Matera lève dix millions d’euros pour faciliter la gestion de copropriété

Matera, anciennement illiCopro, annonce aujourd’hui une levée de fonds de dix millions d’euros pour accélérer son développement. La start-up propose une plateforme en ligne et un accompagnement d’experts pour faciliter la gestion des propriétaires. De quoi faire de l’ombre aux acteurs historiques du syndic de copropriété.

De gauche à droite : Victor Prigent (CPO), Jérémy Krebs (CTO) et Raphaël Di Meglio (CEO), fondateurs de Matera.

De gauche à droite : Victor Prigent (CPO), Jérémy Krebs (CTO) et Raphaël Di Meglio (CEO), fondateurs de Matera.

Vous la connaissiez peut-être sous le nom d’illiCopro… mais la start-up profite de sa toute nouvelle levée de fonds de dix millions d’euros pour adopter le nom de Matera. “illicoPro était souvent mal prononcé et ce sera plus facile pour se développer à l’international”, justifie Raphaël Di Meglio, co-fondateur et CEO de la start-up.

L’ambition première de Matera reste claire : “remplacer les syndics traditionnels” en permettant aux propriétaires une gestion optimale de leur copropriété, sans intermédiaire. Concrètement, Matera met à disposition une plateforme en ligne pour réaliser les tâches répétitives comme les appel de fonds, les assemblées générales… Elle dispose également de plusieurs experts (comptabilité, juridique, assurances, gros travaux) pour assurer un accompagnement sur des questions plus complexes.

“Démontrer la pertinence du modèle du syndicat coopératif”

Créée en 2017 par Raphaël Di Meglio (CEO), Victor Prigent (CPO) et Jérémy Krebs (CTO), Matera a multiplié par cinq son chiffre d’affaires en un an, atteignant le million d’euros. Elle compte aujourd’hui plus d’un millier de copropriétés clientes dont 70% installées en Ile-de-France. “Depuis notre création, nous avons surtout fait l’effort de démontrer la pertinence du modèle du syndicat coopératif, ajoute Raphaël Di Meglio. Aujourd’hui c’est chose faite car nous assurons même la gestion de grosses copropriétés”.

Matera emploie aujourd’hui 50 personnes et compte doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année : des juristes et experts de l’immobilier pour faciliter son déploiement en Europe et à l’international et des développeurs pour pouvoir décliner sa plateforme en application mobile.

Matera emploie aujourd’hui 50 personnes et compte doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année : des juristes et experts de l’immobilier pour faciliter son déploiement en Europe et à l’international et des développeurs pour pouvoir décliner sa plateforme en application mobile.

Matera a montré sa capacité d’adaptation à toute taille d’acteurs, et peu importe la région géographique. Elle collabore avec Eiffage, Kaufman Broad, Bouygues immobilier et des bailleurs sociaux tels que Sedes Habitat. C’est en ce sens que plusieurs investisseurs se sont rapprochés. Le tour de table mené par Index Ventures (Alan, Deliveroo …) a réuni des business angels comme Bertrand Jelensperger (co-fondateur de lafourchette.com), Paulin Dementhon (fondateur de Drivy) et Marc-David Choukroun (co-fondateur de La ruche qui dit oui !).

Renforcer l’autonomie des conseils syndicaux

Ces investisseurs prônent tous des modèles collaboratifs. Matera veut s’en inspirer pour pallier les carences du syndic traditionnel. Pour les copropriétaires, cela signifie un gain de temps considérable. Par exemple, dans le cas d’un dégât des eaux, les copropriétaires peuvent prendre les choses en main directement et choisir un prestataire sur la plateforme. Les prestataires présents sur cet “annuaire” sont tous notés après leur intervention, ce qui permet à la communauté d’enrichir la base de données.

C’est aussi selon Matera un moyen d’obtenir plus de transparence concernant le budget : “ les charges du syndic ne sont souvent pas très transparentes”, ajoute Raphaël Di Meglio. La start-up veut donc renforcer l’autonomie des conseils syndicaux. Elle souhaite même à l’avenir intégrer dans sa plateforme une possibilité d’ouvrir un compte bancaire propre à chaque copropriété.