François Sillion, ancien directeur par interim de l’INRIA, a été nommé par Uber pour diriger son nouveau centre de recherche sur Paris. Annoncé au salon VivaTech en mai 2018, ce centre sera notamment dédié au projet de taxi volant que Uber Air souhaite développer.
François Sillion est un spécialiste français en intelligence artificielle ainsi qu’en synthèse d’image et vision par ordinateur. Il dirigeait jusqu’en décembre dernier la mission de coordination du programme national de recherche en IA. C’est en ce sens que Uber lui confie la mission de piloter le Centre de Technologies Avancées de Paris (ATCP), premier centre de recherche et développement d’Uber en dehors de l’Amérique du Nord. L’objectif étant de proposer à l’horizon 2023 des prototypes de vols urbains pour le compte du service Uber Air.
Dans un communiqué, Uber justifie son choix porté sur le diplômé de l’École Normale Supérieure: “François, c’est une expérience inégalée en intelligence artificielle et recherche universitaire, la gestion de talents et le développement de partenariats. […] Ses premières priorités seront de recruter des ingénieurs et des chercheurs en machine learning et intelligence artificielle. Son équipe développera de la recherche sur la gestion de l’espace aérien, l’autonomie, la vision par ordinateur, le stockage d’énergie et les systèmes de recharge. Il pilotera également notre partenariat avec l’École Polytechnique et développera des relations avec l’écosystème institutionnel, aéronautique et de régulateurs Français et Européen.”
Uber n’est pas le seul à surveiller les spécialistes et entrepreneurs français de près. Dans la grande famille de l’intelligence artificielle, les géants américains ont souvent recours aux cerveaux français pour assurer la réussite de leurs projets. Facebook avait opté pour Yann LeCun, IBM Watson pour Jérôme Presenti ou encore Google pour Emmanuel Mogenet.
Eric Allison, directeur des programmes d’aviation chez Uber, a également félicité la nomination de François Sillion dans un communiqué: “François allie excellence académique, expérience dans le management d’équipes composées de talents divers et connaissance du monde institutionnel français et européen”.
Un budget de 20 millions d’euros sur cinq ans sera notamment alloué au centre de recherche afin “de soutenir Uber Elevate dans son ambition de proposer du transport aérien urbain à prix accessible grâce à un réseau de véhicules électriques à décollage et atterrissage vertical (VTOL)”. Reste à savoir comment Uber Air va-t-il faire bouger les lignes sur l’évolution de la législation existante dans l’espace aérien public en France.