Braincube, leader mondial du Manufacturing Intelligence

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Trois ingénieurs expérimentés ont créé Braincube en 2007 en Auvergne, société devenue aujourd’hui le leader mondial du « Manufacturing Intelligence ». Leur solution vise à améliorer les performances de qualité de fabrication et la productivité deusines (grandes ou petites) tout en permettant un processus de contrôle autonome.

La société Braincube est nominée aux Trophées des entreprises du Puy-de-Dôme, dans la catégorie « Innovation ».

La société Braincube est nominée aux Trophées des entreprises du Puy-de-Dôme, dans la catégorie « Innovation ».

« Des projets ambitieux d’usine du futur voient le jour en France. Mais elle reste encore en surface du tissu industriel, écrivait récemment dans Les Echos Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances… 

Pour aller vers l’industrie 4.0, il faut donc des solutions que proposent notamment, depuis plus de dix ans maintenant;Braincube, société installée à Issoire, près de Clermont-Ferrand. Et ça marche ! La société de 140 personnes aujourd’hui affiche une croissance annuelle de plus de 20 % en Europe depuis sa création fin 2007. 

Cet éditeur de logiciels met à la disposition des industriels, grands et petits, les nouvelles technologies d’intelligence artificielle et d’analyse des données pour gérer et améliorer à la fois les performances de qualité de fabrication et la productivité d’une ou de plusieurs chaînes de production. « Notre idée dès le départ a été d’utiliser les données pour rendre les entreprises plus compétitives et agiles. Notre outil de machine learning permet d’identifier les facteurs les plus influents sur ce que les industriels ne maîtrisent pas très bien dans leur process. L’objectif étant d’apporter une meilleure capacité de prises de décision dans un environnement très technique », explique Laurent Laporte, cofondateur de l’entreprise. Ce peut être des problèmes de performance machine, de variabilité de consommations énergétiques, de qualité produits… 

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Au départ, Braincube, qui s’intéressait à chaque usine, touche depuis quelques années l’intégralité de l’outil industriel d’une entreprise, en travaillant directement avec les directions générales. « Nous sommes aujourd’hui l’un de leurs partenaires pour une transformation à la fois technique, mais également opérationnelle. Comment travailler différemment et mieux… en utilisant des outils informatiques avancés…», précise le dirigeant, qui compte aujourd’hui une cinquantaine de projets pilotes en cours dans des grands comptes et espère en mettre une quinzaine en déploiement cette année. 

L’entreprise propose à ses clients industriels une suite logicielle en mode SaaS (Cloud Microsoft Azure, mais pas seulement…) afin de bénéficier des données qu’ils génèrent. « Par exemple, la direction générale aura un audit exact de ce qu’il se passe dans ses usines, du potentiel de progrès… Le staff technique aura des outils de résolution de problèmes complètement disruptifs et les opérateurs disposeront de tableaux de bord pour des prises de décision instantanées… Les données doivent bénéficier à tous », explique-t-il.  

Désormais, l’entreprise fait toutefois beaucoup plus de prescriptif (y compris directement aux machines) que de préventif de façon à être le plus performant possible. « Nous sommes vraiment un acteur de la valorisation opératoire de la donnée, explique-t-il et non un acteur qui fait uniquement de l’infrastructure. » 

Une offre « data » pour aider les PME à se transformer 

Cette offre s’adressait d’abord aux grands groupes, mais Braincube vient de sortir à l’attention des PME et ETI, en partenariat avec Siemens, une « Edge Factory Box » qui se connecte à un Appstore Braincube (25 applications disponibles) pour attaquer la transformation numérique et l’analyse de la data quelle que soit la taille de l’entreprise. Il s’agit d’une box « plug and play », simple d’utilisation et dont le système d’application est compatible avec les téléphones. « Nous sommes plus ouverts aujourd’hui sur notre marché, mais au travers de partenariats avec des groupes capables de nous distribuer », comme Siemens, Rexel, Visiativ, Orange… Une approche avec laquelle Braincube espère réellement « séduire » les PME et ETI partout. « Cela nous tient vraiment à cœur », précise le dirigeant. 

