Spécialisé dans la performance environnementale des bâtiments, la société de conseil et d’ingénierie adopte de nouveaux outils pour collecter et analyser plus efficacement les données de mesure. Exploitées via des plateformes conçues pour répondre à ces enjeux, les technologies d’IoT et de Big data garantissent des traitements optimisés.
En dix ans d’existence, Sinteo a su se faire une place sur le marché du « green building ». Employant aujourd’hui 70 personnes, réparties entre le siège parisien et deux sites en province (Bordeaux, Marseille), la société de conseil et d’ingénierie spécialisée dans la performance énergétique des bâtiments revendique aujourd’hui 300 clients propriétaires ou gestionnaires de parcs immobiliers, et un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros. Entre 2008 et aujourd’hui, le contexte a toutefois beaucoup évolué. « Nous avons toujours une approche globale et pluridisciplinaire, pour traiter l’empreinte carbone au sens large, en mettant l’accent sur les enjeux énergétiques et environnementaux », explique Smaël Bouakaz, directeur adjoint de l’entreprise. « Mais les évolutions technologiques, dans un cadre réglementaire qui a également été renforcé, ont entraîné des changements dans nos pratiques et la manière d’accompagner nos clients ».
Sur le fond, le métier est resté le même : les équipes interviennent toujours en conseil et en expertise technique, en phase chantier (construction et rénovation) ou en phase d’exploitation. Dans ces deux domaines, entre 1 200 et 1 300 projets ont été menés depuis dix ans, à proportions égales. Seulement, indique Smaël Bouakaz, « le bâtiment devient un objet intelligent, connecté, interactif, et donc de plus en plus complexe à piloter ». Il y a une quinzaine d’années, il était équipé de quelques capteurs. La gestion de la performance énergétique s’effectuait principalement à partir des factures, récupérées d’année en année. Aujourd’hui, poursuit-il, « comme pour les voitures ou les avions, l’industrialisation de l’électronique a totalement changé la donne. Les capteurs se comptent en dizaine, voire dépassent la centaine ». Le suivi se fait quasiment en continu et est beaucoup plus encadré sur le plan réglementaire. Les dispositions de la loi Elan (Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) obligeront notamment les propriétaires à communiquer leurs données de consommation énergétique sur une plateforme informatique dédiée à partir de 2020.
Pour être en mesure de suivre ces évolutions, Sinteo s’appuie depuis quelques années sur des plateformes de maîtrise de l’énergie exploitant les technologies d’IoT (Internet des objets) et de Big data. Sur la quinzaine de clients de Sinteo actuellement connectés, un tiers environ passent par celle d’Energisme. « Lors de la mise en place de la plateforme, priorité est donnée à l’utilisation des équipements existants », détaille Smaël Bouakaz. « Une analyse par nos équipes est ensuite menée, qui émettent des recommandations, en proposant des pistes d’optimisation ou en suggérant l’installation d’organes de pilotage supplémentaires ». La connexion à la plateforme est ensuite effectuée par Energisme, via un réseau spécifique à l’IoT, avant de procéder aux différents paramétrages des seuils, des alertes, des formats de restitution etc. « Pour l’essentiel, nous nous en chargeons », précise le directeur adjoint de Sinteo. « Nous connaissons nos clients et leurs besoins, nous avons une forte expertise et un historique sur ces sujets ». Selon lui, par rapport aux GTB (Gestion technique du bâtiment) et aux outils généralistes d’aide à la décision, une plateforme comme celle d’Energisme offre davantage de profondeur et de pertinence dans l’analyse. Elle permet de travailler sur des données plus fines, plus riches, plus fraîches et surtout fiabilisées. « L’automatisation de la collecte et de l’analyse est in fine un gage de productivité, d’efficacité et de rentabilité », se félicite Smaël Bouakaz. Cela permet de ramener les équipes sur leur cœur de métier, de travailler dans de meilleures conditions.