BNP Paribas a créé en 2014 « People’s Lab », un accélérateur d’intrapreneurs destiné à l’ensemble de ses collaborateurs. Le programme vise à créer de nouveaux services pour les clients et imaginer des modes de management innovants. En deux ans, 38 salariés ont participé à cette initiative.
Accélérateur Fintech, programme Innov&Connect, partenariat avec le Numa…Pour accélérer sa transformation numérique, BNP Paribas multiplie les projets avec les start-up. Alors qu’elle doit annoncer un vaste plan pour le digital début 2017, la banque française a décidé d’innover également à l’aide de ses propres ressources : ses collaborateurs. En 2014, elle a créé le People’s Lab, un accélérateur d’intrapreneurs destiné aux 189 000 salariés du groupe. Ce statut « d’intrapreneuriat » commence à fleurir dans les grands groupes, à l’image de Saint-Gobain et du Crédit Agricole. Celui de BNP Paribas a été imaginé et développé par Sabrina Murphy-Gaulay, salariée du groupe depuis 2008. Il aide les collaborateurs de la banque qui à transformer leurs idées en projet. « Nous cherchons des personnes qui veulent changer l’entreprise de l’intérieur et qui n’ont pas peur de sortir de leur zone de confort », explique-t-elle. Pas besoin d’être un entrepreneur dans l’âme pour y participer. Les seuls critères requis sont simples : avoir une idée pertinente et imaginer une façon de la réaliser.
Les collaborateurs de BNP Paribas pitchent comme les start-up
Concrètement, un salarié de BNP Paribas se rend un jour par semaine pendant quatre mois au WAI, l’accélérateur parisien de start-up de la banque, pour se consacrer exclusivement à son idée. Le programme s’inspire de différentes méthodes innovantes comme le design thinking, le lean management, le mode start-up…La première promotion à tester le dispositif était composée de 14 intrapreneurs issus de 12 entités du groupe (business, fonctions support…). Ils ont bénéficié des conseils de Sabrina Murphy-Gaulay mais aussi d’autres salariés du groupe, spécialisés dans un domaine particulier. Le People’s Lab met l’accent sur le collectif, sans mettre de côté le middle management. « Les candidats doivent absolument mobiliser leurs managers sur leur projet car le programme prend 20 % de leur temps de travail », explique la responsable du lab. Une fois que projet est solide, l’intrapreneur doit le pitcher devant les décisionnaires, à savoir les responsables d’entités. « C’est un peu comme une start-up qui doit convaincre des investisseurs de participer à sa levée de fonds », illustre Sabrina Murphy-Gaulay.
Sur les 11 projets présentés, 8 ont été retenus pour un futur développement dans le groupe. L’un deux a déjà été implémenté et s’intitule « la tribu des agiles ». Ce dispositif rassemble des collaborateurs ayant un talent particulier pour le mettre à disposition de la banque française. En fait, chacun peut exercer des missions ponctuelles en dehors de son poste et sur son temps de travail. Par exemple, si l’un d’eux a une passion pour le graphisme, il peut être amené à couvrir un évènement interne. A ce jour, plus de 30 « agiles » ont rejoint la tribu.
Suite au succès de cette expérience, une deuxième promotion a vu le jour avec 24 intrapreneurs en devenir. L’équipe du People’s Lab est confiante et imagine que le nombre de curieux ne fera qu’augmenter dans les mois à venir. « Quand je parlais d’intrapreneuriat il y a trois ans c’était encore très flou. Aujourd’hui c’est une réalité », souligne la fondatrice du Lab. Des arguments qui devraient rassurer la génération Y, qui à tendance à être moins fidèle à une entreprise que ses aînés.