Fujitsu, le géant japonais des technologies, a annoncé un investissement de plus de 50 millions d’euros sur cinq ans en France dans la transformation digitale. Un centre d’excellence dédié à l’IA, dont Julien Chossade est en charge de développer, a notamment été ouvert à l’École Polytechnique.
En quoi consiste le centre d’excellence dédié à l’IA ?
Julien Chossade. Le centre d’excellence a été ouvert en mars dernier au sein de l’incubateur de l’École Polytechnique, le Drahi X-Novation Center, situé sur le plateau de Saclay. Il s’occupe de projets d’entreprises orientés business. Il propose ainsi aux clients de Fujitsu de concevoir des solutions technologiques – allant de la collecte et l’analyse de données aux traitements basés sur des algorithmes d’intelligence artificielle (IA) – dans les domaines de la reconnaissance d’image, le traitement automatique du langage naturel, le machine-learning et le deep-learning. Nous travaillons actuellement sur des sujets de POC ou d’industrialisation, par exemple dans le retail, nous cherchons à capter sur un point de vente la prédiction des comportements de consommation. Cette initiative montre que l’IA est la priorité de cette année.
Pourquoi l’IA revêt une telle importance ?
Julien Chossade. L’IA se positionne aujourd’hui comme l’un des leviers importants des transformations technologique et digitale. Fujitsu investi 5% de son chiffre d’affaires, qui s’élève à près de 44 milliards d’euros, sur le digital. Nous considérons que pour mener à bien la transformation digitale, il faut suivre une méthodologie et réconcilier les métiers et l’IT pour augmenter le niveau de maturité du SI. En France, il y a encore un grand fossé sur ce sujet.
Est-ce différent au Japon ?
Julien Chossade. Au Japon, la recherche est menée de manière différente, elle est technologique et transversale. Nous essayons d’améliorer le cœur d’un traitement avant de réfléchir à son application. Et on le constate, on obtient une technologie disruptive quand on arrive à créer des cas d’usage : c’est en travaillant sur des projets où les cas d’application n’existent pas encore que le groupe peut-être innovant aussi bien en santé, en hardware ou sur les questions de villes durables. Fujitsu détient une place de monopole au Japon et détient toute la chaîne, des laboratoires de recherches aux services. Il n’y a pas de culture start-up au Japon, c’est la raison pour laquelle l’entreprise est intéressée par des collaborations avec l’écosystème français, qui a de brillants acteurs. Fujitsu travaille aussi avec l’Inria sur le deep-learning et l’optimisation de la captation des données IoT.
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