Le projet de loi « nouvelles opportunités économiques » a été présenté ce lundi 9 novembre par le Ministre de l’économie Emmanuel Macron. NOE sera présenté en conseil des ministres en janvier prochain devrait, selon le ministre, permettre à la France de réussir sa transition numérique.
Accompagné d’une dizaine d’intervenants et devant un parterre d’entrepreneurs, d’étudiants, de partenaires sociaux et de journalistes, Emmanuel Macron, Ministre de l’économie de l’industrie et du numérique a présenté NOE comme « un exercice ouvert, destiné à écouter ceux qui participent à la transformation numérique », en soulignant la volonté du gouvernement de digitaliser notre économie. « Notre rôle n’est pas de dire ce que sera et comment sera l’économie à l’avenir, notre rôle est de fournir aux entrepreneurs un terrain de jeu favorable pour leur offrir les meilleurs conditions afin qu’ils réussissent », a-t-il ajouté, faisant référence notamment au plan très haut débit qui vise à couvrir l’ensemble du territoire d’une connexion internet rapide d’ici 2022. Partant du constat que tous les secteurs ont été ou vont être touchés par la révolution numérique, le ministre a souhaité ouvrir le débat pour « comprendre les changements qui s’imposent à nous et identifier les risques afin de les transformer en opportunités ».
La France a les atouts pour réussir
Afin d’éviter les critiques qui avaient suivi les annonces de la loi Macron I au printemps dernier, le ministre a cette fois-ci changé de stratégie : place au participatif. NOE, une Macron II qui se concentrera sur l’économie numérique, se fera avec ses acteurs. C’est en tout cas ce que souhaite afficher le ministre, qui ne manque plus désormais de vanter régulièrement les mérites du système français.
« En France nous sommes très bon pour faire démarrer les start-up, la BPI a d’ailleurs montré son efficacité pour les lancer, mais nous sommes timides lorsqu’il s’agit de réaliser des investissements plus lourds notamment ceux permettant de se développer à l’international. Nos start-up stagnent et meurent ou partent s’installer aux Etats-Unis. », a-t-il expliqué. Emmanuel Macron a insisté sur sa volonté de favoriser l’entreprenariat individuel en créant un statut fiscal avantageux, sans toutefois annoncer de mesures concrètes. Le ministre de l’économie a également réaffirmé sa volonté de récompenser les « jeunes talents et ceux qui innovent » en faisant en sorte qu’ils soient mieux payés et gardent l’envie de rester en France.
Des intervenants au diapason
Parmi les intervenants, l’économiste Anne Parrot a présenté le rapport du Conseil d’Analyse Economique (CAE) sur l’économie numérique. Ce rapport préconise de créer un droit à l’expérimentation, de développer les systèmes de notation par les clients (le scoring professionnel) et de généraliser le statut d’auto-entrepreneur. Fréderic Mazzella le président et fondateur de Blablacar spécialiste du covoiturage, qui a bouclé en septembre dernier un tour de table à 200 millions de dollar, a appuyé le propos du ministre. « Dans le digital ça va très vite. Lorsqu’une bonne idée marche dans un pays, elle peut marcher partout et si on ne cherche pas rapidement à se développer à l’international, d’autres le feront ». Jean-Emmanuel Ray, professeur de droit du travail à l’Université Paris I, a de son côté souligné l’importance de repenser « un droit du travail construit sur un modèle ancien et conçu pour un système productif mais cependant pas du tout adapté pour permettre l’innovation ».
Le ministre a conclu les débats en réaffirmant l’importance de la formation scolaire et universitaire. Il a ainsi invité l’ensemble des cursus à s’adapter aux nouveaux métiers qui émergeront de l’économie digitale, afin de permettre aux futures générations de s’y insérer plus facilement.