Le festival du numérique, Futur en Seine, s’est installé du 11 au 21 juin à Paris et dans toute l’Île-de-France. Lors de cette sixième édition, une après-midi a été entièrement consacrée à la voiture connectée. Au programme : présentation de produits et services de grandes entreprises, pitchs de start-up et table ronde.
Clé virtuelle, boîtier télématique, antenne intelligente…la voiture se connecte par tous les moyens. Le festival du numérique Futur en Seine a d’ailleurs organisé, via le think tank Living Things, une après-midi autour du véhicule connecté. Les grands constructeurs ont fait part de leurs avancées et ont donné leur vision de l’automobile du futur tandis que les start-up ont dévoilé leurs technologies destinées au secteur. Entre petits et grands, le constat est le même : la connectivité du véhicule passe majoritairement par le smartphone.
L’Institut de Recherche Technologique (IRT) SystemX ne dissocie pas le véhicule du smartphone et cite l’exemple de la voiture électrique de Renault, Zoé. « Avec l’application Z.E. Services, je peux savoir s’il y a de la place sur le parking Autolib’ le plus proche, je peux connaître la charge de la batterie et je peux même lui demander de mettre en route la climatisation à distance. Le véhicule connecté est déjà une réalité ! », a déclaré François Stephan, directeur programme à l’IRT. De son côté, l’équipementier automobile Valeo a dévoilé au CES Las Vegas 2015 un projet qui transforme le smartphone en clé de voiture. Baptisée Inblue, cette technologie, qui sera lancée en 2016, permet l’auto-partage, le parking à distance et l’accès aux données (pression des pneus, niveau de carburant, localisation du véhicule…). « C’est le smartphone qui fait que le véhicule est connecté », a insisté Dominique Doucet, directeur communication externe de Valeo. Parmi les multiples options de cette clé virtuelle, il y a « Green wave », une application qui indique la vitesse à laquelle il faut circuler afin de toujours passer au feu vert. Conséquences : des économies de carburant et un trafic plus fluide.
A chacun son boîtier
Dans la bataille pour la voiture connectée, les économies de carburant restent d’ailleurs un des arguments de choc chez les constructeurs et autres acteurs du secteur. La start-up Drust, qui a lancé sa campagne de crowdfunding en début d’année, a développé Akolyt, un boîtier qui se branche sur la prise « Diagnostic » de toute voiture construite après 2001. « Nous proposons du coaching aux utilisateurs pour leur permettre de faire des économies de carburant pouvant aller jusqu’à 30% », a précisé Pascal Galacteros, cofondateur de la jeune pousse. Akolyt est également un assistant intelligent qui permet de suivre la santé de la voiture et qui déclenche l’assistance en cas d’accident. Grâce à l’application mobile, l’usager peut donc découvrir en temps réel tous les conseils personnalisés pour maîtriser son véhicule et son budget. A ce jour, Drust a vendu 630 boîtiers qui seront livrés en octobre 2015. Une autre start-up a créé son propre dispositif : Koolicar. Ce site d’auto-partage entre particuliers fonctionne avec la Koolbox, un boîtier embarqué doté d’un système GPS qui détermine les kilomètres et les heures de location. La jeune pousse, basée à Paris et Montréal, est présente dans une trentaine de communes.
Les grands se sont aussi implantés sur ce marché. Le spécialiste français du drone, Parrot, a développé Smart Antenna, un boîtier à placer à l’arrière de la voiture qui intègre une antenne et tous les récepteurs nécessaires (radio AM/FM, radio numérique, accès Internet, GPS…). Et évite ainsi de déployer des câbles entre l’antenne et chacun des récepteurs. Mais tous ces boîtiers électroniques ne datent pas d’aujourd’hui. En effet, leur ancêtre n’est autre que le boîtier télématique qui géolocalise un véhicule par GPS. Continental Automobile a équipé plus de 25 millions d’automobiles dans le monde avec son système. En 2018, la fonction eCall, présente sur chaque boîtier, sera obligatoire dans chaque nouveau véhicule européen.
De la voiture connectée à la voiture autonome
La voiture connectée fait parler d’elle mais la voiture autonome encore plus. Depuis plusieurs mois, Google et Tesla rivalisent d’annonces. Les industriels, quant à eux, restent prudents et s’inquiètent avant tout du niveau sécurité qu’implique le véhicule autonome. PSA compte s’y mettre progressivement. « Nous allons commencer par l’automatisation du véhicule à une vitesse lente comme lors des bouchons. Après, nous ferons du changement de voie automatiquement grâce à des capteurs », avance Alain Servel, expert en télématique chez le groupe français. « Ce qui est important, c’est que s’il y a un aspect dysfonctionnel dans le véhicule autonome, le conducteur doit pouivoir reprendre la main à tout moment. » Avant d’envisager de rouler en condition réelle, les constructeurs se penchent plutôt sur l’autonomie dans les parkings. Valeo travaille actuellement sut le contrôle d’une place de parking, c’est-à-dire la capacité de garer sa voiture avec son smartphone, ou encore le valet parking, un système de guidage de la voiture de l’entrée du parking jusqu’à une place libre. « J’arrive à imaginer le véhicule autonome dans le valet parking mais rouler en autonomie totale dans la campagne, je n’y crois pas une seconde », a conclu Alain Servel.
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