« Il est important que les industriels comprennent que la collecte et le stockage de données ne suffisent pas. Aujourd’hui, on utilise le Cloud très facilement pour des coûts très accessibles. Mais après, que fait-on de la donnée ? Il faut la recontextualiser de façon à la transformer en information capable d’être analysée. A partir de là, on se rend compte de la marge de progrès existante », analyse Laurent Laporte. Reste que la priorité est d’être capable de caractériser comment on fabrique un produit ! « Dans une usine, les données sortent des machines en permanence… mais le produit lui suit tout un processus de transformation qui peut durer des jours et des jours, voire des mois dans le cas d’un avion par exemple. Les données instantanées ne décrivent donc absolument pas comment on fabrique chacun des produits. Elles ne font que décrire l’état du site à l’instant T. »  

« L’avenir de l’industrie française et de notre économie au sens large dépend de son niveau d’attractivité. »  Laurent Laporte, cofondateur de Braincube 

C’est pourquoi il est indispensable de créer des jumeaux virtuels de chacun des produits. A partir de là, on dispose d’un espace de jeu pour mettre au point la performance de production. « On se crée un niveau d’informations dans un espace virtuel tout à fait nouveau… ». Pourquoi certains produits sont de meilleure qualité que d’autres ? Pourquoi certains produits coûtent plus chers que d’autres ? Comment je peux les fabriquer plus vite, moins cher ? « On ouvre là un monde de réponses aux questions qui est phénoménal… » Selon lui, les entreprises qui fabriquent en mass production mais qui ne transforment pas leurs données en jumeaux virtuels perdent une opportunité incroyable… « Le machine learning ne marche que si vous disposez d’un jeu de données qui est parfaitement fait pour répondre, pour apprendre… Cela ne marche pas sur des données brutes ! », estime-t-il. 

Il y a un an, l’entreprise a investi son nouveau siège, le château de Peix, toujours à Issoire, où elle vient déjà de lancer la construction de bâtiments de 1 500 mètres carrés pour accueillir notre équipe développement logiciels de 200 personnes (et jusqu’à 350 personnes à terme). « Ce château qui dispose de 36 000 mètres carrés alentour nous permet d’accompagner notre croissance, qui nécessite de nous agrandir très régulièrement », explique le dirigeant qui prévoit, comme l’an dernier, de recruter en 2020 une quarantaine de personnes (développeurs, commerciaux, fonctions support…). « Le recrutement est ce qu’il y a de plus critique dans une entreprise qui croît rapidement », conclut le dirigeant, malgré tout très confiant, qui vient de s’associer avec l’Isima (Institut Supérieur d’Informatique, de Modélisation et de leurs Applications) en Auvergne pour lancer un nouveau Master 2 pour former des chefs de projet dans l’industrie 4.0. Une vingtaine d’étudiants devrait ainsi intégrer le « Braincube Tech Campus » à l’automne 2020. Un challenge qui s’additionne avec de plus grandes ambitions à l’international, notamment dans toute l’Europe et aux Etats-Unis, tout en préparant une prochaine levée de fonds.

Quelques données chiffrées 

Editeur de logiciels (dotés d’IA) pour l’industrie, dont la solution est utilisée dans les salles de contrôle et les ateliers de production de plus de 800 lignes de fabrication dans le monde (doublement prévu dans les deux ans). 

  • Création fin 2007, par Hélène Olphe-Galliard, Laurent Laporte et Sylvain Rubat du Mérac. 
  • Siège social : Issoire (Puy-de-Dôme). Six agences sur quatre continents, dont une au Brésil, à Versailles, aux Etats-Unis (Boston) et à Issoire. 
  • Effectif : 140 personnes aujourd’hui (dont une centaine en France), mais 250 personnes prévues d’ici trois à cinq ans. 
  • Présence de clients dans 35 pays (Europe, Amériques, Asie). 
  • Quelques noms : Dow Chemicals, Engie, Airbus, Michelin, Goodyear, Constelium, Fortech, Aubert et Duval, Metabolic Explorer… 
  • Levée de fonds : 12 millions d’euros en octobre 2018 (menée par Iris Capital et de Next47, la société de capital-risque international du groupe Siemens) 
  • Chiffre d’affaires global 2019 : environ 20 millions d’euros, à 75 % réalisés à l’export.

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