L’organisation syndicale crée un programme dédié aux start-up qui démarrera le 1er septembre 2015. A la clé : une cotisation low cost, des conseils juridiques et une mise en relation avec les grands groupes.
Sur les 1500 membres du Syntec Numérique, 500 sont des start-up. Pas suffisant pour le syndicat qui estime qu’il existe en France entre 5000 et 7000 jeunes pousses issues du numérique. Pour être plus visible auprès d’elles, la chambre professionnelle annonce le lancement du programme « 5000 startups ». Celui-ci ne distribuera pas de financements comme les fonds de corporate ventures et ne les accompagnera pas dans leur développement à l’image des incubateurs ou accélérateurs. Ce programme soutiendra par contre les jeunes entreprises dans des taches moins « glamour » telles que la gestion administrative ou les dossiers juridiques. « Il n’y a pas une journée qui passe sans que l’on vous parle de levée de fonds ou d’ubérisation de l’économie. Mais ce que tout le monde oublie c’est que les start-up sont avant tout des entreprises avec des dirigeants, des risques juridiques et des cotisations à payer », explique Bruno Vanryb, administrateur au Syntec Numérique et président du programme.
« Nous souhaitons nous occuper ce à quoi les start-up ne pensent pas pour leur permettre de se recentrer sur le business », ajoute Guy Mamou-Mani, président du syndicat. « 5000 startups » est destiné à toute jeune société issue du secteur numérique à condition que son chiffre d’affaires soit inférieur à 300 000 euros par an. La chambre professionnelle propose aux jeunes pousses une cotisation de 200 euros par an. Un montant bien inférieur au 590 euros que paient les petites entreprises. Avec un tarif d’adhésion aussi faible, le programme sera déficitaire mais sera notamment compensé par les 30 000 euros de cotisations annuelles des grands groupes.
Protéger les start-up
Comme tout autre adhérent, les start-up pourront bénéficier des services que proposent le Syntec Numérique mais avec quelques spécificités supplémentaires. La chambre professionnelle créera par exemple un « guichet unique startups » qui mettra à disposition des jeunes sociétés un numéro de téléphone unique. Elles pourront y poser n’importe quelles questions et être orientées vers le bon partenaire. Le Syntec a également mis l’accent sur le domaine juridique. Il a signé des partenariats avec des cabinets d’avocats qui offriront deux consultations gratuites aux start-up : une en droit social (cabinet SDA) et une hors droit social (Olivia Flipo avocat).
Chaque start-up adhérente pourra aussi réaliser un audit gratuit pour elle-même et son dirigeant. En effet, le Syntec Numérique a conçu avec Neotech Assurances un package de responsabilité civile professionnelle, d’un montant de 1500 euros par an, qui protège intégralement la start-up : risque contrefaçon de logiciels et brevets, indisponibilité d’un fournisseur, risque locatif, vol sans effraction ou encore, responsabilité civile des dirigeants… « Ce pack est une innovation majeure. J’espère que d’autres organismes nous suivront et nous copieront », s’enthousiasme Bruno Vanryb. Les start-up pourront aussi recourir à une mutuelle complétée d’un service de conciergerie (baby-sitting, démarche administrative…) grâce à un partenariat développé avec Audience et Malakoff Médérick.
Une synergie entre grands groupes et start-up
Enfin, le Syntec Numérique s’engage à rapprocher les start-up et les grands groupes. Pour ce faire, elles pourront demander le label « Truxt », délivré par la société de services Exaegis, qui assure au grand compte que la start-up est solide financièrement et opérationnelle. Une initiative qui a convaincu Clotilde Chalot, cofondatrice de NoMadMusic, une plateforme de musique classique lancée en mars 2014. « On a trouvé des synergies très intéressantes au Syntec. Je dirais même qu’il y a une vraie solidarité entre les grands comptes et les start-up ».
Bruno Vanryb ira aussi à la rencontre des incubateurs, accélérateurs et clusters du territoire français afin de relayer le programme. Il s’engage également à organiser une fois par an une convention des grands incubateurs et accélérateurs partenaires du programme pour faire un bilan sur les besoins des start-up. Dernière mesure annoncée par l’organisation : la représentation de deux start-up au conseil d’administration à la rentrée. Avec toutes ces mesures, Bruno Vanryb espère évidemment accueillir les 5000 start-up numériques de France, mais par pragmatisme elle préfère se donner un objectif de 1000.
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