Allocab, le réseau français de chauffeurs privés VTC, qui vient de fêter son 5e anniversaire, se prépare à une forte accélération de son activité pour les prochains mois et anticipe une levée de fonds en conséquence.
Dans un communiqué, la start-up annonce avoir ouvert ses API pour tous les développeurs, qui pourront dorénavant intégrer facilement ses services au sein de ceux proposés par leurs propres entreprises. Un moyen pour la société de diffuser son activité sur de nouveaux segments.
S’ouvrir au plus grand nombre
Ainsi, France Tourisme, qui gère les excursions guidées en autocar à Paris et en France, a pu mettre en place l’utilisation des services de VTC fournis par l’application Allocab directement dans ses processus. « Les touristes sont répartis dans de nombreux hôtels et doivent accéder à un point de rendez-vous pour commencer leur excursion. Auparavant, les équipes de France Tourisme réservaient tous ces trajets entre hôtel et point de départ de l’autocar, à la main, ce qui pouvait représenter jusqu’à 2 jours de travail par mois. En intégrant nos services grâce aux API ouverts, il leur suffit de cliquer sur un bouton » explique Yanis Kiansky, co-fondateur et CEO d’Allocab.
Entre aéroports, trains, hôtels ou même restaurants, les opportunités de positionner Allocab sur « le dernier kilomètre » sont nombreuses. La SNCF, client historique de la start-up, teste l’idée depuis plusieurs mois dans l’optique de favoriser le transport multi-modal autour de ses gares. Mozio, une start-up californienne propose des liaisons et transferts depuis les aéroports et s’appuie en France sur la proposition d’Allocab. De même pour le spécialiste de l’autopartage à destinations des salariés, Ubeequo.
« Nous attendons avec impatience toutes les autres idées qui vont pouvoir être mises en pratique avec ce système. Les développeurs font toujours preuve de beaucoup d’imagination pour apporter de nouveaux services » se réjouit Yanis Kiansky. Il précise d’ailleurs que la démarche est gratuite et que seuls les modèles impliquant un très grand nombre de voyages et de transactions feront l’objet de négociations spécifiques.
Réunir 3 à 5 millions d’euros
Allocab n’entend cependant pas s’arrêter à cette opération d’ouverture de ses API : elle compte également en 2016 travailler avec les taxis (60 000 en France pour 15 000 VTC) et s’ouvrir à l’international. « Nous allons faire des annonces fortes sur notre montée en puissance hors de France et l’effet d’entrainement va être important ; cela va aller très vite » prévient le jeune dirigeant. Allocab couvre pour l’heure 40 grandes villes françaises et 20 000 communes, ce qui lui assure une présence sur « 60% de l’espace urbain national, de quoi avoir une belle continuité sur les déplacements ». En recrutant 100 nouveaux chauffeurs et 10 000 utilisateurs (les clients des VTC) par mois, la start-up – parfois comparée à Uber – souhaite atteindre fin 2016 plus de 3000 conducteurs et 300 000 utilisateurs, utilisant ses services.
Elle pourrait d’ici là boucler une levée de fonds pour un montant compris entre 3 et 5 millions d’euros. « Nous sommes dans des discussions avancées avec des fonds pour accompagner notre croissance » évoque Yanis Kiansky, qui reconnait que la relation avec les investisseurs a profondément changé ces derniers mois. En effet, depuis la fin du premier trimestre 2016, Allocab qui a toujours été autofinancée, est à l’équilibre. Elle entend maintenant appuyer sur l’accélérateur.