Trois questions à Olivier Ribet, vice-président High-Tech Industry de Dassault Systèmes, présent au CES 2016 de Las Vegas
C’est la première fois que Dassault Systèmes expose au CES, pourquoi ?
C’est le bon moment pour Dassault Systèmes. L’an dernier, nous étions présents via une de nos marques3DEXCITE, cette année toutes les équipes seront là pour présenter notre plateforme 3DEXPERIENCE. On s’est dit que le meilleur moyen de faire comprendre aux visiteurs ce qu’apporte la 3D, c’est de les plonger dedans. Sur notre stand, nous avons une expérience immersive assez bluffante, en partenariat avec HTC, qui lance le Vive, un casque de réalité virtuelle. L’idée est de montrer la puissance de la plateforme 3DEXPERIENCE et des applications de Dassault Systèmes à chaque étape de la production d’un produit High-Tech : de l’invention à l’expérience client, en passant par l’industrialisation.
Le Software est de plus en plus présent au CES ?
Si on prend l’automobile, dans trois ans, 45 % de la valeur sera créée par le software, et dans dix ans, on sera à 80 %. C’est la raison pour laquelle des entreprises innovantes comme Faraday Future s’intéressent à notre plateforme 3DEXPERIENCE. Mais c’est valable aussi dans l’électronique. Dans les semi-conducteurs, la miniaturisation est telle, qu’on atteint les limites de la physique atomique. L’une des solutions est de ne plus concevoir les semi-conducteurs en 2D mais en 3D. D’une manière générale, la complexité, la masse d’information à traiter devient telle que le besoin de la représenter va devenir essentiel. C’est la raison pour laquelle on croit tellement, chez Dassault Systèmes, à la 3D.
Nous publions un hors-série « Vivre et travailler en 2030 », comment voyez l’avenir ?
La démocratisation de la réalité virtuelle va permettre des boucles d’innovation de plus en plus rapides. Donc je pense que le monde du hardware va se rapprocher de ce qu’on voit dans le software, avec la méthode agile. A part ça, il y a deux sociétés qui me semblent emblématiques de ce qui va se passer dans le monde du travail… Slack, qui symbolise la mort annoncé du fichier : les membres d’un projet travaillent sur une version commune, mise à jour en permanence. Symphony, fondée par le français David Gurlé, qui a réussi à convaincre une quinzaine de banques parce qu’elle promet une sécurité maximale des données. C’est symbolique du fait que le collaboratif engendre un besoin de sécurité. Paradoxalement, en 2030, nous serons dans un monde ultra-collaboratif, mais aussi potentiellement ultra-sécurisé.