Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et Cédric O, nouveau secrétaire d’État chargé du Numérique, ont annoncé ce 24 avril les résultats définitifs de l’appel à manifestation d’intérêt 3IA (Instituts Interdisciplinaires d’Intelligence Artificielle). 4 candidatures ont été retenues à Grenoble, Nice, Paris et Toulouse.
Lancé le 28 novembre 2018 par Frédérique Vidal et Cédric O, le programme national dédié à la recherche fait écho aux annonces faites en mars 2018 lors de la journée “AI for Humanity” par le Président de la République. Emmanuel Macron souhaite mobiliser le potentiel français en IA : plus d’un milliard d’euros a été alloué notamment dans le but de créer un réseau restreint d’instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle (3IA), ainsi qu’un programme de chaires de très haut niveau et de soutien à des doctorants.
C’est donc depuis le 25 juillet dernier que l’Agence Nationale de la Recherche (A.N.R.) a recueilli plusieurs candidatures pour le label 3IA. Un jury international, présidé par Mme Aude Billard, Professeur à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, a étudié chacun des sites et décidé de choisir quatres projets, tout en précisant des recommandations concernant les spécialités qui seront traités par chaque site. Les projets des sites de Grenoble « MIAI@Grenoble-Alpes », de Nice-Sophia Antipolis « 3IA Côte d’Azur », de Paris « PRAIRIE » et de Toulouse « ANITI » ont été retenus.
Les projets de site labellisés “3IA”
- Grenoble – « MIAI@Grenoble-Alpes »
Depuis l’obtention de l’« IDEX Université Grenoble Alpes », le site grenoblois est lancé dans une dynamique de structuration des acteurs académiques, qui associe fortement les partenaires économiques et les collectivités territoriales. Le projet MIAI@Grenoble-Alpes accordera une place particulière aux domaines de la santé personnalisée, des dispositifs médicaux, de l’environnement et de l’énergie.
- Nice-Sophia Antipolis – « 3IA Côte d’Azur »
Regroupant les principaux membres d’Université Côte d’Azur en intelligence artificielle comme le CNRS, Inria et les autres institutions académiques du site comme les trois écoles EURECOM, MINES ParisTech et SKEMA Business School ainsi que de l’Inserm, l’institut 3IA Côte d’Azur, porté par l’Université Côte d’Azur, rassemblera plus d’une centaine de chercheurs et chercheuses autour des domaines de la santé numérique et des territoires intelligents.
- Paris – « PRAIRIE » : PaRis Artificial Intelligence Research Institute
Créé par le CNRS, Inria, l’Institut Pasteur, PSL Université et l’université de Paris, avec le soutien de seize partenaires industriels, l’Institut PRAIRIE se focalise sur les domaines de la santé, des transports et de l’environnement, en catalysant les échanges entre recherche académique et industrielle.
- Toulouse – « ANITI » : Artificial and natural intelligence Toulouse Institute
Le projet Aniti porté par l’Université de Toulouse est structuré par un programme de recherche dans le domaine du transport et de la mobilité aéronautique et spatiale. L’expertise locale en sciences humaines et sociales sera aussi mobilisée pour alimenter les réflexions.
L’INRIA en charge de la coordination
L’institut national de recherche dédié aux sciences du numérique (INRIA) participe à trois des quatres projets retenus : les centres de recherche Inria Grenoble – Rhône-Alpes, Sophia Antipolis – Méditerranée et de Paris. Il coordonne le volet recherche du plan national d’intelligence artificielle, en lien avec les autres organismes de recherche, les universités et plus largement avec l’ensemble de la communauté scientifique française.
L’institut continuera à se mobiliser pour soutenir l’ensemble des acteurs, mettre en place et suivre l’ensemble des actions prévues pour renforcer le potentiel national en intelligence artificielle. Le rôle donné à Inria, en appui aux politiques publiques, est à la fois une reconnaissance de la place d’Inria dans le numérique et un vrai défi pour l’institut, qui est pleinement engagé.
Pour mener à bien cette coordination, de manière bien distincte de son activité de recherche, Inria a mis place une direction de programme dédiée, dont la responsabilité a été confiée à Bertrand Braunschweig. Par ailleurs un comité stratégique regroupera les opérateurs de recherche nationaux concernés et un comité de suivi international est mis en place par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation pour suivre l’avancement du programme.
Pour Bruno Sportisse, PDG d’Inria, « ces résultats récompensent un travail important de mobilisation tout au long de ces derniers mois et la dynamique collective impulsée par les différents partenaires porteurs des projets. Il faut également rappeler que la réflexion de grande qualité menée dans le cadre de projets qui n’ont pas été retenus contribuera également à nourrir la dynamique du plan national IA, au-delà des sites retenus. Ceci n’est qu’une étape, certes importante, dans la mise en œuvre du plan national IA, avec à présent d’autres actions devant nous pour renforcer l’écosystème français de recherche et d’innovation autour de l’intelligence artificielle. »
Inria est à l’origine de nombreuses collaborations dans lesquelles l’intelligence artificielle joue un rôle central et vise des domaines applicatifs ; notamment les Inria Project Lab (le big data, le fact checking appliqué au journalisme, les interfaces cerveaux-ordinateur, l’analyse de données d’imagerie cellulaire). L’institut participe au projet collaboratif européen Horizon 2020 AI4EU (construction d’une plateforme européenne d’expérimentation de technologies liées à l’IA) et a également de nombreux partenariats internationaux dans ce domaine (Canada, Etats-Unis, Chine, Singapour, Corée du Sud, Japon).