Alliancy – Pouvez-vous revenir sur la création de Makitoo ?
Nicolas Petitprez. L’histoire de Makitoo a commencé il y a un peu moins de quatre ans, lorsque j’ai rencontré Martin Monperrus à l’Inria de Lille. Nous nous sommes très vite intéressés aux techniques de résilience dans le but de concevoir d’une technologie innovante capable de détecter, d’analyser et de résoudre les bugs, dont le principe repose sur le monitoring automatique de l’exécution d’un logiciel, comme les valises de diagnostic pour les voitures. En 2014, nous avons présenté un dossier au centre de recherche qui a accepté de nous financer pendant un an. Pendant ce laps de temps, nous avons pu analyser nos idées et effectuer beaucoup de développement technique, mais il nous manquait la partie business. L’Inria nous encore une fois aidé en nous mettant en relation avec Technofounders, ce qui nous a permis de rencontrer Emmanuel Dissoubray.
Emmanuel Dissoubray. Tout à fait et c’est ce qui nous emmène en 2015. En septembre plus précisément, au moment où nous avons concrètement lancé Makitoo. Notre première mission a été de lever des fonds pour notre amorçage. Fin février/début mars 2016, nous avons réalisé un tour de table de 450 000 euros qui nous a surtout servi à recruter, car ce fut le moment où nous avons aussi commercialisé notre solution.
Alliancy – Quels sont vos rapports aujourd’hui avec Inria ?
Nicolas Petitprez. Il y a déjà un contrat de licence qui nous lie à Inria. De plus, Martin Monperrus, qui est toujours à Inria, est aussi conseiller scientifique au sein de notre entreprise.
Emmanuel Dissoubray. Au-delà de ces deux exemples, nous avons gardé un fort lien humain avec eux. Nous sommes présents à la plupart de leurs évènements, tous les deux mois environ. C’est l’occasion de promouvoir l’Institut, mais aussi notre entreprise.
Alliancy – Comment évolue Makitoo aujourd’hui ?
Emmanuel Dissoubray. Neuf mois après la commercialisation de notre produit, nous avons réfléchi autour d’une problématique : comment apporter plus de services à nos clients, dont la plupart sont des grands groupes. Pour y répondre, nous avons décidé de pivoter légèrement notre business vers le monde de l’analytique. Nous avons constaté que notre algorithme s’adaptait à la gestion de données business et à l’analyse de comportements des utilisateurs.
Ce nouveau produit Makitoo, actuellement en version beta, sera commercialisé à la rentrée. Nous avons réutilisé la même base que la version précédente, mais en apportant un nouveau volet d’utilisation et avec une cible différente. Nous avons adapté cette plateforme à une nouvelle audience, notamment les équipes marketing et produits. Dans cette perspective, nous recherchons actuellement deux développeurs. Nous pensons également à un développement aux Etats-Unis, mais nous attendons d’abord d’observer l’accueil de notre nouveau produit.
Fiche Makitoo
L’entreprise a développé une plateforme de détection, d’analyse et de résolution des bugs informatiques, « comme les valises de diagnostic pour les voitures ». Cela permet de limiter l’impact des dysfonctionnements et d’être proactif dans la résolution des problèmes rencontrés. Fort de son expérience dans l’analyse de large flux de données techniques, Makitoo vient de sortir en bêta son nouveau produit sur le thème de l’analytics.
- Date de création : décembre 2015
- Créateurs : Nicolas Petitprez (ex-Inria), Yves Matton (avec le start-up studio Technofounders) et Emmanuel Dissoubray (CEO). Martin Monperrus, quant à lui, est toujours membre de l’équipe-projet Spirals.
- Chiffre d’affaires : Non communiqué
- Effectif : 5 salariés.
- Fonds levés depuis la création : 450 000 euros, auprès de Val’Angels et des investisseurs de la communauté Fundme.
- L’équipe est basée à Lille et à Paris.
Aujourd’hui, la solution Makitoo est quasiment la seule au monde à permettre cette autocorrection instantanée d’un problème technique. Cette innovation lui a permis de remporter, en 2015 et en 2016, le concours i-LAB d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes.
Consultez le dossier dédié : « Inria : du chercheur à l’entrepreneur »