MeilleursAgents a dévoilé les résultats de son Observatoire des agents immobiliers. 1248 professionnels ont accepté de prendre part à cette première édition destinée à compléter les sources statistiques par des données de terrain. Ils se sont exprimés sur l’état du marché, faisant état d’une hausse de 2,7% des prix des logements depuis mars 2016, la première depuis cinq ans. A l’occasion de cet événement, Sébastien de Lafond, président de l’entreprise, est revenu sur la nécessité pour la profession de se digitaliser.
Qu’est-ce qui vous a fait prendre conscience de la nécessité de vous transformer en plateforme ?
Sébastien de Lafond. Lors de la création de l’entreprise en 2008, nous n’avions pas pris immédiatement la mesure de ce que devait être notre mission. Cela s’est fait il y a deux ans, quand nous nous sommes ouverts aux agents immobiliers. Cette ouverture répondait à une demande du marché, les particuliers ne comprenaient pas pourquoi nous ne répertorions pas plus d’agences pour avoir une représentativité du territoire. En nous transformant en plateforme, notre business a explosé. Nous sommes passés de 600 à 7 000 agences inscrites, ce qui en représente une sur trois en France. Nous avons alors compris que notre rôle est d’être la première plateforme digitale de l’immobilier. Le prix Nobel d’économie Jean Tirole a lui-même affirmé que la plateforme créé une valeur qui n’existait pas. MeilleursAgents a ainsi pour objectif de rendre le marché immobilier plus transparent et de fluidifier les échanges d’informations entre les vendeurs et les professionnels. Nous voulons faciliter les rencontres par le numérique.
Comment interviennent les technologies dans votre activité ?
Sébastien de Lafond. Pour travailler sur ces questions, nous avions créé une équipe de data scientist dès notre création. Nous avons décidé d’étoffer cette équipe et d’investir dans les technologies. L’idée est d’utiliser la data pour créer une information ayant de la valeur pour le particulier. Car l’on ne peut pas faire un achat d’une vie sur des données opaques. Il nous fallait fournir des données pour permettre aux particuliers de prendre la meilleure décision possible. Nous créons des modèles mathématiques sur le marché immobilier, en travaillant sur les prix pour donner l’estimation la plus précise possible. Google Map est utilisé pour faire de la cartographie et le machine-learning pour dresser des seuils de représentativité. La science et la data sont ainsi l’ADN de l’entreprise et le digital nous aide à mieux faire notre métier. La prochaine étape pour nous est la digitalisation du parc immobilier. Pour y parvenir, il nous faut une information plus granulaire à l’échelle de l’immeuble.
En quoi le digital transforme le secteur de l’immobilier ?
Sébastien de Lafond. Le digital force les agents à être plus réactifs. Ils doivent être présent sur le web, être transparents et présenter les ventes passées, alors qu’ils ne sont pas habitués à cela. Mais surtout, cela les force à monter en compétence au niveau technique, commercial et dans le suivi : les vendeurs se renseignent sur internet et ils ont désormais une connaissance fine des estimations de leur bien. L’agent qui vient faire une estimation doit donc être pertinent et proposer de meilleurs services. Je ne pense pas que le digital soit une menace pour la profession, les transactions ne s’effectueront jamais avec des robots car l’enjeu est énorme et tient pour une part de l’affectif. Les agents immobiliers ont encore de l’avenir et ils doivent se servir des technologies pour devenir des experts de la zone où ils travaillent.