A l’occasion de Sigfox Connect, son événement annuel dédié à l’Internet des objets (IoT), l’opérateur annonce ce jeudi 25 octobre à Berlin ses innovations, avec le développement de sa propre RFID pour le tracking et l’usage de satellites afin de renforcer sa couverture réseau.
Permettre de traquer des assets partout dans le monde en utilisant l’énergie des ondes radio sur une portée pouvant aller jusqu’à 5 voire 10 km, c’est ce que propose Sigfox avec sa nouvelle offre de transmetteur Bubble, présentée lors de son événement annuel Sigfox Connect à Berlin. Le petit boîtier ovale fait appel à la technologie beacon pour transmettre les informations et assure un suivi fonctionnel au-delà des frontières. « Nous avons conçu notre propre technologie RFID qui a une longue portée et qui utilise l’infrastructure existante », précise Christophe Fourtet, cofondateur et directeur scientifique de Sigfox.
C’est devant les quelque 1 200 personnes invitées au sein de son écosystème que Sigfox a tenu à montrer aux les capacités de cette version bêta, qui devrait aboutir d’ici fin 2019. « La Bubble permet d’effectuer un suivi des produits, d’assurer leur traçabilité, de réaliser un inventaire automatiquement mais aussi de détecter des anomalies et de réagir avec une maintenance préventive », détaille avec entrain Florian Splendido, à la tête de l’Agence IoT à Sigfox, qui a travaillé sur le projet.
Sigfox entend ainsi répondre principalement aux besoins de la logistique, son marché le plus important. « Supprimer la batterie de la Bubble et y intégrer des fonctionnalités remplaçant les capteurs permettra d’en abaisser considérablement le coût, qui représente encore un frein majeur à l’adoption de ces technologies », souligne Ludovic Le Moan, cofondateur de l’entreprise, qui projette une commercialisation à 0,20 euro dans un premier temps avant d’atteindre à termes un budget de 0,02 euro.
La 0G pour une connexion en tout lieu
L’opérateur travaille avec l’entreprise de gestion de voyages Amadeus pour concevoir des cas d’usage innovants. « L’innovation est un axe fort de notre stratégie. Nous avons été séduit par l’idée pour répondre aux problématiques des voyageurs car le beacon apporte plus de précision dans le positionnement », indique Pascal Albericci, du département Innovation chez Amadeus. « Le coût de la perte de bagages par exemple s’élève à près d’un milliard d’euros, la Bubble permettra ainsi d’améliorer l’expérience client et de transformer les modèles d’affaires des entreprises du voyage. Cela prend du temps pour industrialiser le concept mais cela va être une révolution », soutient pour sa part Raouti Chehih, Chief Adoption Officer chez Sigfox.
Un offre qui se place à l’opposé de celle des télécoms avec la 5G. Ludovic Le Moan met d’ailleurs en avant la notion de 0G pour marquer sa démarche distinctive sur le bas débit. « Il faut un moyen d’assurer un back-up. En cas de catastrophe naturelle par exemple, il est nécessaire d’avoir un réseau qui réponde », souligne-t-il. Cette offre se veut ainsi complémentaire de celles existantes.
Présent dans 53 pays et comptabilisant plus de 3,7 millions d’objets connectés à son réseau, Sigfox entend ainsi renforcer le déploiement de son réseau. « Nous avons toujours eu l’objectif de devenir un réseau international. Après un déploiement sur les cinq continents, nous allons nous attaquer à la densification de points d’intérêt », note Christophe Fourtet, qui œuvre en faveur d’une ouverture de l’entreprise à l’écosystème. Sigfox se désengage en ce sens de l’homologation et rappelle que ses partenaires pourraient reprendre le système en cas de sa disparition, « une preuve » de la solidité du réseau pour l’avenir.
Dans le même temps, Sigfox utilisera de manière complémentaire les satellites pour répondre à des besoins spécifiques dans des zones désertes, « au milieu de l’océan par exemple », mentionne Ludovic Le Moan. Pour cela, Sigfox s’est associé avec l’opérateur de satellites Eutelsat et effectuera ses premiers essais en juillet prochain pour arriver à une commercialisation de sa solution en 2020. Amazon Web Services et Iridium, tout comme le Cnes, ont fait des annonces similaires cet été, tous sont néanmoins confrontés à la difficulté de faire remonter des milliards d’informations en un seul point.