Jean-Louis Frechin, directeur de NoDesign, agence d’innovations et de design numérique élaborant produits, services, espaces innovants urbains ou culturelles ainsi que des projets de recherches pour et avec les entreprises, collectivités territoriales, musées et laboratoires, a répondu à nos questions concernant l’écosystème français du MtoM.
Comment va l’écosystème français du MtoM ?
Il a tendance à chercher avant tout l’automatisation et les gains de productivité, en ignorant le grand public. Or, dans le monde numérique moderne, c’est ce dernier qui donne le tempo. Pourtant, les deux ne sont pas incompatibles : se faire entendre du grand public, Samsung le fait très bien, tout en étant un spécialiste de l’optimisation BtoB, un sujet où un géant français comme Schneider Electric est aussi à la pointe.
La France n’a-t-elle pas de champions ?
Nous ne pouvons pas être champions du MtoM sans être aussi spécialistes des usages qui en découlent. Il faut profiter de la révolution sociale et économique de l’Internet. Trop souvent nous restons dans une logique de marge arrière pour les entreprises, avec une approche MtoM « point à point ». Il faut dépasser cela et aller vers plus d’ouverture. Les entreprises traditionnelles ont une dépendance historique au modèle fermé, mais les nouveaux acteurs doivent lier le MtoM et les nouveaux usages. En France, nous avons tout pour réussir. Les espaces de production et notre capacité industrielle sont à réinventer en liant production, numérique et grand public.
Qu’est-ce qui bloque ?
Être bon en MtoM ne suffit pas. Amazon aurait pu rester « le logisticien du monde », mais en réinventant les usages de chacun, cette société est devenue le champion de l’e-commerce global que l’on connaît. Si nous nous contentons de briller en technologie, nous ne serons que les fournisseurs du monde. Mais nous avons la chance d’avoir un écosystème très dynamique. Il nous faut maintenant faire naître un vrai symbole de l’Internet des objets français, un fait d’armes qui restera dans les esprits. A l’image de la Tour Eiffel pour la révolution industrielle.
Cet article est extrait du n°3 d’Alliancy le mag – Découvrir l’intégralité du magazine