Créer son lab interne, acquérir l’agilité d’une start-up, s’ouvrir à ses partenaires ou clients, mieux collaborer en interne…sont les stratégies développées par Olivier Laborde dans cet ouvrage. Une méthode propre qu’il illustre d’exemples et d’avis d’experts.
Vous ne connaissez pas encore la méthode « LISH » ? Alors, lisez le dernier ouvrage d’Olivier Laborde : « Innover ou disparaître : le lab pour remettre l’innovation au cœur de l’entreprise », édité chez Dunod.
Son auteur, Directeur de l’innovation et de la transformation digitale au sein d’un grand groupe financier, a suivi tout ce parcours, d’où son idée de raconter cette expérience « vécue » d’une démarche d’innovation en interne. Une histoire entre théorie et pratiques !
« J’ai monté un lab en 2009 dans lequel j’ai appris en marchant pendant cinq ans autant sur le mode test and learn, que sur la co-création avec les clients ou les partenaires, ou encore l’idéation avec les collaborateurs », raconte-t-il.
De là, lui est venue l’idée de poursuivre la réflexion (dans le cadre d’un Executive Master HEC) en allant à la rencontre d’une vingtaine d’experts de l’innovation, dont il relate dans son livre leurs expériences ou points de vue.
L’aventure mènera ainsi Olivier Laborde à proposer « sa » propre méthode pour innover, qu’il appelle « Lish », pour Lab, Idéation, Start-up et Humain, soit les quatre piliers indispensables à la libération des énergies et de l’innovation en entreprise, selon lui. « Innover n’est plus un choix, mais une nécessité », reste à savoir comment s’y prendre et insuffler les bonnes pratiques dans son entreprise. « Quand on est une entreprise mâture avec des process longs et coûteux, c’est toute la culture, le mode de pensée qu’il faut revoir. Pour autant, on ne peut pas changer son business model du jour au lendemain comme dans une start-up. Il faut trouver d’autres moyens pour innover, car ces entreprises doivent également se transformer et être capables d’imaginer des innovations de rupture pour survivre ».
« Il faut définir une stratégie avant d’ouvrir son lab. Ce n’est pas encore clair dans les entreprises » Olivier Laborde
Le lab est, selon lui, le bras armé pour changer. « Il devient un cadre de référence qui permet de se protéger du reste de l’entreprise pour imaginer ces produits ou services nouveaux ». Pour autant, il ne faut pas en faire un « ilôt » dans l’entreprise, mais bien réfléchir à son intégration avec les autres entités du groupe.
L’idéation ou l’open innovation permet de s’ouvrir à divers partenariats, que ce soit en interne, ou en externe avec les écoles, les incubateurs, les pôles de compétitivité, les clients…
Le « S » est évidemment celui de start-up, modèle dont il faut s’inspirer en matière d’agilité, de design thinking… plutôt que d’en avoir peur.
Enfin, le H pour Humain, est de bien montrer qu’on ne peut pas oublier les collaborateurs au-delà de leur offrir un open space. « Il faut permettre aux collaborateurs qui ont des idées de bouger, de créer leur propre business… C’est tout l’intérêt d’une démarche intrapreneuriale. »
Dans le livre, les exemples s’enchaînent, que ce soit chez Air Liquide ou Pernod Ricard, deux labs à finalité très différente. « Il faut définir une stratégie avant d’ouvrir son lab, insiste-t-il. Ce qui n’est pas encore assez clair dans les entreprises. Soit on le fait pour acculturer les collaborateurs, soit pour générer des innovations de rupture, soit encore on en fait un FabLab… Peu importe, mais il faut choisir ! ».
Et le choix, on le fait comment ? « A partir du moment où il y a une inconnue (en termes de business model, d’appétence du marché…), cela doit être traité par un lab », estime-t-il. D’où l’idée de tester continuellement, ce qui passe aussi par la création d’un « club de clients utilisateurs »… avec qui on pourra échanger sur toutes les nouveautés. « Rien de tel que le Test and learn », conclut-il.