectif d’artistes, Dyskograph est un lecteur de disques graphiques. Le dispositif comprend un tourne-disque, une caméra et un logiciel qui lit les traces de feutres dessinées sur le disque et les traduit en son. Le disque défile indéfiniment devant la caméra fixée au-dessus. Ce prototype est présenté dans les festivals et intéresse de nombreux artistes. Les trois inventeurs, qui ont totalisé des centaines de milliers de vues sur Youtube avec leur lecteur, préparent un modèle plus petit.
Quatre acteurs du e-commerce ont donné leurs visions du shopping de demain et de la transformation numérique des magasins. Famoco, spécialiste du sans contact ; PICOM, le pôle de compétitivité des industries du commerce ; Flayr, une plateforme spécialisée dans la recommandation personnalisée ; Menlook, site de prêt-à-porter pour hommes. Quelques extraits :
- Lionel Baraban (Famoco) : « Demain le Pass Navigo pourrait devenir une carte de fidélité pour tous les magasins.»
- Patrick Brunier (PICOM) : « Nous sommes face avant tout à des enjeux technologiques. Il faut trouver comment le SI peut intégrer et connecter tous les supports de vente. »
- Olivier Cotinat (Flayr) : « Le nombre d’applications dans un smartphone est en décroissance. Et il y a de moins en moins de place pour les applications. Pour se différencier, il faut intégrer du responsive dans les applications.»
- Marc Menasé (MenLook) : « Créer un e-commerce c’est créer une marque d’identité. C’est très difficile à faire car il faut gérer la logistique l’achat, la technologie…et il faut être un champion dans toutes ces briques.»