Le Club des partenaires, en partenariat avec Alliancy et Schneider Electric, a organisé un dîner-débat sur l’attractivité du territoire avec le numérique, permettant à une multitude d’acteurs d’échanger et de réfléchir à la meilleure manière de collaborer pour transformer l’expérience des citoyens dans la ville.
Une cinquantaine de personnes se sont réunies dans les salons de SwissLife Banque privée, place Vendôme, pour le dîner-débat du Club des partenaires IT, organisé en partenariat avec Alliancy et sponsorisé par Schneider Electric. Cette 73ème rencontre sur le thème du numérique et de l’attractivité des territoires a permis aux participants – collectivités, prestataires du numérique et entreprises – d’échanger sur une problématique commune : répondre aux attentes des citoyens dans la mise en place de projets de smart city. Michel Sudarskis, secrétaire général de l’Association internationale de développement urbain, a ouvert la soirée par une vision prospective et internationale du concept de ville intelligente.
Les retours des uns et des autres étaient vivement attendus. « Nous avons besoin d’intégrer le savoir-faire des entreprises dans notre stratégie, la relation publique-privée est intéressante en ce sens », a reconnu Bernard Giry, conseiller numérique et innovation de la présidence de la région Ile-de-France, pour qui la connectivité est la priorité. « Notre ambition est d’assurer le haut débit sur la totalité du territoire d’ici 2021 car la fracture numérique est une réalité », a-t-il déclaré.
Ce segment est le premier chantier des villes, selon une étude mentionnée dans le guide sur la smart city réalisé par la Caisse des dépôts et la Firip, suivie de l’e-administration et de la mobilité. La Ville de Versailles a choisi d’ouvrir ses données à Waze pour améliorer le trafic sur son territoire. « Les citoyens cherchent un endroit où il fait bon vivre et où l’espace public leur permet de bénéficier de services premium et personnalisés. Au final, on revient à notre raison d’être : développer le territoire pour ses habitants », a fait observer Olivier Berthelot, directeur général des Services de la Ville.
Optimiser les services de mobilité est un sujet qui attire aussi l’attention des entreprises. À cet égard, GiSmartware travaille avec la SNCF pour cartographier l’infrastructure ferroviaire. « Notre objectif est de renforcer la sécurité et d’anticiper le risque d’accident. Par exemple, l’installation de capteurs sur les caténaires permet de vérifier leur pression et d’éviter un problème en cas d’anomalie », a expliqué en début de soirée Tanneguy De Bourmont, directeur général. De son côté, la start-up Spacetrain transportation, également invitée à l’événement, teste dans le Centre-Val de Loire une application offrant aux opérateurs une vision des passages à niveaux, leur indiquant notamment si les barrières sont bien abaissées.
Une clé : obtenir l’engagement des citoyens
Les projets de smart city restent toutefois très divers en fonction des villes. « Il y a plein de façons d’aborder la ville intelligent, en fonction des problématiques propres à chaque commune. C’est pour cette raison que nous préférons parler de smart territoire. L’essentiel est de penser ce sujet en termes d’usage, pour offrir des services utiles aux habitants », a soutenu Didier Célisse, responsable stratégie et marketing à la Caisse des Dépôts. Il y aurait ainsi plus de 2 500 villes intelligentes dans le monde œuvrant sur des thématiques différentes.
Aux yeux de David Jonglez, directeur du Business Development à Esri France, la clé de réussite d’un projet de smart city réside dans l’engagement citoyen. « Il est essentiel de trouver comment faire en sorte que les gens s’accaparent un projet politique. Par exemple, l’État de la Floride aux États-Unis est confronté à un risque d’inondations après des tempêtes en automne car les bouches d’égout sont obstruées par des feuilles. Les collectivités n’ont pas les moyens d’aller toutes les inspecter. L’enjeu a été d’impliquer les citoyens pour qu’ils avertissent leur municipalité des zones présentant un problème d’écoulement d’eau. Le projet a fonctionné car les habitants se sont sentis concernés et chaque partie en sort gagnante. »
Quels que soient les projets, tous ont néanmoins un point commun, à savoir l’analyse de la donnée. « La data est un élément central de cet écosystème », a assuré Michel Sudarskis. Cet impératif pose la question complexe des infrastructures informatiques qui vont permettre aux territoires de changer. En ce sens, la prochaine interrogation des collectivités, pour Damien Giroud, directeur France Solutions Datacenter chez Schneider Electric, doit porter sur la localisation de la donnée et son accessibilité. Si le cloud est plein de promesse pour abstraire la complexité d’une partie de la gestion de l’informatique, de nombreux usages clés pour rendre les territoires plus attractifs nécessiteront, précise-t-il, d’autres sortes d’hébergement, notamment à travers des approches d’edge computing. A défaut d’espérer une recette miracle, les acteurs publics doivent donc formaliser au plus vite de vraies stratégies pour leur gestion de la data et de la connectivité, s’ils veulent se transformer.